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JADIS, LES DIEUX
De leurs Panthéons si différents, ils se rendaient visite les uns aux autres.
On pouvait voir quelques très anciens divins celtes invités des dieux et des déesses grecs ou romains de semblable génération, pour festoyer autour d’un repas.
Il n’y avait qu’un monde, celui des déités. Leur jardin d’Eden, leur « Olympe », se trouvait dans l’Éther, l’air respiré des dieux, aux confins de l’inconnu. Oh ! pas l’Olympe, comme raconté dans les livres, non, celui-là semblerait une pâle copie.
Ces dieux-ci ne savaient pas que leurs descendances, bien plus tard, choisiront un lieu de résidence du même nom sur la planète Terre…
Dans ce monde vaporeux, ils demeuraient au sein d’un sublime palais à plusieurs bâtiments. Il était bâti au cœur même d’un parc somptueux aux contours indéfinis, un jardin éternel.
Chaque pierre qui le constituait était issue d’une roche très rare, très coûteuse. Mais, ils n’en avaient pas besoin, l’argent n’avait pas cours en ces temps-là ! En plus, ils étaient immensément riches. Ils avaient chacun leur aisance et en jouissaient autant qu’ils le souhaitaient.
Les baies vitrées qui habillaient la grande salle étaient taillées dans un verre des plus fins. Toutes étaient ciselées et décorées à la manière des vitraux multicolores faisant danser les rayons solaires. La lumière caressante, divine, irréelle s’invitait à l’intérieur.
Le sol était recouvert de carrelage en marbre raffiné. Ces dalles lisses contenaient en leurs veines des filets d’or le plus pur. Et l’or, ils adoraient ! Ils y puisaient leur jouvence, leur puissance et c’était bien là le plus important à leurs yeux ! Au centre de cette pièce, ils avaient réalisé spécialement pour lui, un écrin orné des pierres précieuses, tout aussi remarquables et épurées que paraissait l’eau de la source. Il fallait bien ça pour l’hôte qu’elle hébergeait !
Toute cette magnificence, c’était pour lui, « Le Vénéré », un Sablier, de toute beauté. Le cristal de ses bulbes était si fin qu’on croyait voir l’écoulement de son fluide doré sans autre protection ! Il reposait sur un support taillé dans un bois rare qui l’enveloppait de ses bras, ce qui lui conférait encore plus de prestance.
Lorsque les dieux se tenaient sur le grand parvis, semblable à celui des cathédrales futures, ils ne se lassaient pas d’admirer les divines montagnes au lointain. Toutes scintillaient sous l’astre du dieu Sol qui les réchauffait. Elles abritaient de somptueuses cascades qui ondulaient de haut en bas, telle une chevelure argentée enchanteresse. Ils nommèrent l’une d’entre elles, « Le mont Olympe ».
L’eau s’engouffrait dans toutes les fissures que les roches avaient dessinées. En parcourant le sous-sol pour resurgir en une autre source, elle apprenait et commençait à ancrer sa mémoire…
Après une douce et fine pluie salvatrice, souvent, la déesse messagère Iris se manifestait en un arc-en-ciel. Il prenait naissance au beau milieu de la descente de l’une d’entre elles. En enjambant les roches, il se refondait dans la cascade suivante, et la magie créait des ponts de couleurs célestes à l’infini, comme en écho.
Dans le parc et les vallées à perte de vue, se dressaient des arbres fruitiers qui donnaient les meilleurs et les plus beaux fruits, tant ils regorgeaient de soleil. Leurs branches ployaient sous leurs joyaux juteux à souhait parfumés et généreux.
Des animaux de toutes sortes se côtoyaient, même les plus improbables. Il n’était pas rare de croiser une majestueuse et frêle biche au milieu d’un groupe de félins dont les canines ne cherchaient pas à la croquer ! Des lapins bondissants se délectaient des tendres brins d’herbe fraîche des prairies.
Des fontaines luxuriantes, jaillissaient les eaux les plus limpides et des myriades de fleurs multicolores jonchaient les allées.
Pour les repas, ils dégustaient les mets les plus raffinés, aux délicates chairs et légumes suaves...
Une seule saison existait, celle de l’harmonie ; équilibre des pensées, des couleurs, des senteurs. Ils n’imaginaient rien d’autre que l’instant présent. Les déesses Harmonie et l’esprit du bien-être, Eupraxie, y veillaient.
Ils passaient des jours heureux, des jours pleins de sagesse et d’amour ; emplis de paroles positives et bénéfiques ; d’un claquement de doigts, tous leurs désirs étaient comblés. Ils avaient à leur disposition tout ce qu’ils pouvaient souhaiter.
Ils n’étaient affectés d’aucun sentiment belliqueux, d’aucune sollicitation néfaste, juste enclin à leur quiétude, et les siècles et le temps s’écoulaient, inexorablement. Ils n’avaient pas besoin de s’occuper de l’avenir, car il était tout tracé. Ils gardaient en héritage, leur immortalité immuable. Elle semblait écrite dans les volutes de l’éternité. Du moins, c’est ce qu’ils croyaient.
Lors des passations de pouvoir, nécessaires à leurs progressions et responsabilités, toutes les strates y étaient conviées, dans un grand festin.
Ces jours-là, ils invitaient à sa confection, « Les Kharites ». Ces déesses au nombre de quatorze habitaient sur le mont Olympe. Euphrosyne et Pidie étaient les meilleures pour propager joie, gaieté et amusement ; Aglaé, savait comme personne, décorer les salles et les parer de tentures de toute splendeur.
Lorsque les réceptions se tenaient en extérieur, Anthée tissait des couronnes de fleurs. Leurs exhalations embaumaient l’air. Thalie et Pandisie préparaient le banquet, somptueux. Le nectar et l’ambroisie y étaient hautement consommés.
Malgré toutes ces grandes manifestations, rien ne mobilisait vraiment les ambitions des dieux. Il était normal à leurs yeux, d’obtenir selon leurs exigences et leur fantaisie, un rôle, un dessein plus valorisant.
Mais à force qu’aucune autre activité ne leur soit proposée, et toujours plus d’appétences de leurs privilèges, ils commençaient à s’ennuyer.
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Cendre Elven / Mary Ann P. Mikael
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Pénellope Van Haver
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Pénellope Van Haver
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