Fyctia
Une nouvelle vie commence
Pendant des mois, Ivana fut livrée à elle-même, pas une âme charitable humaine ni les dieux ne lui vinrent en aide seul une personne bienveillante était à sa recherche.
Elle ne savait rien de cet homme, ni sur sa destinée qu’elle devait accomplir.
Cet homme n’était qu’autre que le prêtre Vladimir.
L’homme était habillé d’un long manteau qui lui caressait les chevilles et sa longue capuche était enfoncé sur la tête. Dans sa main, se trouvait un spectre avec à son extrémité, une sphère de couleur ambré.
Il partit parcourir le monde à sa recherche et fouilla chaque recoin de la planète. C'est dans cette ville qu'il l'a trouva enfin, c'était son dernier espoir. Pendant des années, personne ne savait où elle était.
Il se posta en haut de la plus haute tour et l’observait de sa vision divine, il pouvait ressentir son aura et il l'a vit là, dans une ruelle mal famée. Elle était avachie sur un cadavre de démon où elle arracha un morceau de sa gueule. Le prêtre fut parcouru de frissons de dégoût en la voyant ainsi.
Qu’était-elle devenue ?
Elle n’avait plus forme humaine, mais ressemblait à une enfant sauvage.
Ses cheveux étaient devenus un Hama de nœuds et ébouriffés, ses yeux rouges faisaient apparaître la rage et la soif de vivre.
Son corps lui signala une présence qui l'observait, ne comprenant pas d'où cela pouvait venir, elle cherchait frénétiquement en secouant la tête dans tous les sens à la recherche de la source.
Son regard se posa directement dans celui du prêtre, qui était trop loin pour être visible pour le communs des mortels. Elle secoua la tête, fermant les yeux sans vraiment comprendre ce qu'elle ressentait, ni quelle était cette nouvelle sensation.
Le prêtre descendit en pointant son spectre vers le sol, murmurant une formule pour être transporté par le vent et se posa près d’elle.
Il avança avec précaution pour ne pas l’effrayer.
Elle le fixait toujours la gueule pleine de sang et les doigts enfoncés dans la chair du cadavre.
Il s’accroupit pour se mettre à sa hauteur s’aidant de son spectre et grimaça de douleur tellement que ses articulations lui faisaient souffrir et lui tendit la main.
― Bonjour, Ivana je suis Vladimir, je suis là car je te cherche depuis très longtemps.
― Grrr. Grogna-t-elle
N'aie pas peur je ne te veux aucun mal, au contraire je suis là pour te sauver de la rue.
Elle sniffait ses phalanges et se mit à les mordre, il se crispa mais ne bronchait pas.
― Regardes-toi, tu ne ressembles pas à une petite fille dont la destinée est de sauver le monde.
Elle le regarda perplexe.
― Je veux que tu me suives.
“je ferai ton éducation et tu deviendras une vraie combattante” pensait-il.
Toujours la main du prêtre entre ses dents, elle ne répondit pas.
Il l'enleva enfin sans geste brusque la serrant contre son autre main et se mit à la caresser, il voyait les marques de ses crocs ancrées dans sa chair.
― Quelle sauvageonne !
Comme elle ne bougea pas il posa sa sphère sur sa tête et formula :
somnus (dormir)
Elle s'endormit instantanément et tomba dans les bras immenses de Vladimir, elle s’y blottit et se mit en position fœtale, avec sur sa mine un léger sourire et se détendit enfin.
Il marchait vers la sortie de la ville pour rejoindre le bateau amarré près du port, il était si gigantesque qu'il pouvait y accueillir toute une ville entière.
Sur toute la coque se trouvaient des centaines d’ailes suffisamment grosses pour supporter son poids.
Les marins étaient déjà à leur poste. Ils attendaient les ordres.
Il vola jusqu’à monter à bord.
Il emmena Ivana dans sa cabine où attendait un lit à barreau assez grand pour l'accueillir.
Il avait été conçu spécialement pour elle.
Il posa ce petit être dans son berceau malgré ses huit ans il était suffisamment grand pour elle.
Sans même lui avoir donné de bain, elle dormait profondément avec sur le visage les marques de sang coagulé et ses vêtements poisseux, il posa sa main sur ses cheveux et lui fit la promesse d’être toujours là pour elle.
Il sortit de nouveau rejoindre son équipage et donna l’ordre de lever les amarres. Les ailes se mirent à battre l’air, soulevèrent le navire et partit vers un lieu sûr.
Le ciel était parsemé d'étoiles et une légère brise flottait dans l’air, tout était calme quelques animaux marins flottaient à leurs côtés.
Ils voyagèrent depuis un moment quand soudain le prêtre et tout l’équipage se trouvèrent projeter dans tous les sens. Une violence secousse se fit sentir. Toutes les personnes encore debout se penchèrent par-dessus bord pour voir ce qu'il se passait.
Ils scrutèrent tous les alentours et essayèrent de trouver la source de la menace, quand ils furent encerclés par d’énormes baleines qui flottaient gracieusement dans les aires. L’une d'elles leur fonça dedans faisant chavirer le navire.
― Là ! Pointait du doigt, le marin vers l'animal.
Le prêtre se mit en position au centre du navire et pointa son spectre vers le ciel et invoqua la colère des dieux, mais fut interrompu par un petit être qui lui agrippait une de ses jambes.
Il lui sourit, la prit par l'épaule et lui montra la cabine en lui demandant de se mettre à l'abri.
― Ne t’inquiète pas sauvageonne, je te protégerai quoi qu’il arrive, maintenant rentre et éloigne-toi de la fenêtre.
Elle lui répondit d’un signe de tête et se mit à courir et s'enferma à l'intérieur.
Il se remit en position et le ciel se déchaîna et la foudre se mit à zébrer parmi les étoiles.
L'animal fut touché de plein fouet, se mit à tomber comme une masse et se dirigea vers l'océan faisant une énorme vague, le prêtre allait voir si elle allait bien. Elle était sonnée mais en vie. Ce sont des animaux pouvant vivre sur terre comme dans les airs.
Depuis la fenêtre, une petite fille désobéissante assistait à la scène et profitait du spectacle.
Ivana était prise de panique quand Vladimir s'était effondré au sol à genoux le souffle haletant elle ne pouvait rien faire pour lui venir en aide, c'était nouveau pour elle. Mais ce qu'elle ressentait à ce moment précis l’avait prise au dépourvue, ses doigts s'étaient mis à faire de minis étincelles qui sortaient de ses ongles, elle s'était mise à les secouer frénétiquement pour les faire disparaître.
Elle courut se réfugier sous le bureau se trouvant à l'autre bout de la pièce, recroquevillée, se balançait d'avant en arrière en chantonnant la seule berceuse qu’elle connaissait que sa mère chantait quand elle était petite où qu'elle était heureuse.
Elle pensait beaucoup à cette époque avec nostalgie laissant les émotions l'envahir, les larmes lui coulaient à flots le long de ses joues.
Vladimir la contemplait en lui offrant ses bras et s'y jeta aussitôt pleurant de plus belle. Il la laissait faire et lui caressait les cheveux.
Repose-toi, nous avons encore un long chemin à parcourir.
Mais elle ne répondit pas elle était déjà partie au pays des songes.
13 commentaires
Oona Rose
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Il y a 3 ans
Babsoje
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Il y a 3 ans
Hélène Hylias
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Erine Kova
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Hélène Hylias
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