leysa Le Père Noël m'a donné son numéro Chapitre 6 partie 1

Chapitre 6 partie 1

J’ai envie de pleurer, de hurler et de rire. Les trois en même temps.


Je le savais. Je l’avais senti venir. Le tyran voulait se venger, mais je ne pensais pas qu’il irait aussi loin. Et franchement ? Je préférerais récurer les toilettes du bureau jusqu’à la fin de mes jours plutôt que d’être ici. Entourée d’une horde d’enfants surexcités. Qui hurlent, qui courent et qui s'agrippent à moi en braillant des comptines de Noël d’une voix si stridente que mes tympans vont probablement rendre l’âme d’ici quelques minutes.


Je ferme les yeux une seconde, inspire profondément puis expire lentement. Courage, Mélody.


— Tenez.


La voix sarcastique de Mullins me fait rouvrir les yeux. Et quand je vois ce qu’il me tend, je me fige. Un costume de Noël. Un truc rouge et vert, avec des grelots. Des putains de grelots.


Il arbore un sourire carnassier, savourant pleinement son petit coup de maître.


— Vous devez le mettre, ajoute-t-il, l’air faussement aimable. Je suis sûr qu’il vous ira à merveille.


L’ironie dégouline de sa voix, et j’ai une envie furieuse de lui ravaler son arrogance. Alors, je croise les bras et, sans ciller, je réplique d’un ton mielleux :


— Oh, comme votre costume de Père Noël l’autre soir ?


Son sourire s’efface légèrement et j’accentue le mien.


— Votre petite bedaine vous allait tellement bien.


Derrière moi, la maîtresse éclate de rire et la directrice de l’école dans laquelle nous nous trouvons, s’étouffe avec un biscuit.


Et Mullins, eh bien, il fulmine.


J’ai l’air totalement ridicule. Le rouge et le vert jurent atrocement avec mes cheveux roux, qui, j’en suis persuadée, se rebellent intérieurement d’être associés à des couleurs aussi criardes. Trahison capillaire de niveau maximal.


Et comme si ça ne suffisait pas, chaque pas, chaque mouvement que je fais déclenche une cacophonie de grelots. Un enfer musical. Qui a inventé ces atrocités ? Qui a pensé que c’était une bonne idée d’accrocher ces petits instruments de torture sur un costume ?


Je suis au milieu d’une grande salle où des dizaines d’enfants sont installés en tailleur, et ils me fixent avec des étoiles dans les yeux.


— TATIE !


J’écarquille les yeux. Harvey débarque dans la salle, surexcité, et fonce sur moi à toute vitesse.


— C’EST MA TATIE ! braille-t-il, les bras en l’air comme s’il annonçait une grande révélation.


Mon cerveau bugue. Que fout-il ici ? Je jette un regard paniqué autour de moi, cherchant une explication, avant que la vérité ne me frappe de plein fouet. Je suis dans son école. Dans sa putain d’école.


Je ferme les yeux, priant pour qu’un trou s’ouvre sous mes pieds et m’engloutissent à jamais. Tout, absolument, tout, vaut mieux que ça.


Harvey me saute dans les bras, ses petits doigts s’accrochant à mon costume, déclenchant une symphonie infernale de grelots.


Et comme si la situation ne pouvait pas être pire, Mullins s’approche, si près que je peux sentir son parfum boisé. Il se penche légèrement et murmure d’un ton triomphant :


— C’est l’école de votre neveu. Vous ne voudriez pas le décevoir en refusant les activités et en faisant un scandale, n’est-ce pas ?


Sa voix est un murmure de velours. Un piège. Un piège dans lequel je suis tombée en plein dedans.


Et lui, l’enfoiré, il jubile.


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2 commentaires

Mily Black

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Il y a 23 jours

Leur relation promet d'être délicieuse !

ElisaCB13

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Il y a 23 jours

c'est du ping pong ! Qui va marquer le prochain point ?
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