Fyctia
Chapitre 6
Je n’aperçois personne d’autre qu’une jeune dame sur le stand. Sûrement sa tante. Elle a de magnifiques yeux bleus, au reflet de ceux de Néo. Place aux choses à savoir à propos de ce petit garnement d’à peine 6 ans de Koa : il est extrêmement nul aux lancés de balles, et je suis en incapacité totale de lui dire non, pour n’importe quelle demande. Et évidemment…
- Maisie, tu peux lancer pour moi ??
Tuez-moi.
- Mais bien sûr…
Il n’est peut-être pas encore arrivé, ou bien il doit faire un tour dans le parc. La honte de le recroiser alors qu’on s’est dit au revoir il y a quelques minutes. Faites que je dégomme ces quilles en une balle et qu’on s’en aille au plus vite.
- Excusez-moi ? je m’empresse de demander.
Oh non. La dame s’en va. Mais qu’est-ce qu’elle fait ? On doit vraiment l’attendre ?
- Oui ?
Pitié.
A ma grande habitude, mon cœur s’emballe à l’instant où le son de sa voix traverse mes oreilles. C’est un sentiment à la fois agréable et terriblement angoissant. Je plonge mon regard dans ses yeux glacés et tente de cacher l’immense sourire qui souhaite prendre place sur mon visage.
- Hey !
Je suis ridicule.
- Oh, comme on se retrouve.
- Faut croire, oui.
- Je ne pensais pas être si convainquant en te parlant de ce stand à vrai dire !
- Comme quoi…
Wow je suis trop gênante.
- Ok, alors, un ou trois lancés ?
- Je vais partir sur un, ça suffira.
- Tu m’as l’air bien confiante, tu sais que c’est un jeu des plus compliqués ?
- Je me débrouille, ne t’en fais pas.
Il hausse les sourcils comme pour dire qu’il n’a qu’une hâte de voir ça. Mais ce jeu c’est toute mon enfance. Avec mes sœurs, on allait régulièrement dans la foire de notre village et c’était l’une des seules attractions accessibles à tout âge et sans limite de taille, alors, j’en ai lancé des balles. Et comme promis…
- Ok, je dois avouer, tu es une véritable championne
- C’est de naissance
- Je n’en doute pas !
La forme que son visage prend m’apaise, ses traits s’affinent et ses pupilles brillent. Il est comme dans un de ces dessins animés. Le beau prince charmant avec l’étincelle sur ses dents magnifiquement blanches. Calmez-moi.
- J’ai oublié de te dire quelque chose d’ailleurs. Il y a un choix pour la récompense, une barbapapa ou bien une peluche
- Wow, comment t’as pu oublier de préciser une info comme celle-là ?
- Je suis poisson. Tête dans la lune.
- Hm je vois. Koa ? Alors, tu choisis ta récompense ?
- Barbapapa !! me dit Koa d’un cri de joie intense.
- Bon, eh bien le roi a choisi !
- A vos ordres monsieur le roi
Néo lui tend une barbapapa faisant six fois la taille de son corps. J’abuse oui. Mais je suis prête à parier que ce petit être ne pourrait jamais avaler tout ça pour lui seul.
- C’est ton frère ? me questionne Néo.
- Non, euh
Je regarde Kiara qui regorge d’impatience d’être présentée. Je ne peux m’empêcher de sourire. Je sais très bien ce qu’elle a en tête, et elle a ce don de me faire sourire aux pires moments.
- C’est Koa, le petit frère de Kiara, que voilà
Son sourire est d’une taquinerie tellement pesante que je ne peux m’empêcher de lui donner une tape sur l’épaule tout en lui adressant mon sourire le plus parlant.
- Et voici Néo.
- Ah, alors c’est toi le gars qui a retenu mon amie pendant plus de 2h ? Maisie m’a beaucoup parlé de toi, que des choses bien je te rassure. Elle a même dit que tu étais passionnant.
- Ah oui ?
Néo me regarde en souriant. Je sens mon corps bouillonner.
- Oui, enfin, j’ai dit un peu passionnant, en fait.
- Ça me va aussi.
Il ne peut remarquer rien d’autre que le pesant malaise que je ressens à cet instant précis. Je propose à Kiara mon sourire le plus faux.
- Oui, bon, ok, merci, Kiara.
Koa et elle s’éloignent.
- Elle est charmante.
- Oui… charmante. Ok, bon, alors, bon courage pour la fin de journée
- Maisie attends !
Est-ce qu’il va me faire une remarque comme quoi j’ai la couleur d’un feu rouge ? Tout sauf ça.
- Main gauche ou main droite ?
- Euh, gauche.
- Oh, toute façon, je te l’aurais donnée peu importe ton choix
Il sort de son dos une adorable peluche en forme d’ours. Mon cœur peut-il arrêter de battre tout en étant en vie ? Parce que si non, je suis un nouveau cas d’étude.
- Mais, Koa a déjà eu sa récompense.
- J’ai la mémoire courte.
Il me la tend accompagnée de l’expression faciale la plus attentionnée du monde. En tout cas, de mon monde. Car à cet instant, je suis dans une bulle pas plus grande que ma personne. Nos mains s’effleurent au passage de l’animal en mousse, je sens sa peau contre la mienne et je frissonne de sa douceur. Il a un air si confiant, si puissant, comme s’il était roi de son propre royaume. Je me sens à la fois toute petite à côté et également tellement, tellement grande, comme importante. Je me sens regardée et acceptée. Il me fait me sentir, utile.
12 commentaires
Morgane Rigan
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Il y a un an
Lara ROBIN
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Il y a 2 ans
Rose Foxx
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Aurélie Benattar
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Il y a 2 ans