Eloïse_f Le triangle des Bermudes Chapitre 2.1

Chapitre 2.1

8 juillet 2011, GWEN




Cette nuit là, j’ai eu une révélation enfin, je ne sais pas si l’on peut appeler cela ainsi mais bon. J’ai beaucoup cogité cette nuit, j’ai réfléchis, on décollait de San Francisco jusqu’à Nassau qui se trouve aux Bahamas et où se trouvent les Bahamas ?




Au beau milieu du triangle des Bermudes.




Là où l’on a enregistré le plus de crash d’avion. Ce qui évidemment, ne m’a pas du tout rassuré. Surtout que j’appréhendais déjà beaucoup le voyage, là c’est encore pire. Mais en plus de ça, pour couronner le tout comme dirait mon père, ce n’est pas comme si nous devions y passer deux fois, aller-retour. Non, nous, nous devions y passer quatre fois, deux fois aller deux fois retour. Vu que notre escale se trouve en plein milieu de cette zone.




Non mais quel enfer !







À mon réveil, j’en ai donc directement parlé à mon père et à Marie. Je me suis immédiatement rendue au rez-de-chaussée là où ils se trouvaient certainement. Je suis entrée dans la cuisine et je les ai vu, ils prenaient leur petit déjeuner dans un silence presque étonnement agréable. Je les ai fixé et j’ai fermé la porte derrière moi. Ils se sont alors tournés vers moi pour à mon avis me demander si j’avais bien dormis mais je ne leur ai pas laissé le temps de dire quoi que ce soit, j’ai ouvert la bouche et j’ai commencé. Enfin j’aurais voulu commencer mais bizarrement, je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas par où commencer, j’étais figée là devant eux perdue dans mes pensées la bouche entre-ouverte. Marie m’a alors demandé :

− Tu es sûre que ça va ?

− Non, tu vois bien qu’elle ne va pas bien. Répondit aussitôt mon père. Que se passe-t-il ma puce ?

− J’essayais juste de m’assurer que tout allait bien. Renchérit Marie avec tact.

− Je sais bien, mais …

− STOP ! Ai-je hurlé.

Ils se sont figés et m’ont fixé avec un regard qui me disait « vas y, on t’écoute ». J’ai alors repris en bégayant :

− Je… J’ai eu une… Cette nuit, j’ai eu une révélation.

− Une révélation ? Me questionna mon père.

− Oui, je …

Et là, j’ai tout déballé, je leur ai sortit tout un long monologue sans même reprendre mon souffle.

− Non mais sérieux ! Vous ne vous en êtes toujours pas rendu compte ? Notre étape se trouve aux Bahamas et où se situent les Bahamas à votre avis ? Le triangle des Bermudes, ça ne vous dit rien ? Parce qu’honnêtement, moi ça m’effraie, j’ai angoissé toute la nuit. On va y passer quatre fois, QUATRE FOIS je ne sais pas si vous vous en rendez bien compte mais quatre fois dans une zone, dans la zone où l’on a enregistré le plus de crash d’avion. Vous ça ne vous effraie pas vous peut-être ? Parce que moi, je suis totalement terrifiée. On a quatre fois plus de chance de mourir que la norme.

Alors que j’allais continuer mon père m’a coupé d’un ton très calme et pour être honnête, très rassurant.

− Calme toi ma chérie, tout se passera bien, j’en suis convaincu. Nous serons là tous les trois pour veiller les uns sur les autres. Je t’assure, ne t’en fais pas tout ira bien.

− Ton père à raison Gwen, techniquement il y a quand même très peu de chance que cela arrive même si nous avons un pourcentage de risque de crash plus élevé, cela ne prouve en rien que nous allons mourir à coup sûr tu comprends ? Enchaîna Marie.

− Vous avez raison, c’est stupide ! Ai-je répondu. Mais ce n’était pas du tout ce que je ressentais. Au fond de moi, j’étais toujours apeurée.

Comme vous le voyez, ils ont essayé de me rassurer comme ils pouvaient, mais rien n’y fit, j’avais peur, j’étais terrifiée. L’angoisse grandissait de plus en plus au plus profond de mon être.


J’ai essayé de m’occuper comme je pouvais pour ne pas y penser mais à chaque fois, cette pensée prenait le dessus sur les autres. Imagine ton avion se crash, imagine ton avion se crash, imag … STOP. C’en était trop, je ne pouvais plus supporter ça une seconde de plus. J’avais besoin de me calmer. Impérativement. Mais comment ?

J’ai ouvert ma garde-robe, j’en ai sorti un short Nike noir ainsi qu’un top en matière synthétique pour éviter les traces de transpiration. Je me suis déshabillée pour les enfiler. Je suis alors sortie de la maison et au passage j’ai emporté une paire de basket de course à pied. Je les ai mises rapidement − je ne défais jamais les lacets donc ça va très vite à mettre – et j’ai tout doucement commencé à trottiner. Je courais petit à petit de plus en plus vite jusqu’à ne plus avoir de souffle. C’est ça que j’aime dans la course, me déchaîner pour me vider la tête. Mon père, son moyen à lui c’est le boulot moi c’est la course. J’en fais à peu près trois à quatre fois par semaine. Après une dure journée, ça me permet de me défouler et d’expulser toutes les mauvaises pensées de ma tête. Et en l’occurrence, ça a très bien fonctionné cette fois. J’avais presque oublié le pourquoi j’étais venue courir. Après cinq bon kilomètres couru, je suis rentrée chez moi à bout de souffle.



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