Pénellope Van Haver LEE d'île d'EWE Double Je

Double Je

Double Je
Indulgence SVP


Je me nomme Leah. J’ai vingt-quatre ans. Je vis en France dans une famille d’accueil, car je poursuis des études d’histoire et de généalogie et j’avoue que ces deux matières occupent une immense place dans ma vie.

J’ai appris que toutes les personnes pouvaient remonter dans l’histoire des familles et retrouver des ancêtres très anciens. Ces recherches peuvent quelquefois amener à des révélations stupéfiantes, surtout quand la psychanalyse s'en mêle.

C’est précisément pour cette raison que je me suis embarquée dans ce parcours.

Ma famille est en Chine, dans le pays du “Soleil-Levant” et nous partageons de temps en temps des nouvelles par Skype.

J’ai le teint clair, des cheveux longs, blonds méchés naturels, et une paire de prunelles d’un bleu saphir qui font pas mal d’effet !

Mon éducation scolaire fut donnée à la maison. J’étais bonne élève, j’adorais le mystère, le secret. . . Mais je ne pouvais pas être en groupe, en public, en réunion. Alors je suis sortie du système.

Mes études suivantes furent chaotiques. Mes parents m'inscrivirent pour suivre des séances chez un psy… Je recherchais le calme et la tranquillité pour oublier, car souvent la nuit, j’étais prise de crises d’angoisse, et de cauchemars depuis l’affaire de la disparition. Un malaise s’est emparé de mon corps, de mon esprit ; j’ai un caractère secret et mystérieux et je m’interroge souvent sur mon passé, car il y a un secret de famille qui m’a été révélé à mes dix-huit ans. Je ne tiens pas en place, même pas en amour. Longtemps je me suis forcée d’écarter les relations sans en connaître la raison. Ma vie n’est pas ma vie ! Je suis une personne qui n’existe pas dans une suite logique. Bien que j’eusse consulté plusieurs années et à de nombreuses reprises, j’ai un mal de vivre qui enfle de jour en jour. Aujourd’hui, je peux vous le dire : je ne me souviens pas vraiment de mon enfance avec mes parents ; ce passage de ma vie est flou, surtout avant mon sixième anniversaire. Je ressens depuis cette révélation que quelque chose manque à mon être. Un pan entier de mon existence s’est effondré en quelques secondes, il y a quelques années.

Je continue mes séances de psy. Mon confident a changé, car l’ancien n’a plus voulu me recevoir. Il disait que j’avais une « nature perverse », n’importe quoi ! Il a voulu faire une séance d’hypnose. Et ma vraie nature s’est révélée !

C’est alors que je rencontre Ewen, jeune écossais de vingt-sept ans. Je suis attirée par son charisme. Nous sommes tous les deux étudiants en Histoire ; de plus, il s’échappe dès que le cours se termine, car pour payer ses études, il dit travailler le soir dans un journal local. Mais je me demande ce qu’il en est vraiment. Nous partageons des informations nous concernant, mais je n’arrive pas à me confier plus amplement. Je ne peux lui faire confiance, Il me stresse.

Des points communs semblent pourtant se révéler. Je ne dois pas baisser ma garde ! Un soir, vers dix-huit heures, à la sortie de mon cours de généalogie, il m’attend et m’invite à partager le repas du soir chez lui. Je ne devrais pas y aller ! J’appelle rapidement la famille qui m’héberge pour l’avertir que je rentrerai plus tard ; dès que j’ai raccroché, j’ai une étrange sensation. Nous marchons vers le petit appartement qu’il occupe non loin de la Fac d’Histoire, un troisième sans ascenseur. L’intérieur est coquet et très lumineux. J’aide Ewen à la préparation du repas. Je remarque dans la cuisine une série de couteaux bien rangés dans leur socle. Ce soir, c’est gratin de pâtes au dès de jambon, le tout nappé de fromage râpé ! Une salade verte et quelques fruits de saison pour un dessert bien mérité !

Nous bavardons un peu de tout. Il se lève pour préparer du café. Machinalement, je le suis du regard et observe ses mains. Je scrute le moindre geste. Je sens l’angoisse monter ! Quand il revient, il tient un plateau garni de deux tasses, la cafetière et un pot de sucre.

Sa présence devrait me faire du bien. Il ferait bien comme « psy ». Mais il n’en est rien. La table débarrassée et la vaisselle faite, nous nous asseyons sur le canapé en cuir l’un à côté de l’autre ; Il me regarde longuement. Je me plonge dans ses yeux limpides comme dans l’eau d’un torrent. Je suis un peu mal à l’aise, cette situation me paraît presque un rêve. Mais non, il doit se moquer de moi !

