Adele Maine Le Royaume de Lody - Origine Chapitre 28 - Part 1

Chapitre 28 - Part 1

Ne voyant pas ses hommes revenir, il s’était contraint à aller les chercher, et d’en tuer un ou deux au passage afin d’imposer son autorité. En chemin, il avait salivé, imaginant avec aisance les sanctions à infliger. Mais un évènement venait de contrecarrer ses plans. L’odeur du sang l’avait envahi bien avant d’atteindre le lieu du carnage et Sloa n’avait eu qu’à suivre la piste pour retrouver le groupe d’humains. Un des leurs blessé, leur course s’en trouvait considérablement ralentie.


Il observait avec curiosité, et animosité, les trois humains. Sloa n’aurait pu espérer meilleur dénouement. L’Éminence n’oserait jamais le soupçonner. Ce groupe d’humains lui retirait, sans le savoir, une belle épine du pied. Le général réfléchissait à la suite des évènements.

Leur laisser la vie sauve, en une sorte de remerciement ?

Un sourire cynique étira ses lèvres desséchées. La mansuétude ne faisait pas partie de son panel d’émotion habituellement. Son sourire s’effaça vite. Impensable de les laisser vivre, les ordres s’avéraient clairs ; tuer tout humain croisant leur route.


Il les épiait depuis de longues minutes à présent, tachant d’en apprendre plus sur eux. Marco, le jeune homme à l’agonie, trépasserait d’ici quelques heures. La jeune fille s’affairait à son chevet depuis son arrivée. Cette Iléanore paraissait frêle et ne l’inquiétait pas outre mesure. Sloa s’attarda sur le colosse. En général, un humain ne lui faisait pas peur. Mais six de ses hommes étaient morts par la faute de celui se faisant appeler Galien. C’était chose assez rare pour ne pas abaisser sa garde.


La projection de se nourrir attisa un peu plus ses sens. Son corps se rétracta, prêt à lancer l’assaut.

La jeune fille serait sa première victime. Sa mort serait simple et rapide. L’odeur et le goût du sang le stimuleraient pour s’occuper du colosse par la suite.

Il se déplaça discrètement vers le bout du campement. Le feu à présent éteint lui facilitait grandement les choses ; ses yeux habitués à la pénombre n’étant à l’aise que dans la quasi-obscurité. Devant lui, des courbes appétissantes ondulaient. Son esprit en alerte, sensible à la moindre variation, il perçut l’odeur suave du sang, les battements du cœur s’accélérant sous sa peur intérieure.


Il s’approcha furtivement.

Assise au sol, la jeune femme jouait d’un regard vide avec des pierres. Se coulant derrière elle, il huma l’air délicat qu’elle dégageait. En un geste précis, Sloa glissa sa main le long du cou et resserra ses doigts griffus sur sa tendre peau.


— Tu n’arriveras pas à te défendre avec ces quelques cailloux, petite souris, lui susurra-t-il à l’oreille.


Les battements de cœur s’accélèrent instantanément ; sa température corporelle augmenta, diffusant plus généreusement les fragrances de son sang. Tous ces stimuli le mirent en transe. La gorge entre ses griffes l’appâtait avec fièvre ; exultant d’avance à la délicatesse de ce cou si gracile.


Pendant quelques secondes, ses sens se tournèrent vers l’autre bout du campement ; s’assurant que le fameux Galien restait immobile. Mais sa proie n’ayant pas crié, Sloa demeurait invisible. Il changea ses plans. Sous ses mains, la jeune fille s’était pétrifiée. Le besoin de découvrir son visage larmoyant le tenailla. Imaginer ses yeux craintifs, sa bouche déformée en un rictus terrifié l’excita. La retournant lentement, la férocité embrasant ses pupilles parme le déconcerta. Bien que justifiée, ce n’était pas la haine que Sloa décelait habituellement dans les yeux de ses victimes. Mais plutôt la peur, la soumission et la supplication silencieuse d’une mort rapide.


— Je n’aurais peut-être pas besoin de ces pierres. Un simple regard suffit à te pétrifier.


Il n’en revint pas, hésita. Puis, se reprit rapidement.


— Méfie-toi, petite souris, je pourrais avoir envie de jouer avec toi…


Sa main raffermit sa prise. Ses doigts effleurèrent une chaîne. Intrigué, il la suivit, descendant le long de sa poitrine.


— N’y pense même pas ! cracha-t-elle en lui assenant un coup de coude au visage.


À présent, un pas les séparait. Il tritura sa mâchoire légèrement douloureuse, la peste possédait plus de force qu’il n’y paraissait. Sloa recalcula mentalement ses plans. Car, bien évidemment, alerté par l’échange, l’unique guerrier du groupe le tenait à présent en garde, l’épée pointée contre ses flancs.


— Je me disais que cela paraissait un peu trop simple.


— Ne fais pas le malin. Tes amis sont morts. Tu n’es pas en position de force. Retourne-toi, ordonna Galien. Doucement.


Sloa obéit. De profil, il considérait à présent ses deux adversaires et les jaugea à nouveau. Principalement la jeune femme.


— Je tenais à vous remercier. Je cherchais justement un moyen pour me séparer de mes hommes.


— Qui crois-tu tromper ? argua Iléanore. Elle s’approcha de lui, sortant une dague de sa ceinture.


Sloa soupira. On ne le reprendrait plus à se montrer honnête.


— Je sais que les circonstances sont contre moi, mais…


La dague vient se placer sous sa gorge.


— Ne crois pas que tu sauveras ta vie ainsi.


Son regard semblait décidé. Sloa réévalua ses chances. Si près, il ne pouvait éviter les coups aussi aisément qu’il l’espérait. Un gargouillement inintelligible du mourant lui offrit l’opportunité décisif en volant l’attention des humains.

Sloa se jeta sur le côté, bouscula la jeune femme, attrapa son bras armé et le tordit violemment. Elle poussa un cri et lâcha sa dague directement dans sa main. Il la retourna comme une plume avant de s’en servir comme bouclier.


Le colosse fit un pas menaçant en avant.


— N’y pense même pas, si tu ne veux pas que je l’abîme ! exhorta Sloa.


— Je croyais tes intentions pacifiques ? contra Galien tout en conservant sa garde.


Sloa lâcha un rire cynique.


— Il y a quelques secondes, à peine, tu étais prêt à me transpercer et maintenant tu veux négocier ?


— Je n’ai pas dit que je voulais négocier.


— Je tiens ton amie n’oublie pas !


Il referma un peu plus sa prise. La jeune femme s’agitait comme une véritable anguille et lui mordit le bras. Le couteau sous sa gorge la maîtrisa instantanément.


— Et c’est moi la bête ? ricana-t-il dans un murmure avant de se reconcentrer sur son adversaire. Tu serais prêt à la sacrifier ?


— C’est là où tes calculs sont mauvais, l’Albinos. Elle n’est absolument pas mon amie.



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7 commentaires

alebelle

-

Il y a un an

Non mais ça ne peut pas s’arrêter là !!! Je veux la suite svp…. Liker vite

Jess Swann

-

Il y a un an

Beaucoup de tensions dans ce chapitre, je me demande ce que veut vraiment Sloa et l'air de rien, la petite sait se défendre !

Claire Berthomy

-

Il y a un an

On passe de rebondissement en rebondissement. Il y a une dynamique géniale entre ces trois personnages
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