WendyC. Les fils rouges de Nina IX.2.

IX.2.

Alors que Nina pianotait sur son téléphone, sa mère l’appela en lui demandant où elle était. Elle consulta son téléphone et fut surprise de constater qu’il était déjà midi passé. Elle prit son sac et s’empressa en direction du restaurant. Sa mère l’attendait à une petite table près du comptoir, pour passer commande. Le propriétaire, qui était aussi chef de salle était en train de lui raconter une histoire qui paraissait intéressante.


La salle était plongée dans une lumière tamisée. Les couleurs des murs étaient très douces, pour immerger le client dans un cocon de douceur. Nina appréciait énormément cet endroit, qui passait toujours une petite musique de jazz en fond, qui égayait l’endroit. Souvent, Nina se posait à une petite table au fond à gauche, avec son ordinateur et commandait un chocolat chaud et une viennoiserie, juste pour pouvoir profiter de l’ambiance du restaurant. Les chaises étaient si confortables qu’elle les préférait à celles de la bibliothèque universitaire.


Au fond de la pièce, deux personnes se regardaient intensément, la tension était palpable. L’homme avait les yeux rougis, comme s’il avait pleuré un fleuve avant d’arriver. La femme était bras croisés, face à lui. Leur fil était complètement emmêlé, mais ils étaient bien reliés par ce dernier. Nina s’imagina trente scénarios justifiant cette situation. La légende parlait de ces fils emmêlés, mais elle n’en avait encore jamais vu. Peut-être qu’une dispute, ou une tromperie, en était à l’origine.


Elle s’approcha de sa mère et s’arrêta un instant. Son fil ne traînait pas au sol. Il était relié à quelqu’un à proximité. Elle tourna la tête puis fixa le propriétaire. Vu la façon donc Cécile regardait Henri, cela paraissait tellement évident qu’ils étaient reliés. Elle ne savait pas comment réagit, alors elle s’assit en face de sa mère. Quand Henri fut parti pour passer la commande au cuisinier, Nina lança à sa mère :


« Il est plutôt mignon non ?


— Qui ça ? demanda-t-elle en regardant autour d’elle.


— Henri, le propriétaire du restaurant. Il a des yeux bleus comme tu les aimes non ?


— Voyons de quoi parles-tu ? Je n’ai même pas remarqué.


— Tu rougis maman. Ça veut dire que tu mens là. Allez, file-lui ton numéro. Et puis de quoi vous parliez avant que je ne rentre ? Il est marié ?


— Trop de questions ! Allez, chut, il arrive avec les entrées, rétorqua-t-elle, gênée par l’intrusion de sa fille dans ses pensées romantiques.


— Déjà ! Il s’est dépêché pour toi dis donc » fit Nina en lançant un clin d’œil.


Cécile devint encore plus rouge et Nina rigola intérieurement. Sa mère agissait comme une adolescente transie d’amour, et cela égayait enfin sa journée.


« Allez, tu as quoi à y perdre ? Laisse-lui ton numéro avant qu’on parte.


— Je ne suis pas comme ça.


— C’est le moment de le devenir. »


Nina sortit un bout de papier et griffonna le numéro de sa mère.


« Si tu ne le fais pas, je lui laisserai moi et ce sera d’autant plus gênant pour toi !


— Tu m’énerves ma fille ! »


Elles passèrent un bon moment où elles parlèrent de tout et de rien. Le repas était simple, mais bon. Nina avait opté pour le fameux faux-filet d’Henri tandis que sa mère avait commandé un cordon bleu maison. Une fois finies, Cécile se leva pour payer l’addition au comptoir. Nina la scrutait pour voir si elle allait écouter son conseil ou si elle allait devoir prendre les choses en main. Elle était obsédée par le fil qui la reliait à cet homme, et au fond d’elle, cela l’apaisait. Elle savait désormais que ses parents n’étaient pas des âmes sœurs et que sa mère aurait le droit à son propre bonheur. Leur séparation lui apparaissait comme naturelle.


Au loin, elle pouvait observer sa mère en train de sourire au bel homme à la barbe bien entretenue. Elle lui tendit sa carte bleue pour payer sans contact et contre toute attente, elle sortit également un petit papier de sa poche. C’était sa carte de visite où elle avait décidé d’ajouter son numéro personnel à l’attention d’Henri. Ce dernier tourna au cramoisi, et avant même qu’il ne put ouvrir la bouche, elle lui adressa un signe de la main et partit.


Les deux femmes se dépêchèrent de sortir et elles pouffèrent de rire devant l’audace de la belle brune. C’était la première fois que Cécile prenait les devants face à un homme qui lui plaisait. Elle sentait qu’Henri était différent des autres et le fait que sa fille la pousse dans les bras de cet inconnu lui donnait bien raison. Elle n’avait jamais refait sa vie, par peur que cela n’impacte le bien-être de ses enfants. Elles étaient grandes à présent et Nina semblait avoir pansé les plaies du passé.


Elle était prête à refaire sa vie, sans même savoir que les fils étaient à l’origine de leur attraction.

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11 commentaires

Pierina Priuli

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Il y a 2 ans

J'aime beaucoup ton histoire qui sort de l'ordinaire, il ne faut pas arrêter, je veux la suite 🙂

Fern Cristo

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Il y a 2 ans

Aller hop, un petit coup de pouce, Wendy!

Magali_Santos_auteur

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Il y a 2 ans

Coup de pouce à jour ! N'hésite pas à jeter un œil à mon histoire aussi. Bon weekend :)

A.love.books

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Il y a 2 ans

Hello coup de pouce à jour 😊

ccrosyln

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Il y a 2 ans

Hello, petit coup de pouce! N'hésite pas à venir voir mon histoire Destinée <3

caraEz

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Il y a 2 ans

La fille qui pousse la mère ! C’est déjà une approbation qui donne des ailes

Caroline gayant

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Il y a 2 ans

hello coup de pouce en like
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