Il se rapproche; les battements de mon coeur s’accélèrent dans ma poitrine … Non, je ne peux pas ! Quelle sotte, le charme est rompu ! Je l’avais ferré !

Je ne le savais pas, mais Ewen m’observait depuis plusieurs semaines avant notre rencontre. Il était comme …attiré par quelque chose en moi de mystérieux, comme une couche de ténèbres…

–– Leah, comment se fait-il que nous ne nous soyons jamais rencontrés depuis tout ce temps à la fac ?

–– Tu as raison, Ewen nous avons pratiquement les mêmes cours, c’est le destin ! Je ne me l’explique pas.

–– Alors, il fait bien les choses, car je suis bien avec toi Leah.

–– C’est tout pareil pour moi !

-- Je voudrais te demander quelque chose, si tu veux bien Leah ; je sens qu’il y a en toi une ombre qui t’empêche de t’épanouir. Je me trompe ?

–– Tu lis en moi comme dans un livre ouvert ! C’est vrai, je dois te dire … C’est difficile pour moi d’en parler… Il y a longtemps…

Il prend mon visage entre ses mains, et se rapproche encore plus près.

–– Je veux t’aider, parle-moi Leah…

–– Pfff ! J’ai tellement honte !

–– Honte de quoi ? il n’y a pas de honte à …

–– A quoi ? Tu sais quelque chose à propos de moi ? un éclair traverse mes yeux. Mon cerveau s’électrise.

–– Non, non, je ne sais rien, comment pourrais-je savoir ?

–– Tu promets de ne pas te moquer, ou de me juger ?

–– C’est promis, allez Leah ! débarrasse-toi de ce fardeau !

Des larmes s’écoulent sur mes joues. D’un geste doux, il essuie mon visage.

–– Je suis adoptée, ma vie est détruite, et je ne pourrai jamais me défaire de ça !

–– Mais Leah, tu as des parents qui t’aiment, c’est l’essentiel !

C’est pour ça que tu es en Fac d’Histoire, et que fais de la généalogie ?

–– Oui, c’est pour ça ! mais tu ne comprends pas ! Mes parents biologiques ont disparu lorsque j’avais environ cinq ans, je suis une enfant adoptée et je suis la principale impliquée dans ce drame ! la police pense que c’est moi qui ai provoqué leur … à ce moment-là, mes pleurs redoublent. J’ai toujours l’impression qu’ils sont derrière moi ! j’en peux plus !

–– Mais tu n’avais que cinq ans Leah, je vais t’aider, je travaille dans un journal local ; nous allons explorer toutes les pistes pour retrouver leurs traces. Tu as déjà des éléments ?

–– Oui, je sais qu’ils étaient écossais et que je suis née sur l’île d’EWE.

–– Sur l’île d’EWE ? mais moi aussi je suis né là-bas ! C’est la raison de mon prénom. Donc tu n’es pas vraiment chinoise alors !

–– Oh Ewen! Je ne sais pas comment… A ce moment, je ne peux finir ma phrase. Ewen s’approche pour m’embrasser.

–– Arrête ! ne me touche pas ! je ne suis pas quelqu’un de bien …






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6 commentaires

Lyaminh

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Il y a 4 ans

Super intéressante cette seconde version plus sombre, plus inquiétante, axée sur le doute et les incertitudes de Leah. C'est un peu psychotique, j'ai l'impression de déceler un conflit dans sa personnalité, et le pauvre Ewen qui ne se doute de rien... Hi hi !

Pénellope Van Haver

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Il y a 4 ans

oui, 2 possibilités s'offraient à moi pour ce deuxième texte.

Princilia Daci

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Il y a 4 ans

Oh c'est tellement mignon... Mais je n'arrête pas de me dire que ce Ewen caché quelque chose ! Allez maintenant j'ai besoin de la suite pour m'éclaircir tout ça, j'espère qu'il aura une suite 🤞😉

Pénellope Van Haver

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Il y a 4 ans

C'est gentil. Ce n'est pas du tout mon genre d'écriture, et pas facile les 7000 caractères 😅

Fanfan Dekdes

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Il y a 4 ans

Oh ça ferait un bon début de roman. En fait, j’aurais bien aimé la suite. Ça met l’eau à la bouche.

Pénellope Van Haver

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Il y a 4 ans

Merci bcp. C'est la toute première fois que j'écris dans ce style. 😅
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