Laure Blanc Les Hirondelles Le soulagement

Le soulagement

Les jours avaient passé. Jeanne et Cécile s’étaient relayées au chevet de la jeune maman sur les conseils du Docteur. Elles l’avaient aidée à s’alimenter, principalement de bouillon et de pain. A vrai dire, pas grand-chose d’autre ne pouvait passer. Elle avait été très faible pendant tout ce temps. Elle avait repris quelques couleurs. Même si elle avait passé quasiment tout ses journées et ses nuits à dormir. Tantôt consciente de ce que lui arrivait. Demandant parfois quand elle s’avait aligner quelques mots, des nouvelles de sa petite fille. Tantôt inconsciente.


Le Docteur avait craint un moment que la jeune femme ne soit pas en mesure de remonter la pente. Elle avait été si épuisée après la délivrance, qu’il avait eu peur pour sa vie. Il ne lui avait prescrit aucun médicament. Il lui fallait juste du repos, et réussir à se nourrir. Il savait que son épouse aidée et la jeune bonne auraient à accomplir un miracle. Il leur avait demandé patience et courage, car la jeune femme avait eu des crises de délire. Il semblait que finalement elles y étaient arrivées.


Jeanne avait pris soin du bébé. Elle avait finalement appris que la jeune maman s’appelait Constance. Cécile lui avait expliqué ce que lui avait raconté Constance après la naissance, pendant les périodes où elle recouvrait ses esprits. Elle lui avait dit que Constance avait une tante et un cousin chez qui elle habitait, rue du Petit Village. Qu’elle souhaitait appeler sa fille Joséphine. Jeanne avait préféré attendre quelques jours que Constance aille mieux avant de commencer les recherches pour retrouver la famille de la jeune fille.


Le bébé, mangeait, dormait… et ne pleurait presque pas. Même s’il n’avait pas encore été en contact avec sa mère, ce bébé avait commencé sa petite vie dans les meilleures conditions, et ne manquait de rien. Jeanne se revoyait une fois de plus, s’occuper, avec amour de ses propres bébés. Les uns après les autres. Comme la petite Joséphine, ils avaient été des bébés calmes, qui ne pleuraient qu’à de très rares occasions. Leur éducation avait été si simple. Elle espérait que la petite aurait une vie aussi facile, même si selon elle, elle ne vivrait pas dans les mêmes circonstances que ces propres enfants.


Pour chacun d’eux, l’accouchement s’était déroulé à la maison. A l’époque, pour l’aîné, son époux venait juste de commencer sa carrière quand elle était tombée enceinte. Pendant cette première grossesse, elle avait continué à vaquer à ses occupations. Il lui arrivait encore d’aller aider son père dans l’entreprise qu’il avait fondé en 1832, une société de confection de vêtements en lin et coton, productions qu’ils exportaient également. Puis les mois passant, son époux lui avait conseillé de réduire ses activités pour se reposer davantage. Alors elle s’était consacrée à son passe-temps favori, la broderie sur lin. Elle avait tout d’abord créé quelques dessins pour ensuite les reproduire au point de croix sur les étoffes de lin, qui serviraient à faire des draps pour les berceaux des enfants à venir. C’est à cette époque-là, qu’elle entreprit de créer sa propre collection d’illustrations.


Louis était né en 1845. Avait suivi Emile en 1846. Et Marie en 1847. Que de souvenirs et quel plaisir passé. Une fois de plus Jeanne s’était laissé aller à ses souvenirs. Le simple fait d’être à nouveau en contact avec un bébé, lui rappelait ces merveilleuses années. Il fallait qu’elle se détache de cet enfant. De toutes façons la jeune maman allait mieux, et bientôt elle pourrait repartir chez elle avec sa petite fille.


Il fallait donc qu’elle pense à demander à Gaston de l’aider dans sa recherche. Elle lui en toucherait un mot le lendemain. Constance habitait rue du Petit village. Elle savait que dans le quartier, il y avait nombre de cours et courettes. Elle n’était allée qu’à de très rares occasions dans ces étroites ruelles, encombrées de déjections de toutes sortes qui y fermentaient et croupissaient. De ces méandres débouchaient de petites cours irrégulières que le jour éclairait à peine et qui communiquaient entre elles que par des passages obscurs et nauséabonds. Au fond des cours, bien souvent il y avait une baraque qui abritait les communs, avec quelques fois, près de la rue, un robinet d’eau potable ou une pompe.


Dans ces ruelles, des habitations à deux pièces, sans dépendance, ni couloir. On pouvait y pénétrait directement dans l’unique pièce du rez-de-chaussée qui servait de salle à manger, cuisine, cabinet de toilette ou encore en chambre.


On était loin de cette grande demeure dans laquelle elle avait la chance de vivre. Joséphine aurait elle l’occasion un jour de sortir de ce pittoresque décor pour avoir une vie meilleure.


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4 commentaires

Lily Quinn

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Il y a 5 ans

Attention aux fautes, certaines sont assez importantes "on pouvait y pénétrait".

Laure Blanc

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Il y a 5 ans

Oh la la, j'ai honte... 🙃☹

Sand Canavaggia

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Il y a 5 ans

J'aime cette sensation que tu fais passer que des niveaux sociaux peuvent s'enlacer donnant l'espace d'un temps à une bonne un statut un peu plus privilégié qui pour elle éveille des souvenirs tendres de la maternité...C'est doux à la lecture avec en opposition sa pensée vers un retour un jour dans son quotidien plus difficile...Je vais continuer ma lecture, un peu de retard mais c'est aussi un bonheur, c'est tellement frustrant quand on a qu'un chapitre, tout s'arrête trop vite :)

Sam Laurent

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Il y a 5 ans

Choc des cultures si les riches vont rechercher la famille dans les courees
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