Fyctia

Je me lève de ma chaise et me dirige droit vers le bureau du professeur de science : M. Boucher. Je n'ai pas beaucoup de temps devant moi car je dois prendre mon autobus, mais je sais que si jamais je devais vraiment être en retard, Jake ferais attendre notre autobus pour moi.

Justement, je le vois passer à coter de moi, levant les yeux au ciel. Je lui réponds par un haussement d'épaule.

– Monsieur, je dois vous parlez...

M. Boucher se retourne lentement, comme si tout le temps du monde était offert à lui et il m'adresse un large sourire.

– Oui, mademoiselle Grant ? Que voulez vous me demander ? C'est en lien avec la matière que l'on voit ?

– Non, pas du tout, c'est au sujet des ombres que je viens vous parlez. Je voudrais que vous m'expliquiez... ce que sont les ombres.

– Miss Grant, vous êtes en secondaire deux et vous ne savez pas ce que sont les ombres ? Eh bien, ma foie, il était temps que vous le demandiez ! Moi même, je savais ce que c'était en première année !

Je me retient de rire. S'il croit que je lui pose cela parce que je ne sais pas ce que c'est que des ombres...

– Eh bien, Miss Grant, les ombres, c'est... Vous savez, quand le soleil est là, il projète une lumière ? Eh bien, cette lumière là atterrit sur nous et alors, une ombre apparait sur le sol. Mais nous ne pouvons en aucun cas voir notre ombre dans une ombre. Une ombre c'est... c'est comme un reflet de nous même, mademoiselle Grant. Mais c'est aussi un reflet d'un objet, par exemple ! Vous savez, les ombres sont passionnantes... Elles sont si stylée... Mais, vous savez, Miss Grant, je ne suis pas un expert en ombre. Je vous conseillerais donc d'aller faire vos recherches là dessus sur Google ou sur Internet. Ça vous donnera bien plus d'information que moi je ne le peux... Mais faites attention à ce que vous cherchez, jeune fille : bien des choses sont fausses, comme bien des choses inimaginables sont vrais. Rappelez vous de ça, jeune fille. Compris ?

– Eh bien, je ne veux pas paraitre impolie, mais je voudrais... en savoir plus. Pas ce qu'est une ombre, mais plutôt... le coté cachée des ombres ?

M. Boucher hoche la tête avec enthousiasme : il adore parler.

– Très bien, très bien, si vous insister. Je ne crois pas que les ombres... Voyons, comment formuler cela ? Vous dites vouloir connaitre le côté cachée des ombres... Donc vous les trouver louches et mystérieuses. Mais vous savez, Miss Grant, je n'ai pas fait d'étude en choses surnaturelles ! Je ne suis pas vraiment une personne à qui... demander de l'informations dessus, je dirais. J'ai peur de vous induire en erreur. Mais retenez donc que l'inimaginable est imaginable et que rien n'est impossible. Et ouvrez votre esprit aux idées saugrenus. Vous n'allez pas oublier cela, n'est-ce pas, Miss Grant ? C'est bien plus important que la matière vue en classe, oui, oui ! Ne me regarder pas comme ça, mademoiselle Grant, c'est comme ça, c'est plus important ! Ah, mais je ne suis qu'un vieil homme... Oh ! Regardez l'heure qu'il est, fuyer, vous allez manquer votre autobus !

Et c'est comme ça que je me suis ramasser à courir à toute vitesse dans les corridors, en direction de mon casier.

Rendu à mon casier, je l'ouvre rapidement, prends mon sac-à-dos, le jette sur mon épaule, ferme mon casier et court jusqu'à mon autobus, où, comme prévue, Jake m'y attends, un sourire moqueur sur les lèvres.

– Alors ? Tu a découvert le coter cachée des ombres ? rigole-t-il.

– Tu rirais moins si tu avais entendu ce que M. Boucher m'a dit. Il a dit de croire en l'inimaginable... ce qui veux surement dire que les ombres ont une face cachée, non ?

– Moi je trouve que tu en fais beaucoup trop pour une histoire d'ombre... Regarde la mienne, par exemple : elle est parfaitement normale.

– C'est ce que tu vois... et crois. Au lieu de me croire !

Ensuite, nous nous enfermons dans un silence et j'en profite pour repenser à la discussion que je viens juste d'avoir avec mon professeur de science.

Il a dit : croyez en l'inimaginable. Ouvrez votre esprit. Cela veux-t-il dire que j'ai raison et que quelque chose d'inhabituel se produit avec les ombres ? Ou il voulait simplement rire de moi ? Peut être que je suis simplement un peu trop bizarre et que je m'inquiète trop pour des choses parfaitement normal... En tout cas, j'espère bien avoir raison sur ce point, car honnêtement, j'ai envie de trouver les ombres parfaitement normales. J'aimerais bien pouvoir faire comme Jake et ne me soucier que de choses très importantes et pas de choses comme du soleil ou des ombres. Mais bref, c'est moi...

Je sens mon meilleur ami me taper sur l'épaule et je réalise que l'on aie rendu à notre arrêt d'autobus. Alors je me lève, sors de l'autobus et commence à marcher le long du chemin, au coter de Jake.

Je vois nos ombres se dresser devant nous et je les regardent en profondeur : tout semble normal et pourtant... Mon meilleur ami se rends compte de ce je fais et donc, il me pousse doucement sur l'épaule, juste assez pour que je perde quelque peu l'équilibre.

– Jake !

Il éclate de rire et je décide de me venger en lui faisant la même chose, mais lui, il tombe sur le sol. Il me fait un visage indignée et se relève en vitesse, pendant que je m'enfuis, lui à mes trousses. Oui, nous sommes débiles... Mais ça fait du bien de se donner du lousse de temps en temps, non ?

Je le sens agripper mon sac-à-dos, me stoppant net dans ma course. Je me retrouve face à lui et il me pousse dans l'herbe mouillé qui est de la boue, en fait. Et c'est ainsi que je me retrouve, parfaitement sali, pleine de boue, pendant que Jake me regarde, riant comme un fou. Je me relève aussi dignement que possible et je commences à marcher d'un pas rapide vers ma maison, pendant que Jake me retrouve en courant.

– Crystal... allez sois pas en colère !

Je lève les yeux au ciel et mime le fait que je suis réellement fâcher. Mais alors que tout deux, nous explosons de rire, quelque chose me stoppe net.

L'ombre de Jake.