Fyctia
16. Fin / Début 17.
— Bonjour, ici la psychologue de la caserne. Nous avions rendez-vous cet après-midi et sauf erreur de ma part vous ne m’aviez pas informé d’un empêchement. En espérant que vous allez bien. Tenez-moi au courant pour reprogrammer une séance rapidement. Votre reconversion ne doit pas s’échelonner sur des mois, l’informa la voix de la femme.
Il leva les yeux au ciel au son de la voix de la psychologue, ouvrant un placard pour attraper la boîte à sucre.
Il se figea au son de l’autre voix, puis attrapa la boîte du sucrier lentement, écoutant le message vocal d’Hervé.
— Oui Jonathan, c’est Hervé… J’aimerai passer mercredi si cela ne te dérange pas. Earl m’a donné tes coordonnées. Rappelle-moi sur ce numéro pour me confirmer. Salut.
Il referma le placard pour le sucre. Ouvrit un tiroir pour en sortir un crayon.
Et inscrivit « RDV HERVE » en plein milieu de la date du mercredi prochain sur son calendrier.
Après avoir pris un café, puis un deuxième, il versa le reste dans une thermos et s’installa près de son bureau.
Il alluma la lampe de bureau, et commença ses recherches.
Dans la rue, la fenêtre donnant sur son bureau dégageait toujours de la lumière aux alentours de 4h00 du matin… Puis, elle s’éteignit pour laisser un simple filet de luminosité, venant sûrement de l’ordinateur.
Aux premières lueurs du jour, des dizaines de papiers jonchaient le sol. Des photocopies de journaux et des photos se démarquaient des autres papiers. L’ordinateur était toujours allumé.
Un gros titre apparaissait sur l’écran.
« Fuite ou Disparition, la vraie vie des disparues. »
En dessous de l’article une photo illustrait le texte, elle représentait plusieurs hommes, Earl, Hervé, David…
Il était maintenant capable de tous les identifier.
Jonathan se penchait en avant et en arrière, les mains dans les cheveux, une expression désabusée sur le visage. Son pied s’agitait dans le vide.
Il avait le visage fatigué, des cernes sous les yeux. Il baillait plusieurs fois, se tapotant les joues pour rester éveiller, clignant de trop nombreuses fois les yeux pour ne pas se les frotter.
Après une lutte incessante contre le sommeil, il sombra, le visage appuyé sur le rebord de sa chaise, les pieds sur le bureau, dans une position si inconfortable que le jeune homme devait être extrêmement épuisé pour pouvoir s’endormir dans une telle position.
Quelques minutes après qu’il se soit endormi, la poignée de la porte d’entrée tourna silencieusement.
Chap.17
Jonathan toujours endormi sur sa chaise, n’entendit rien. L’ordinateur éclairait faiblement le bureau. Quelques rayons de soleil traversaient la pièce sans pour autant l’éclairer.
Le quartier était paisible et pour la première fois depuis plusieurs jours, le jeune homme le semblait lui aussi.
Sa respiration lente, et régulière montrait qu’il s’offrait un peu de repos.
Une pause qui allait se voir rapidement écourtée.
En effet, un bruit de porte qui claque et des clés qui s’entrechoquent retentirent à peine quelques secondes après que la porte d’entrée se soit ouverte, faisant faire un bond à Jonathan sur son siège.
Légèrement sonné face à ce réveil brutal, il tomba lourdement sur le sol. Il jura entre ses dents, essayant de faire le moins de bruit possible pour tendre l’oreille.
Si un voleur venait de s’introduire chez lui, il y avait peu de chance qu’il n’ait pas entendu sa chute.
De l’autre côté de la pièce, une main posa discrètement ses clés sur le meuble d’entrée, les pas de l’inconnu était léger.
Jonathan avança un stylo dans une main, des ciseaux dans l’autre prêt à se défendre.
Il s’avançait vers la porte du couloir, à pas feutré, de la même manière que l’intrus de l’autre côté.
Malgré le fait qu’il vienne tout juste de se réveiller, il était assez alerte pour se défendre.
La porte grinça, tandis que Jonathan se postait de l’autre côté, prêt à bondir.
Au moment où il vit un morceau de peau, il réagit.
Jonathan se rua sur la main qui dépassait derrière la porte à la recherche de l’interrupteur, hurlant en même temps.
Son hurlement trouva écho chez l’intruse.
Jonathan reconnu la voix de sa sœur et arrêta son mouvement à quelques centimètres de la main d’Inès.
Elle poussa la porte du pied, regardant son frère, encore sous le choc.
- T’es malade ! souffla-t-elle en portant la main à son cœur.
- C’est toi qui est complètement folle d’arriver comme ça ! répliqua-t-il en respirant à nouveau.
Ils se regardèrent avant d’exploser de rire.
Elle se jeta dans ses bras, heureuse de le revoir.
- Et puis tu ne devais pas venir dans la semaine ? Ton message me demandait de te dire le jour qui me convenait, renchérit-il en l’éloignant de lui.
Elle lui sourit de toutes ses dents, une expression malicieuse collée sur le visage.
- Je me disais bien que tu l’avais reçu mais que tu m’ignorais ! Avec toi, mieux vaut prendre les devants, le taquina-t-elle
Elle se dégagea doucement de ses bras. Et avança un peu dans la pièce, il se décala sur le côté, regardant le bordel ambiant.
- Et puis, j’avais tellement hâte de commencer ma colocation avec toi, s’expliqua-t-elle, la voix enjouée.
Elle observa la pièce, arquant un sourcil face au désordre régnant.
- Je vais avoir du boulot question nettoyage, soupira-t-elle en se retournant vers lui.
Ça…
Il balaya de la main le tas de papier et de journaux.
- Juste une affaire…répondit-il vaguement, en espérant qu’elle ne chercherait pas à en savoir plus.
Elle l’observa étonnée.
- Une affaire ? Tu te recycles dans la police maintenant ?
Jonathan soupira, elle avait décidé d’en savoir plus forcément. Pourquoi ne pouvait-elle pas se contenter d’explication vague sans forcément chercher plus loin.
- Pas vraiment. J’ai encore rien décidé à propos de ça.
- Alors c’est quoi ? Pourquoi tu t’intéresses à une « affaire » ? lui demanda-t-elle à nouveau.
Elle venait de mimer deux guillemets.
- Et bien… Je ne sais pas vraiment par quoi commencer, c’est une longue histoire.
Il tentait de décourager sa sœur, mais c’était mal la connaître.
Elle avait fait tout le voyage en se répétant inlassablement que son emménagement allait resserrer leur lien. Consolider une famille qui n’en était plus réellement une… Elle n’allait pas abandonner ses résolutions aussi facilement.
- Par le début, c’est toujours plus simple, dit-elle logiquement.
4 commentaires
Fyctia
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Il y a 6 ans
Miss Bly
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Il y a 6 ans
Fyctia
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Il y a 6 ans
Nine C
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Il y a 6 ans