R W Le fil du destin Chapitre 9 partie 3

Chapitre 9 partie 3


La gorge d’Eylen se serra, elle se leva d’un bon, prit sa chaise pour la replacer à l’intérieur et aperçut Sidélie qui rassemblait tranquillement les deux tas d’haricots verts en un seul. Eylen tourna sur elle-même, à la recherche du meilleur endroit pour passer inaperçu. La chambre était un endroit trop logique pour se cacher, de même que la réserve, où il n’y avait rien d’assez gros pour la camoufler.


Son regard se posa sur la baignoire remplie d’eau et de fleurs de pureté. Les plantes bleues flottaient à la surface, cachant totalement le fond de cette dernière. Je suis suffisamment petite. Un bouquet d’angélique était posé sur la table, elle prit le couteau qui était posé à coté, coupa une des longues tiges creuses juste sous la fleur et se dirigea rapidement vers la salle de bain. Elle entendait à présent le faible galop des chevaux à l’extérieur qui ne tarderaient pas à arriver. Comment Sidélie les avait-elle entendus d’aussi loin ? N’ayant pas le temps d’y réfléchir, la jeune fille entra dans la baignoire, ses pieds nus se recroquevillant au contact de l’eau froide. Elle s’assit doucement dans l’eau pour ne pas éclabousser le sol, coinça une extrémité de la tige d’angélique entre ses lèvres, inspira profondément et plongea en arrière, disparaissant sous la surface de fleurs bleues.


Immobile, les yeux ouverts, elle observait les centaines de fleurs flottant dans l’eau, qui laissaient s’écouler leurs pigments en petites vaguelettes colorées dans l’eau. Son tube végétal dépassait légèrement de l’eau, lui permettant de respirer doucement.


Enfin, elle entendit la voix d’un homme à l’extérieur. Il échangea quelques mot aves la vielle guérisseuse, des bruits de pas résonnant sur le plancher lui indiquèrent qu’au moins deux, voire trois personnes étaient entrées dans le salon. Les hommes semblaient se déplacer innocemment dans la pièce principale, ou peut-être inspectaient-ils à la dérobée les lieux ?


Son cœur s’accélérât encore lorsque certains se rapprochèrent d’elle. Elle garda les yeux grands ouverts, certains cheveux noirs échappés de sa tresse flottant au-dessus d’elle. Elle perçut alors la voix de Sidélie qui se dirigeait vers elle.


Soudain une ombre se pencha au-dessus d’elle et une main surgit vivement d’entre le tapis de fleur. Eylen se figea, et faillit lâcher sa tige de surprise. Mais l’homme se contenta d’effleurer la surface de fleurs avant de repartir tranquillement en direction du salon.


Ils discutèrent encore quelques instants, et repartirent rapidement, laissant la jeune fille terrifiée au fond de son bain gelé.


Enfin, quand Eylen commença à se dire qu’elle pouvait peut-être sortir de sa cachette, la main fripée de Sidélie apparut dans l’eau pour l’aider à remonter.


Elle saisit la main tendue, se redressa et inspira violement une grande gorgée d’air frais. Au-dessus d’elle, la vielle femme observait la baignoire la mine soucieuse.


— Merci, dit-elle en respirant lentement pour reprendre son souffle.


Sidélie la regarda étonnée. La jeune fille posa alors sa main sur sa gorge, ahurie et baissa les yeux. Les fleurs de la baignoire étaient devenues entièrement noires et flétries.












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