Empz Le temps de l'Abbadon Chapitre 2-3

Chapitre 2-3

— Je ne sais pas. On n'a pas le droit d’y aller, c’était la première fois que l’on m'implique dans ce genre de bêtise. Une expérience à la fois excitante et terrifiante.


— Eh ! Vous, à côté de la porte. Qu’est-ce que vous faites ici ? Un homme grand appartenant au personnel de l’académie se précipita vers nous en hurlant.


Avant que je ne puisse réagir Sophia attrapa ma main. On s’est mis à courir aussi vite que nos corps nous le permettaient. Nous ne nous sommes pas arrêtés avant d’atteindre le Saul pleureur. En arrivant, on s’est écroulé, exténué. On est resté au sol pendant plusieurs minutes avant que Sophia n’explose de rire. Je l'ai rejointe avec joie, mais rapidement les rires ont cessé, et Sophia m’a regardé dans les yeux.


— Pardon, Ray, je n’aurais pas dû t'emmener dans ce bourbier, en la regardant de plus près, je pouvais voir ses beaux yeux gris s’embuer de larmes.


Je ne sais pas quoi répondre. C’est la première fois que j’ai autant d’interactions sociales. Je peux voir qu’elle attend que je dise quelque chose. Mais quoi ?


— Sophia, je t’ai suivi de mon plein gré, même si tu m’as tiré par le bras. Et puis c’était drôle de détaler comme des lapins, non ?


— Si tu le dis.


Je pouvais voir que ma réponse ne l’avait pas beaucoup rassurée mais au moins elle avait arrêté de pleurer.


Tard dans la nuit, j’entendis quelqu’un toquer à ma porte. Ma paranoïa me dit de ne pas ouvrir la porte mais sans trop savoir comment je savais que Sophia était derrière cette porte, sa petite voix énervée confirma vite ma théorie.


— Ray ! Tu dormais ou quoi ?


— Et bien, oui, je dormais. C’est à ça que sert la nuit, je crois.


— Maintenant que tu es réveillé, suis-moi, on va la passer cette porte.


Sans attendre, elle prit ma main et m'entraîna avec elle. Au début je ne l’avais pas remarqué mais Sophia se comporte étrangement, elle a constamment des sauts d’humeur.


Une fois devant la porte, mon cœur battait la chamade. Sophia prit les devants et tourna la poignée. Un petit clic se fit entendre et la porte s’ouvrit sans un bruit. De l’autre côté, il y avait une petite salle d’attente. En entrant dans la salle, on a entendu une conversation. C’était la voix du Professeur Lincoln et une voix inconnue. Sophia m’a demandé si je voulais rester pour écouter et j’ai acquiescé. On n'a pas manqué une miette de leur discussion.


— Alors Abraham, comment se passent les cours de magie ?


— À merveille, il n'y a aucun échec et même quelques élèves prometteurs.


— Qui sont-ils ? Du meilleur au moins bon. La voix inconnue était celle d’un homme, elle sonnait professionnelle et sans émotions.


— Ray Phillard, William Bunch, Sophia Können et Gabriel Moreau. Ils pourraient vite dépasser ceux qui ont appris la magie hors de l’académie.


— T'as entendu ça, Ray!


Sophia était très enthousiaste à l’idée qu’on soit dans les meilleurs. Et même si elle chuchotait, je pouvais l’entendre clairement.


— En voilà une excellente nouvelle. Y a-t-il une chance qu'ils nous rejoignent après la première année ?

Je ne comprends pas de quoi ils parlent, les rejoindre ? Ils veulent nous embaucher une fois notre diplôme obtenu ?


— Suite à l'annonce de l'apocalypse et qu'ils sont bloqués ici, ils seront tous abattus, mais en jouant bien nos cartes on pourrait tous les rallier.


Leur conversation est de plus en plus étrange. D'abord ils veulent nous embaucher et après ils parlent d’une apocalypse. Finalement peut-être que cette académie est vraiment une immense caméra cachée. Même s’il faut être vraiment crédule pour croire à une apocalypse.


— Ray, tu comprends de quoi ils parlent ? Sophia a l’air autant perdue que moi.


— Non, mais ils racontent sûrement , n’importe quoi, je pense que tout ça n’est qu’une énorme blague, les professeurs, les élèves, l’académie, tout.


— Dans ce cas, comment expliques-tu la magie ?


Elle marque un point mais il doit y avoir une explication rationnelle.


— Certainement un habile mélange d’effets spéciaux et de substance hallucinogène. Tu peux y croire, toi, à une académie qui ne dure qu’un an, avec d'excellent repas, gratuit et avec Abraham Lincoln comme professeur ?


— C’est vrai que dis comme ça c’est trop beau pour être vrai. Merci de m’avoir éclairer Ray et je te demande pardon pour ma naïveté je te promet que cela ne se reproduira plus jamais.


Elle me fit un petit salut militaire en rigolant que je lui rendis. Parfois je me demande si tous les amis sont pareils ensemble.


— Bien et si nous retournions dormir, cette histoire m’a fatigué.


On est discrètement retournés dans nos chambres. La pièce est inchangée mais il y a quelque chose de différent même si je n’arrive pas à trouver ce dont il s’agit. Avant de m'endormir, j'ai réfléchi à la conversation du Professeur.


Le lendemain, la matinée s’est déroulée comme toutes les autres, le professeur nous a baratiné pendant trois heures sur sa “magie” de la terre. C’était si mal écrit qu’il répéter toujours la même phrase: outre le léhiwélléh l’essence de la magie c’est l’imagination et surtout la volonté. Comme si la magie pouvait être aussi simple. Pendant l'exercice de mise en pratique j’ai quand même essayé de transformer un caillou en cube, bien sûr je n’ai pas réussi, voilà la preuve qu’il me fallait. À la fin du cours j’irai parler au professeur.


Une fois la salle vide, je me suis avancé vers le bureau du professeur pour lui dire deux mots. Je suis tellement désabusé de la situation que toute ma timidité s’est envolée.


— Tiens mais qui vois là-je, ce ne serait pas mon meilleur élève ? Qu’est-ce qui t’amène Ray ?


— C’est quoi cette histoire d’apocalypse ?


Je n’ai aucune envie d’échanger des politesses avec quelqu’un qui m’a menti droit dans les yeux pendant une semaine.


— Donc tu nous as entendu. Je me disais bien que quelqu’un nous espionnait, le professeur n’est pas surpris par ma question, on dirait même que ça l’amuse.

L’apocalypse, comment l’expliquer… ici on ne parle pas d’apocalypse Zombie, Nucléaire, religieuse ou que sais je encore. Ici on parle d’apocalypse Spatio Temporelle, c’est normal tu n’arrive pas à l’imaginer. Tu sais quoi, autant que je te le montre viens avec moi.


— Et vous croyez réellement que je vais vous suivre.


Le professeur se mit à rire joyeusement. Ce qui a eu pour effet de vraiment m’agacer.


— Aller, suis moi Ray, je vais te montrer à quoi ressemble réellement le monde.

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