Fyctia
Chapitre 12 partie 2
La porte se referma d’un coup, la séparant de sa famille en flammes.
— Non ! Attendez-moi ! Maman ! Papa ! Cria-t-elle en tendant la main ver la maison.
Mais cette dernière s’éloignait d’elle à toute vitesse.
Elle était à nouveau dans la forêt, face à elle, les pieds dans les dunes de sable, se tenait un homme tout de blanc vêtu. Il tournait la tête, cherchant quelque chose du regard. Ou quelqu’un.
Soudain, elle sentit le regard sombre de l’homme se poser sur elle. Il était toujours trop loin pour qu’elle puisse percevoir les traits de son visage, si ce n’était sa peau brune. Pourtant, ses yeux noirs lui apparaissaient aussi clairement que s’il s’était trouvé à quelques pas d’elle.
Il semblait en colère, et semblait impatient. Il commença à marcher vers elle, le regard toujours fixé sur elle.
Eylen recula, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Il fallait qu’elle s’éloigne. Vite !
Elle se retourna pour courir, et sentit le souffle de l’homme dans son dos.
— Où es-tu ! Lui cria-t-il d’un ton autoritaire.
Eylen se retourna sans s’arrêter. L’homme était toujours dans le sable, à la même distance. Elle se stoppa pour le fixer. Ouvrant la bouche pour répondre, elle ne pût sortir aucun son, contrairement à lui. Elle fronça les sourcils.
— Où es-tu ?! ordonna-t-il encore plus fort.
Elle sentait l’impatience dans sa voix. L’homme tendit la main vers elle, et elle sentit sa gorge se serrer lorsqu’il referma soudainement le poing. Elle posa ses mains sur son cou, la respiration coupée.
Alors qu’elle perdait conscience et que tout devenait noir autour d’elle, elle entendit l’homme lui dire de loin.
“— Attends-moi".
Eylen ouvrit les yeux d’un coup, reprenant avec force sa respiration. Se redressant dans le lit, elle aperçut Elie assise sur une chaise qui la fixait étrangement. Elle se frotta la gorge, se rappelant de la sensation d’étranglement qu’elle avait ressenti.
— Hum... Bonjour, dit-elle la voix enrouée.
— Bonjour.
Eylen regarda par la petite fenêtre le ciel orangé du matin.
— J’ai dormi longtemps ?
— Toute une journée, lui répondit la vielle femme calmement.
Elle la regarda, surprise. Elle essaya de se redresser, mais grimaça en sentant ses muscles endoloris peiner à lui obéir.
— Fais doucement, tu risques d’être un peu courbaturée.
— Pourquoi ?
— Et bien ça, il va falloir que tu me l’expliques, jeune fille, lâcha abruptement la vieille femme.
Eylen la fixa, troublée.
— De quoi tu parles ? Lui demanda-t-elle, légèrement agacée par le comportement de son amie.
Elie soupira et croisa les bras.
— Que s’est-il passé avec Rose ? Qu’as-tu fait exactement.
Eylen baissa les yeux, essayant de se remémorer ce qu’il s’était passé.
— Je lui ai fait boire une potion, que j’avais préparé avec une infusion de saule blanc et de sureau noir, mélangé à de l’essence de fleurs de puretés. Je voulais quelque chose de plus puissant, qui puisse faire baisser sa fièvre. Elle se mordit les lèvres, inquiète, relevant le regard. Ça n’a pas marché ?
— C’était un très bon remède en effet, je l’ai moi-même goûté pour vérifier, acquiesça la vieille femme. Ensuite ?
— Ensuite ? Et bien, j’ai épongé sa fièvre et vous êtes arrivées, toi et Maggy...
— Tu n’as rien fait d’autre ?
— Non ! Fit Eylen en secouant la tête, agacée. Je lui ai simplement donné la potion et c’est tout ! Qu’est-ce qu’il y a à la fin ?
— Aaah... je ne sais pas. Mais le fait est que la fièvre de Rose à miraculeusement disparut lorsque nous sommes arrivées. Et toi, tu viens de passer une journée et une nuit entière à souffrir de cette même fièvre...
Eylen la regarda, immobile, son cerveau refusant de comprendre où voulait en venir son amie.
— Je ne comprends pas.
— Moi non plus, petite ! Je ne comprends plus rien !
Elie se redressa en soupirant, puis tendit la main pour l’aider à se lever.
— Allez viens. Tu dois avoir faim, et il est temps que nous rentrions à la Fuste.
Eylen prit sa main avec gratitude, se relevant difficilement. Alors qu’elle suivait Elie dans le couloir, elle ne pouvait se défaire du sentiment de peur que lui avait transmis son rêve. Elle frotta pensivement sa gorge, espérant que ce dernier ne soit qu'un simple cauchemar dû à la fièvre.
1 commentaire
Eva Boh
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Il y a un an