R W Le fil du destin Chapitre 15 partie 2

Chapitre 15 partie 2



Le soir venu, les villageois allumèrent chacune des petites boules qui projetèrent une douce lumière jaune. Des guirlandes lumineuses étaient éparpillées un peu partout, illuminant l’intégralité du village.


Les musiciens, installés près du mat géant, jouaient des musiques folkloriques et entrainantes. Plusieurs enfants leur tournaient autour en se tenant les mains et certains couples s’étaient lancés dans des danses rapides. Le chapiteau était rempli de monde, tout comme la place dont on ne pouvait distinguer le bout. Il y avait réellement des gens de tout le royaume qui étaient venus assister aux célébrations. Un grand marché était installé aux abords de la place, des comédiens interprétaient des spectacles de rue ou de marionnette, contant les légendes et histoire d’un autre temps. Des voyantes étaient installées en plein air, à côté de vendeurs d’amulettes et autres objets magiques et étranges en tout genre.

Charmy, qui avait préféré passer l’après-midi avec ses amies, les rejoignit pour le repas, qu’ils partagèrent en évoquant des souvenirs des fêtes précédentes.


Quand tout le monde ou presque eut fini son repas, un barde se mit à chanter pour accompagner la troupe de musiciens. Charmy fit un clin d’œil à Eylen avant de se tourner vers ses parents.


— On peut aller dans les bois avec mes amies ? Sirian le conteur s’est installé dans la clairière, à l’entrée de la forêt.


— Oui, répondit Rose en souriant. Mais vous ne vous enfoncez pas dans la forêt d'accords ?


Eylen fronça les sourcils, étonnée. On ne leur interdisait pourtant pas de se promener dans la forêt d’habitude.


— Durant la nuit du Walpurgis, énormément d’Energie est libérée par les troupes de comédiens, les conteurs et les cérémonies. Cela attire les bêtes et les monstres dans la forêt d’Abies, qui est habitée par certains d’entre eux, lui expliqua Elie par-dessus la table.


— Il y a des monstres dans la forêt ? s’étonna Eylen en frissonnant.


— Oui, lui répondit la vieille guérisseuse en souriant. Mais n'ai pas de craintes, les bêtes qui vivent dans notre forêt ne sont pas si mauvaises qu’on voudrait te le faire croire. Une fois éloignées de la frontière, elles s’assagissent. Si tu ne les menace pas, elles ne t’attaqueront pas.


— On fera attention, intervint Charmy en se levant. Allez, viens. Les filles nous attendent !


Elle l’aida à se relever en souriant, et la guida vers l’autre bout de la place en sautillant d’excitation.


Les filles les attendaient avec une bouteille en verre contenant un liquide jaune qu’Eylen identifia facilement : de l’alcool de fleurs de sureau. Cette dernière en eu l’eau à la bouche, se souvenant du liquide sucrée et fleuri qu’elle aimait tant. Elles se dirigèrent vers l’entrée du bois, suivant un petit sentier éclairé par des torches plantée dans le sol.


Elles se partagèrent la bouteille durant le trajet, échangeant des ragots et faisant connaissance avec Eylen, qu’elles rencontraient pour la première fois. Personne ne tiqua sur son bandeau noir, la jeune fille supposant que Charmy leur en avait touché un mot plus tôt dans la journée.


La jeune fille se sentit tout de suite à l’aise, la plus âgée du groupe, Anna, qui semblait avoir à peu près son âge, lui parla de leur village et du fameux conteur Sirian. Ce dernier était plus âgé qu’Elie, il venait à Abies tous les ans pour la nuit du Walpurgis, conter les anciennes histoires oubliées du royaume. Beaucoup de gens voyageaient de loin pour avoir le plaisir de l’écouter, certains même le suivaient toute l’année durant son cheminement aux quatre coins du pays.



Après quelques minutes, elles arrivèrent dans une petite clairière éclairée pas un gigantesque feu de joie. Des dizaines de personnes étaient installées tout autour, à même le sol.


Un homme se tenait au centre, vêtu d’une longue robe claire en lin dont les longues manches cachaient les mains. Ses longs cheveux gris lui descendaient jusqu'en dessous de la taille et brillait à la lumière du feu, prenant des reflets rouge orangé. Lorsqu’il se tourna dans leur direction, Eylen se figea, reconnaissant les traits si particuliers qui n’appartenaient qu’à elle et à sa mère. Les yeux amandes aux pupilles sombres de l’homme s’arrêtèrent un instant sur la jeune fille, avant de dériver sur le reste de son public.


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