Fyctia

Réunion avec les financiers dans le bureau de Sofia :

Je suis assise dans mon grand fauteuil en cuir blanc, face à un groupe de quatre personnes. Ce sont des financiers et des stratèges qui soutiennent ma campagne, mais leur soutien n’est pas gratuit. Chacun d'entre eux a un rôle spécifique à jouer dans mon ascension, et ils n’hésitent pas à me donner leur avis, souvent sans détour. Ils sont là pour s'assurer que je suis sur la bonne trajectoire.

Les invités s’installent. Il y a Marc, Vincent, Nadia et Karim, tous des figures redoutables du monde des affaires et de la politique.

Marc, un homme d'une cinquantaine d'années, est un banquier influent. C'est lui qui a ouvert les portes de financements considérables pour ma campagne. Grand, élégant, toujours habillé dans des costumes sur mesure, il a cette allure distante et calculatrice. Sa spécialité est de tirer les ficelles dans l'ombre, faisant et défaisant des carrières politiques. Marc (posant son porte-documents sur la table) :« Sofia, j’ai été clair depuis le début. Si on veut que tu gagnes cette élection, il faut changer de cap. Tu veux jouer la carte de la perfection, mais tu vas te perdre. Les électeurs veulent de l’authenticité, du brut. »

Vincent, le second, est l’expert en relations publiques. Il a bâti des carrières en déployant des stratégies de communication choc. Connu pour être brutal, son ton est direct, parfois à la limite de l’insolence, mais c’est ce qui fait sa réputation. Cheveux légèrement ébouriffés, la quarantaine bien assumée, il est toujours prêt à casser les codes pour obtenir des résultats. Vincent (tapant du doigt sur la table) :« Ce que Marc essaie de te dire, c’est que si tu continues avec cette image de femme parfaite, tu ne vas toucher personne. Ta campagne est trop polie, trop lisse. Les gens veulent du feu, du vrai. Ils veulent que tu sois plus connectée au terrain. »

Nadia, elle, est consultante en stratégie politique. Ancienne journaliste d'investigation, elle sait tout sur le terrain, les luttes sociales, et elle a un flair pour les récits qui accrochent. C'est elle qui conseille Sofia sur la manière de s'adresser aux jeunes et aux populations marginalisées. Petite mais énergique, elle porte toujours un carnet et une plume dans sa poche, comme un rappel de ses jours passés à couvrir des guerres médiatiques. Ses cheveux sont souvent tirés en arrière, et son regard est perçant.

Nadia (calmement, croisant les bras) :« Ce n’est pas juste une question d’apparence, Sofia. Il faut montrer que tu es avec eux, que tu comprends leurs luttes. Personne ne vote pour une statue. Tu dois te salir les mains. »

Karim, le dernier investisseur dans la campagne de Sofia. C’est un magnat de l'immobilier, habitué à négocier de gros deals dans les quartiers populaires. Charismatique, avec une barbe soigneusement taillée et des costumes toujours impeccables, il a un sourire en coin qui cache une ambition féroce. Il connaît le terrain et les enjeux de pouvoir qui s'y jouent. Lui, c’est celui qui a l’oreille des quartiers, mais aussi des élites. S'il mise sur Sofia, c’est parce qu'il voit en elle une opportunité pour atteindre les hautes sphères politiques. Karim (prenant la parole avec calme) :« J'ai investi dans cette campagne parce que je crois en toi, Sofia. Mais tu dois te rendre compte que tu es en train de te couper du vrai monde. Le terrain te manque. Tu ne touches plus la base. »

Sofia, visiblement contrariée, les écoute, tapotant légèrement son stylo contre la table. Elle sait qu’ils ont raison, mais l’idée de changer son image la dérange profondément.

Depuis le début, elle a bâti sa réputation sur le contrôle, la perfection, mais elle réalise que cette approche ne fonctionne plus.

Sofia (d’un ton mesuré) :« Vous me demandez de m'associer à un univers qui n'est pas le mien. Qu'est-ce que vous attendez exactement de moi ? Que je me mêle aux foules ? Que je joue les rebelles ? »

Vincent (souriant légèrement) :« Personne ne te demande de devenir une autre personne, Sofia. Mais tu dois montrer que tuas du mordant, que tu n'as pas peur de te salir les mains. Proche du terrain, comme dit Karim.

Si tu ne le fais pas, quelqu’un d’autre le fera à ta place. »

Nadia (prenant le relais, d’un ton plus apaisé) :« Ce n'est pas une question de se rabaisser, c’est de prouver que tu es capable de comprendre les luttes de ceux qui ne vivent pas dans ta tour d’ivoire. Montre que tu es prête à écouter, agir. »

Karim (d’un ton sérieux) :« Il y a une opportunité, Sofia. Mais tu dois la saisir. »Sofia, après un moment de réflexion, sent que quelque chose commence à se déclencheren elle. Peut-être est-ce le moment de changer, de s'ouvrir à une autre forme de leadership.

Elle hoche la tête lentement, comme si elle prenait une décision.

Sofia (calmement) :« Très bien. Je vais y réfléchir. »

Marc (satisfait) :« C’est tout ce qu’on te demande, Sofia. Du contrôle, mais aussi de la réalité. »

Sofia (sèche, ne laissant transparaître aucune émotion) :Elle observe les membres de son équipe se lever, leurs regards mêlant encouragement et pression. Elle sait qu’ils croient en elle, mais elle refuse de céder à la vulnérabilité.

Marc (enfin, se levant aussi) :« Merci de nous avoir reçus, mais on sait que tu es très occupée, alors on te laisse. »

Les autres membres (s’éloignant, tout en lui adressant des regards d’encouragement) :« Tu peux le faire, Sofia. »

Sofia (restant stoïque, les yeux plissés, défiant leur regard) :Elle ne bouge pas, et son silence est lourd. Elle se sent à la fois déstabilisée par leurs attentes et déterminée à prouver sa valeur.

Une fois seule, elle sort son téléphone et envoie un message à Ève :Sofia (tapant rapidement) :

« Fais-moi la rencontre avec Imen. »