Eloïse_f Le triangle des Bermudes Chapitre 14.2

Chapitre 14.2

Cela devait faire une heure et demi, deux heures que je dormais quand soudain, l’avion fut pris de turbulences, nous allions dans tous les sens et l’avion faisait un bruit infernal.

Que ce passait-il ? C’est sûrement ce que toutes les personnes présentes dans cet appareil se posaient. Mais moi, je ne me la posais pas, je n’avais pas peur, tout était normal. Il était normal d’avoir des turbulences lors d’un vol en avion. Pour l’instant, rien n’était inhabituel. Encore une fois, c’est ce que je croyais. Car deux minutes plus tard, alors que je regardais au dehors, j’aperçus des éclairs scier le ciel devenu noir avec une rage impressionnante. À cet instant, j’avoue, je commençais à me poser des questions. L'avion fonçait droit dans une tempête. Ça ne sentait pas bon, ça ne sentait vraiment pas bon. Dans le sens propre comme figuré. Il y avait une odeur de brûlé. Soudain, l’avion trembla de plus belle. Nous venions de nous faire frapper par la foudre. Un nouveau bruit assourdissant fit hurler la majorité des passagers, nous nous étions fait frapper une seconde fois par la foudre. Cette fois, le réacteur avait été touché. L'avion se mit alors à piquer du nez. Plus aucune gravité ne nous retenait. Nous tombions, nous tombions dans le vide. Que faire ? Les gens étaient affolés. Au début des turbulences, certains s’étaient levés d’un bon lorsque les lumières avaient cessé d’éclairer et ils s’étaient mis à courir dans tous les sens. Ils étaient totalement paniqués. Ils étaient même à la limite de se piétiner. Les hôtesses avaient cependant su intervenir et chaque passager s’était remis à sa place.

Un nouvel éclair frappa l’avion et celui-ci, pris feu avant de se briser en deux. Toutes la partie arrière tomba alors droit vers l’océan. Des rangées entières de sièges tombaient dans le vide. Sur une distance d’au moins deux mille mètres. Les valises volaient aussi dans tous les sens. Certains s’en prenaient en plein visage. Comme cet homme à ma gauche. Le pauvre s’était fait entraîné en dehors de l’avion. Il s’était agrippé à cette valise et avait filé droit dans l’océan. Quelle atrocité ! Comme allais-je finir ? Comment mes parents allaient-ils finir ? Oui, je m’en préoccupais car même si certes, ils n’étaient pas très présents, pas très attentionnés, je les aimais quand même. Et je ne savais pas comment j’allais pouvoir vivre sans eux. Après tout, je n’étais qu’un jeune garçon de dix-sept ans. Je ne connaissais encore rien de la vie d’adulte et je n’étais pas encore près à le savoir. J’avais encore plein de choses à vivre et à découvrir. Peut-être que j’allais mourir. C’en était même très probable. Mais j’étais bien trop jeune pour mourir. Je n’avais encore rien vécu. Je n’étais qu’un ado sans ami, sans petite-amie, avec un avenir très prometteur c’est certain, mais au fond, je n’avais rien mis à part l’argent. Qui m’était plus un fardeau qu’autre chose. Malgré ce que les citations pourraient nous faire croire, non, « l’argent ne rend pas heureux ». L’argent ne m’a jamais rendu heureux. Enfin pas réellement. C’est l’impression qu’il donne mais au fond, il m’a plus rendu seul qu’autre chose. L’argent m’a pris mon père, l’argent m’a privé de cette présence paternelle dont je suis sûr, m’aurait apporté plus que du bonheur si j’avais pu ne serait-ce que quelques temps en profiter. L’argent ne m’a pas seulement volé ma famille, il m’a volé ma vie. À cause de lui, nous avons eu les opportunités de voyager, de vivre sans attaches. Et même si oui, j’ai eu la « chance » de visiter plein d’endroits incroyables, je n’ai jamais pu avoir la vie que j’aurais eu envie d’avoir. Et puis, même si je survivais je n’étais pas prêt à tout perdre. Perdre mes deux géniteurs, qui honnêtement ne méritaient pas plus que ce titre bien que je suis certain, au fond d’eux ils m’aimaient. Enfin je l’espère. Moi en tout cas, c’était le cas. Je les aimais. Plus que je ne pourrais le laisser croire. Je n’avais plus qu’une chose à faire, fermer les yeux et attendre. Attendre que la mort elle-même vienne me chercher. Je savais très bien ce qui m'attendait dans cet autre monde, je n’étais peut-être pas encore prêt à l’accepter, mais au fond je savais. La mort viendrait me chercher, ne couperait pas le fil de ma vie car je ne pense pas que ce soit son rôle mais elle m’emmènerait simplement devant une série de portes et là, seulement là, ce serait à moi de faire un choix. Pour la première fois de ma vie. Je ferai mes propres choix. Peut-être ferai-je le mauvais choix, mais au moins, ce sera de ma faute. Je ne dépendrai plus de l’avis des autres. Je serais libre !

Alors que nous n’étions plus qu’à une centaine de mètre de l’eau, je m’évanouis et m’éveillai deux bonnes heures plus tard. J’étais toujours assis sur mon siège retenu par le peu de ceinture qu’il restait et qui flottait au milieu de l’océan parmi la carcasse de l’avion. Ce n’était donc apparemment pas mon heure, la mort avait refusé de me prendre avec elle. Le grand patron m’avait peut-être accordé une seconde chance, qui sait ? Les rayons du soleil me frappaient le visage mais au moins, ceux-ci me réchauffaient. Ce qui n’était pas le cas de l’eau glacée de l'océan Atlantique.


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25 commentaires

Carl K. Lawson

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Il y a un an

Petits likes de soutien✨

Delphine Clever

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Il y a un an

Et le destin les a réunis ! 😀

Alexandra G

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Il y a un an

Like de soutien. N'hésite pas à visiter mon dernier chapitre 😉😉

marywoodroman

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Il y a un an

Retour de likes merci !

KBrusop

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Il y a un an

💕

Seb Verdier (Hooper)

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Il y a un an

;)

MONTENOT Florence

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Il y a un an

Bonsoir likes de soutien 😊

Balika08

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Il y a un an

À jour 😉

Diane Of Seas

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Il y a un an

💚

Emma Eichen

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Il y a un an

😘
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