Fyctia
Chapitre 2.2
Chapitre 2.2
Une fois un peu reposée, j’observais la foule, parfois en slalomant entre les danseurs sur la piste à la recherche de ma proie. Il devait être beau mais pas trop donc moins convoité et suffisamment puissant pour rivaliser avec ma musculature de danseuse et surtout suffisamment naïf pour lui laisser croire que j’étais la proie alors que c’était moi la prédatrice. Mais surtout, il ne devait pas être sous l’influence du Dragonblood, je le voulais en pleine possession de ses moyens pas complètement drogué et inconscient du monde qui l’entourait. Lorsque j’avais fait mon choix je reprenais ma danse impudique à proximité de ma proie et le laissait venir à moi. Si j’avais bien fait mon travail, il mordait à l’hameçon en quelques dizaines de minutes, se rapprochant de moi et m’effleurant puis se collant à mon corps pour onduler. Nous entamions une danse sensuelle, nos mains parcourant le corps de l’autre parfois dos à dos ou bien les yeux dans les yeux. Puis, quand j’en avais assez, je le prenais par la main, passais prendre mon sac auprès de Stella et nous sortions dans la nuit dans un état un peu second pour aller soit chez lui, soit dans un hôtel bon marché du quartier que je connaissais bien. Arrivés dans la chambre, nous nous déshabillions et je laissais l’autre prendre le contrôle, elle savait quoi faire pour nous amener jusqu’à l’extase. Parfois, je choisissais une femme et là encore elle ne manquait jamais de me surprendre pour nous satisfaire. Ces instants de plaisir volés une fois par semaine, c’était tout ce qui me faisait tenir dans ce monde sans saveur et sans âme. La danse et le sexe. C’est ce que mon corps réclamait pour me laisser tranquille une semaine entière. Les rares fois où je n’avais pas « ma dose » hebdomadaire, les absences étaient bien plus fréquentes et je me retrouvais parfois à l’autre bout de la ville sans savoir comment. Alors, tous les samedis soir, je dansais, elle baisait, on prenait notre pied et j’étais tranquille jusqu’au samedi suivant. C’était elle qui avait commencé quelques années auparavant, je m’étais retrouvée nue à l’hôtel alors que l’instant d’avant j’étais en pleine transe sur la piste près d’un homme plutôt charmant, qui se trouvait alors endormi près de moi. Je m’étais enfuie en courant jusqu’à chez moi. La semaine qui avait suivie, je n’avais souffert d’aucun désagrément. Je m’étais tout de même dit que j’avais dû agir bizarrement et que quelqu’un l’aurait remarqué au club mais quand j’y étais retournée sur la pointe des pieds le samedi suivant, tout le monde avait agi comme d’habitude. Alors j’en avais conclu que mon comportement était tout à fait normal pendant ces absences, j’étais simplement… pas tout à fait aux commandes de mon corps. C’était comme ça que j’avais commencé à chasser. Petit à petit j’avais apprivoisé cette partie de moi et je pouvais désormais apprécier moi aussi les bienfaits de nos nuits torrides et évacuer toute tension et toute frustration dans l’orgasme.
Le jeu était simple : pas de Dragonblood et pas deux fois la même personne. Non je n’étais pas
« sage » et ça me réussissait bien.
Ce soir-là, je n’avais pas terminé ma première session de danse quand je sentis comme un appel dans mon dos. Je me retournai et cherchai des yeux ce qui avait pu me sortir de ma transe sacrée.
6 commentaires
Marion_B
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Il y a un an
Carazachiel
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Il y a un an
Olivia Sonizu
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Il y a un an
Dystopia_Girl
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Il y a un an
Olivia Sonizu
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Il y a un an