Fyctia
Quatre murs
Ces deux mots résonnèrent en lui avec une telle intensité qu'il ne pu s'empêcher de trouver un instant l'intonation de cette voix proche de celle d'Irène. Évidemment, ce n'était pas possible mais pour autant, cela n'en était pas moins troublant. Il commença à donner quelques coups de pied dans la lourde qui, elle, si elle avait pu rire, nous aurait montré toutes ses dents. Elle ne bougea pas d'un millimètre. Tout au plus, quelques caillasses tombèrent au sol, mais rien de bien satisfaisant. Jacques tenta donc un timide coup d'épaule, qui ne donna lieu qu'à une vive douleur au bras. La méthode du bourrin de base ne semblait pas porter ses fruits. Il commença donc à déblayer l'entrée. Du côté droit, une poutre était en appui contre le mur et cachait une partie de l'ouverture. Il la tira vers lui. Bon dieu, qu'elle était lourde, elle aussi. Une fois qu'il l'eut redressée à la verticale, Jacques la laissa tomber en arrière. Un horrible nuage de poussière s'éleva lorsqu'elle frappa le sol.
"Quel idiot... Murmura Jacques."
Il venait juste de s'apercevoir que ce que la poutre cachait n'était autres que les charnières de la porte. Mais le pompon de la pomponette, c'était que les dîtes charnières se trouvaient, je vous le donne en mille, de son côté de la porte. Ah, il pouvait taper. Il ne risquait pas de l'ouvrir.
Il approcha donc une main tremblante de la poignée et tira vers lui. Et la porte s'ouvrit.
"Quel idiot... Murmura-t-il encore."
Et il entra.
Ce qu'il découvrit alors lui cloua le bec instantanément. Il n'y avait rien de plus derrière cette porte qu'une pièce vide et silencieuse.
Un sol gris composé de grosses dalles de pierre supportait quatre murs de pierre, tous aussi gris que lui et un plafond de pierre, duquel pendaient quelques toiles d'araignée. Il n'y avait que cela, rien de plus, rien de moins. Pas de femme, gémissant et criant "mon amour !" Personne. Pas même un rat. Rien d'autre que le vide. Le vide et le silence. Un silence de mort, glaçant, intimidant, angoissant.
Le néant.
Mais ce répit fut de courte durée. Un étrange grondement sourd vint troubler le calme ambiant. Le bruit était de plus en plus fort. Jacques commençait à sentir le sol trembler sous ses pieds. Quelques petits cailloux tombaient déjà, ici et là, du plafond. Tout bougeait. Les murs dansaient, le sol vibrait. De la terre se mit à tomber des voûtes du tunnel, suivie de près par de gros blocs de tuffeau qui vinrent boucher le passage une bonne fois pour toutes. La porte fut rapidement écrasée par un bout de béton. Elle se plia en deux comme une feuille de papier, et fut bientôt recouverte de gravats.
Jacques était pétrifié. Il restait là, sur le pas de la porte, à regarder partir en fumée son unique chance de retour. Sa main droite tremblait un peu.
Et puis tout s'arrêta. Le silence revint.
Il était là, coincé, entre ces quatre murs de pierre qui devaient, au bas mot, faire un mètre d'épaisseur. Une cellule, en somme, plus que sécurisée. Un peu trop, peut-être, à son goût. Il s'assit par terre.
Désespéré, à bout de nerfs, il enfouit sa tête dans ses mains et se mit à pleurer.
2 commentaires
Tomochili
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Il y a 4 ans