x-zanita Le jour où j'ai décidé de vivre -6-

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Une fois parvenue à la fin de ma lecture, je me sens pleine d'espoir face à l'avenir. Le futur ne me fait plus peur, désormais et peu importe les galères auxquels je pourrais être confrontée, je sais que je pourrais, comme à mon habitude me relever. Dans tous les cas, le pire est derrière moi tandis que le meilleur est devant. Je suis attirée par la promesse que je me suis faite, celle de vivre mieux et de vivre bien, le cahier que j'ai dans les mains me donne l'occasion de m'y tenir et de me dépasser. De base, je suis quelqu'un qui se démotive facilement, mais là, je le sens au plus profond de moi que je veux, que je désire même faire du mieux que je peux pour être heureuse. C'est à ce moment là, que la phrase lu il y a quelque temps à la gare se fait un chemin jusqu'à moi ; « Vous devez accepter la vie comme elle se présente, mais vous devriez essayer de faire en sorte qu'elle se présente comme vous aimeriez qu'elle soit. ». Bien que je l'ai trouvé stupide au début, cette citation se révèle être bien plus profonde que ça pour moi et un véritable point d'ancrage pour les "cent choses (et plus) à faire avant de mourir" que je m'apprête à réaliser, dix ans après les avoir écrits sur ces feuilles.

Ce qui va être le plus compliqué, c'est de savoir par quoi et où commencer. J'essaie de me rassurer le plus possible en me disant que, dans tout ce qui est noté, il y a des choses faisables bien qu'étonnantes de ma part. Je n'en reviens pas de l'esprit aventureuse que j'avais d'antan. Je ne suis plus comme ça à présent, dans ma vie de tous les jours. J'aimerai être ce genre de filles qui rient, se font plaisirs sans réfléchir aux conséquences, je ne suis pas comme elles. Je suis tout le temps à me demander si c'est bien ou pas, les décisions que je prends. J'ai toujours peur de mal faire, je suis trop perfectionniste, trop carré si bien que ma vie a toujours été chronométré de façon à ce que je ne sois pas surprise par d'éventuelles soucis. Que ce soit au niveau sentimental, professionnelle ou familiale, je fonctionne de la même manière. Désormais, mon esprit est embrouillé à cause de ce que ma mère m'a dit. Ces temps-ci, il est vrai que tout n'a pas été rose dans ma vie et encore, c'est un euphémisme pourtant, cela ne me fait ni chaud ni froid. Enfin pas vraiment.

Quand j'ai surpris mon copain dans les bras d'une de nos amies communs, je n'ai pas vu rouge. Aucune fumée n'est sortie de mes oreilles, ni rien de tout ça. Bien-sûr je me suis sentie trahie et humiliée, mais pas forcément triste de les perdre tous les deux, pourtant, je l'ai connaissais depuis un bail. Avec Fabien, cela faisait cinq ans que nous étions ensembles. On ne se disputaient pas, juste quelques petites divergences d'opinions, mais rien de catastrophique. Notre couple était construit sur ce que je croyais des bases solides. On avait chacun notre petite routine en ce qui concerne les tâches ménagères et les activités que l'on faisait tous les deux. Même nos parties de jambes en l'air étaient prévues pour des journées en particuliers si nous n'étions pas trop fatiguée. Le lundi, le mercredi et le samedi. Maintenant, je me rends compte que ce n'est pas ça qui va rendre un couple heureux, bien au contraire. Nous étions dans une monotonie à faire bailler n'importe qui.

Ce jour-là, quand je suis rentrée dans notre appartement que nous avions en communs, j'étais sortie plus tôt du travail à cause d'un licenciement économique. J'aurai sans doute du sauter de joie étant donné que le boulot ne me plaisait pas. J'en avais marre de faire toujours la même chose c'est-à-dire, classer des dossiers quelconques après les avoir écrits et répondre au téléphone alors que je hais ça. Cela n'a pas été le cas. J'étais juste affolée à l'idée d'être au chômage alors que les temps sont durs. Je n'ai jamais aimé chercher un job, c'est pour cela d'ailleurs que j'ai pris le premier qui m'était proposé même si je savais qu'il n'allait pas me plaire. Je ne voulais pas ne rien faire alors qu'avec mon copain, on avait de plus en plus de mal à payer le loyer et à acheter de quoi se nourrir. Lui même ne trouvait pas de boulot ou du moins, il ne prenait pas le peine de chercher, trop occupé à jouer à ses jeux vidéos jusqu'à pas d'heures pour se réveiller très tard dans la journée. Je ne pouvais pas compter sur lui, mais sur moi et c'est ce que j'ai fait. Par chance, après mainte et mainte supplice de ma part ainsi que celle de sa famille, il s'est enfin décidé de ramener aussi de l'argent à la maison alors que je l'ai menacé de ne plus rien payer pour lui et de le laisser se débrouiller avec sa part de loyer. Pendant un peu moins d'un an, j'ai été celle qui a contribué à ce que l'on continuent de vivre dans un appartement minable, d'où l'humidité était très présente afin que l'on ne se retrouve pas dans la rue.

Trop bonne trop conne, surtout que maintenant, la personne qui récupère le logement, c'est lui. Ce n'est sans doute pas plus mal, d'ailleurs. Je change d'air, de paysage et de gens qui m'entourent. Je me sens lamentable, quand j'y pense. Les fréquentations que j'avais avant n'étaient pas de bons exemples. Les "copains" que j'avais étaient surtout ceux de Fabien. Je suis certaine que, si on m'analysait moi et ma vie, on dirait que, faute de mieux, j'ai pris ce qui me tendait le bras.

Il faut que cela cesse, je vaux plus que ça.

Je pousse un long soupire alors que je referme le cahier. Je ne sais pas comment procéder et par quoi commencer. Tout ce qui est inscrit dedans et réalisable, il y a des choses simples et d'autres plus compliquée, le tout est de savoir où débuter. Certains points notés sont incongrus et ne me ressemblent pas, mais n'est-ce pas le but de ça ? Je ne sais pas qui je suis. Je me suis perdue en cours de route, la liste me permettra, je l'espère, à me retrouver. Cela me parait pourtant impensable de faire du naturisme, moi qui est pas forcément bien avec mon corps, mais d'autres me tentent bien. La voyance ? pourquoi pas. Ce serait sans doute hilarant de voir une femme du nom de Irma ou que sais-je, avec sa boule de magie de me dire mon avenir, puis ça pourrait m'éguiller, si j'ai de la chance, au niveau de ce que je devrais faire par la suite. Pour ce qui est du reste, les voyages par exemples, je me dis qu'avec l'argent que j'ai sur mon compte et l'héritage de mon père dont je n'ai pas encore touché, j'aurai les moyens pour faire ce que je désire. Dans tous les cas, je sais que je ne pourrais pas ne rien faire. Je ferais de petits boulots comme je le fais en ce moment, peu importe l'endroit où je serais. En plus de me faire une expérience professionnelle, cela me ferait une expérience de vie et n'est-ce pas là le but de ma liste, en quelque sorte ?

Ces réflexions me rassure, je suis capable de changer ma vie et de ne plus contenter d'exister.

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