Fyctia

– Feu ! hurla alors Ceylian.

Au même moment, deux formes sombres qui s'apparentaient jusqu’à présent à de gros rochers noirs se transformèrent en deux puissantes balistes.

Le voile magique de mimétisme qui les maintenait dissimulées tomba au sol, prenant instantanément la couleur ocre de la poussière environnante.

Deux artilleurs mirent aussitôt le feu à la mèche qui était reliée à la boule de cuir du carreau d’arbalète géant.

Aussitôt, Arthur se protégea le visage de son lourd bouclier alors qu’Horéa baissa la tête tout en masquant son regard de son avant-bras.

Les carreaux fusèrent des balistes puis explosèrent quelques instants plus tard.

Deux boules de lumières aveuglantes jaillirent alors dans le ciel.

Surprises, les vouivres n’eurent pas le temps de réagir.

Désorientée, la plus jeune alla s'écraser au sol, alors que sa mère poussait un hurlement de colère tonitruant.

Ceylian fit alors un signe de la main en direction de l’océan.

L’un des grands rochers qui émergeaient au bord du rivage se matérialisa soudainement en un grand navire, un large voile noir glissant sur ses flancs avant de disparaître dans les flots marins.

Aussitôt, des traits fusèrent de sa coque.

Plusieurs atteignirent la femelle au poitrail, bien moins protégé par l’épaisse armure d’écaille qui lui recouvrait le corps.

De rage et de douleur, celle-ci libéra aveuglément un puissant jet de lave.

L’une des balistes se transforma instantanément en un bûcher incandescent, brûlant vif les artilleurs.

De son arbalète, Horéa visa les yeux de la créature, son seul réel point faible.

Le carreau fusa mais ricocha contre une écaille, le brisant sur le coup.

Ivanhoé avait réussi à se traîner jusqu’au rivage et gisait à présent inconscient dans l’eau.

Arthur et Ceylian s’étaient emparés chacun de l'extrémité d’une longue chaîne qui se trouvait dissimulée sous la poussière.

De toutes leurs forces, ils tirèrent dessus.

L’une des pattes de la jeune vouivre se retrouva aussitôt emprisonnée par celle-ci.

La femelle vouivre projeta un nouveau jet de lave.

Au même moment, un carreau fusait de la seconde baliste.

Les flammes firent imploser la boule de cuir du carreau, libérant la lumière aveuglante juste au-dessus du sol.

La baliste et les artilleurs furent aussitôt soufflés par l’explosion.

Arthur d’un geste réflexe se protégea le visage.

Mais Ceylian n’en eut pas le temps.

Il s’effondra les genoux au sol, tentant de couvrir ses yeux aveuglés par la lumière artificielle.

Arthur, les muscles bandés prêts à rompre, se retrouvait seul à présent à tenter de maintenir la chaîne tendue afin de plaquer la jeune vouivre au sol.

Mais celle-ci retrouvait peu à peu la vue et pointa son énorme gueule dans sa direction.

À cette distance, elle n’allait faire qu’une bouchée de lui.