R W Le fil du destin Chapitre 8 partie 3

Chapitre 8 partie 3

Elle finit par reprendre après un long moment.


_ En réalité, ce n’est pas l’empereur qui a reçu un présent. Pas vraiment... Cela aurait été différent s’il avait, comme lui avait annoncé la vision, tué lui-même le démon. Mais nous savons tous les deux, ainsi que le reste de la cité, que ce n’est pas le cas. N’est-ce pas ?


Le regard de la voyante se fit plus profond et Qahir aurait aimé détourner les yeux, mais en était totalement incapable.


_ Oui, en effet, répondit-il gêné.


_ Ce soir-là, reprit’elle en se relevant, le libérant ainsi de son attention, lorsque tu as vaincu le scorpion, ce n’est pas l’empereur qui a reçu un cadeau... C’est son peuple qui l’a reçu.


Elle était dos à lui à présent, regardant au dehors, à travers la fenêtre qu’elle avait ouverte.


_ La vision disait que le démon offrirait à celui qui le vaincrait, l’espoir. Continua-t-elle en se retournant vers lui pour plonger à nouveaux ses yeux gris dans les siens. Et cet espoir, c’est toi... Qahir.


Le garçon la regardait sans comprendre.


_ Moi ... ?


Elle revint s’assoir tout près de lui, leurs jambes se frôlant presque.


_ Tu n’en as peut-être pas encore conscience, mais lorsque tu as tué le démon, quelque chose t’a été transmis, dit-elle en posant sa main sur la blessure qu’il avait à la poitrine.


Qahir suivit sa main du regard, ressentant alors une vive énergie le traverser dans tout le corps. Il se sentait tout à coup plus fort, plus rapide, pouvant discerner plus intensément la chaleur des doigts de la jeune femme sur sa peau.


Puis Aamal retira sa main, et la sensation disparut aussitôt.


_ Le scorpion t’a donné sa force, son aura. Celle-ci t’a guéri et rendu plus fort... Et bientôt tu deviendras encore plus fort et puissant Qahir. Tu vas faire de grandes choses. Tu es l’espoir offert à notre peuple. Grâce à toi, nous pourrons un jour marcher sur la terre verte et fertile de l’autre côté de la frontière. Tu es celui qui, avec la force du démon, libérera notre peuple de cette maudite frontière.


Qahir sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine, et avait la sensation que la tête lui tournait tellement il avait d’informations à encaisser. Il ne pouvait détourner son regard des yeux profonds de la voyante, se sentant tomber dedans comme dans un océan d’incertitudes.


_ Tu fais erreur... Tu dois te tromper... commença-t-il la bouche sèche.


_ Je ne fais pas d’erreur, lui répondit Aamal en se redressant de toute sa hauteur, pleine de fierté. J’ai vu ton avenir, j’ai aussi vu celui de notre peuple. Souviens-toi Qahir, c’est moi qui t’ai donné ce nom, continua-t-elle à présent autoritaire. Ce n’est pas un nom ordinaire. Il signifie le conquérant, le victorieux... Tu es celui qui guidera notre peuple vers la liberté et qui conquerras les terres de l’autre côté.


Qahir l’observait à la fois affolé et admiratif, ne sachant plus quoi faire ou dire de peur de s’attirer ses foudres. Elle qui avait toujours été si douce avec lui, semblait aujourd’hui être une autre personne, qui lui était totalement étrangère.


Voyant son désarroi, elle s’approcha et lui prit le visage entre les mains, ses traits s’adoucissants enfin.


_ Ne t’inquiètes pas Qahir, lui dit-elle en souriant. Tu es destiné à de grandes choses, et je serai là pour t’y guider. Tu représentes l’espoir de tout notre peuple désormais. Je sais que tu ne me décevras pas...

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