Fyctia
8- Heures de colle [3/3]
Chapitre 8 (J7) - Partie 3/3
Lundi, pause déjeuner
Je ne me préoccupe pas de ses questions et lève mon haut jusqu’à la limite de ma poitrine. Rien que le fait de retirer le vêtement à ma peau, me fait grimacer de douleur. Je baisse la tête pour observer le bandage.
— Bah tu vois, il n’y a rien du... Oh merde ! m’exclamé-je. Ça pisse le sang !
Par réflexe, je colle immédiatement ma main gauche sur mon ventre.
— Aïe, grogné-je en allongeant le son.
Pas celle-là bouffonne !
Je change de main à cause du verre présent sur cette dernière.
— Sinon tu disais ? fis-je d’un air innocent.
Le brun s’approche mécontent vers moi. Il se met derrière mon dos, me faisant légèrement frissonner. Il retire doucement ma main de ma plaie et presse les siennes pour contenir l’hémorragie.
— Cette blessure date de ton statut d’humaine. Elle aura du mal à guérir si tu continues ainsi. En attendant, je veux une explication, me dit-il en me montrant Evan de la tête.
— J’ai cassé le verre et je suis tombé sur lui, c’est pour ça qu’il saigne de derrière la tête, dis-je rapidement.
Le concerné touche l’arrière de sa tête et se rend compte seulement maintenant de sa blessure. L’inconnu dans mon dos donne un coup sec sur ma plaie abdominal. Son geste me coupe le souffle pendant quelques secondes, me laissant la bouche ouverte de stupeur. Je tousse en m’étouffant un petit peu.
— La vérité, s’énerve-t-il.
— Détends ton string le brun, m’exclamé-je alors que je reçois une nouvelle douleur au ventre.
— Alys, répète-t-il pour la troisième fois comme un avertissement.
C’est tellement bizarre comme situation. J’ai l’impression qu’il semble me connaître. Toutes ses réactions donnent l’impression qu’il sait ce que je vais faire. Il ne me paraît même pas étonné de mes actes.
— Il a pris mes affaires et m’a provoqué. J’ai explosé le verre, de peur il est tombé.
— D’accord, alors pourquoi il est noir à sa gorge ? me demande-t-il attendant une réponse.
— Ah bah ça, aucune idée ! nié-je en bloc.
— Ta main est noire, son cou est noir. Tu l’as plaqué au sol ? Tu étais en train de l’étrangler ?
J’essaye de me défaire de son emprise, son corps me brûle. Il me dérange, je ne me sens pas à l’aise. J’ai l’impression d’étouffer entre ses bras musclés.
— Non mais tu me prends pour qui ? demandé-je violement sans réussir à me défaire de lui. Je ne suis pas comme ça, je ne l’ai pas étranglé. Je lui ai juste flanquer une petite leçon. La petite humaine qui le bat, ça doit bien lui foutre les boules, dis-je en fusillant le concerné.
— Tu es vraiment une gamine ! C’est toi le professeur, comporte-toi comme quelqu’un de responsable. Et tu n’es plus humaine depuis une semaine.
— Sérieusement ? fais-je révolté. Alors lui il n’a qu’un an de moins que moi, mais il a le droit de jouer les gamins ? C’est une blague j’espère ?
Il me redonne à coup de pression avec ses mains. Allez ! Jamais deux sans trois, remarqué-je. En vrai, je ne suis même pas sûre qu’il m’ait donné que trois coups sur mon ventre...
— Tout le monde reprend son déjeuner, maintenant ! Il est bientôt l’heure de la reprise des cours. Et toi Evan, tu viens avec nous après avoir nettoyé ce désordre et prends les affaires de ton professeur. Tu nous rejoindras à l’infirmerie. Et comme tu n’as pas choisi, je prends la décision moi-même. Tu es collé. Je serai présent aussi. Dépêche-toi de ramasser. Je veux que tu sois là avant que ça sonne.
— Non, mais je ne vais pas me farcir des heures de colle en prime ! C’est elle qui est obsédée par moi et qui m’a sauté dessus.
— Alys est ton professeur et elle prend les décisions qu’elle juge devoir prendre. Ne conteste pas l’autorité ou tu vas en baver lorsque je t’aurai en cours, rétorque l’inconnu qui me tient.
Le brun me dit que l’on y va et nous fait pivoter vers la sortie.
— Et elle, elle a le droit à quoi comme punition ? demande mon élève espiègle.
Je ne peux pas voir son visage, mais je parierai sur le fait qu’il arbore un sourire satisfait. Mon guide commence à nous faire avancer sans répondre. On se dandine pour avancer et j’éclate de rire face au ridicule de la situation.
— Je crois que je morfle déjà bien assez ! dis-je toujours sans contrôler mon rire. Puis je vais devoir me farcir l’autre con toute l’après-midi en ta compagnie, si ça ce n’est pas une punition. Oh putain, arrête ça ! dis-je à l’attention de mon bourreau. Ça fait un mal de chien, n’appuie pas dessus, crié-je de surprise et de douleur.
— J’arrêterai quand tu arrêteras d’agir de manière aussi puérile et vulgaire. Ça ne te ressemble pas.
Cette fois-ci je me tais et j’avance sous ses indications. Je pousse de la main la porte pour nous laisser le passage. Nous traversons péniblement en silence les couloirs, pour rejoindre l’infirmerie de l’établissement.
Quelle galère, j’aurai dû me contenir. Me voilà à devoir surveiller un élève, pendant que je me ferai materner à mon tour. C’est ridicule. Non, c’est toute mon existence qui a pris une tournure ridicule !
2 commentaires
Mollusk20
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Il y a 3 ans
Rozpacz
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Il y a 3 ans