Fyctia
Chapitre 1 partie 3
Le soir venu, Eylen s’étala de tous son long sur son lit en regardant le plafond. Demain elle irait ville. Son cœur s’affola légèrement et un sourire se dessina sur ces lèvres.
Mizmi, leur chat vint se coucher sur son ventre en ronronnant. C’était Eylen qui lui avait donné un nom. Son père lui avait soutenu que les chats ne servaient qu’à chasser les nuisibles et que l’on ne devait pas donner de nom à un chat, surtout un chat noir comme celui-là.
_ Ça porte malheur, lui avait-il dit.
Mais Eylen s’en fichait. Mizmi était son chat et il méritait un nom, point. Depuis il la suivait quasiment partout quand il ne dormait pas sur son lit. Personne à part elle n’avait le droit de le toucher, sous peine de recevoir un coup de griffe ou de dent. Elle lui caressa machinalement la tête tout en imaginant sa journée de demain
Brion se redressa sur son lit de l’autre côté de la chambre, ce qui fit sursauter le chat qui lui jeta un regard courroucé.
_ Toi aussi tu penses à demain ? Lui demanda-t-il excité.
_ Oui, chuchota-t-elle. Il me tarde demain.
Mizmi s’était allongé de tout son long maintenant et il frottait son museau contre le menton de la jeune fille en ronronnant de plus belle.
_ J’espère qu’il y aura des chasseurs de monstres ! s’exclama le garçon en sautillant sur lui-même.
_ pff, pouffa Eylen, ça m’étonnerait qu’est-ce qu’ils feraient ici ? On est trop loin de la frontière.
_ Joshua m’a dit la dernière fois qu’il en avait vu en ville.
_ Joshua raconte toujours n’importe quoi répondit Eylen en souriant.
_ Chut !! Ze dors moi… les gronda Mery de son lit en dessous de celui de Brion. Tout en se retournant vers le mur.
Brion fit de même, et Eylen resta à contempler le plafond éclairé par la lueur de la lune qui filtrait à travers la petite fenêtre en papier ; tout en gratouillant son chat derrière les oreilles. Sous la porte la lumière de la pièce du bas qui éclairait le sol s’éteignit et elle entendit les pas de ses parents qui montaient l’escalier et se dirigeaient vers leur chambre.
Ils avaient la chance d’avoir une maison suffisamment grande pour avoir deux chambres. Autrefois elle et Brion partageaient cette chambre avec leur grand-mère, la mère d’Owen. Elle été décédée l’année précédente durant l’hiver. Depuis, Mery avait quitté la chambre de leurs parents et ils se retrouvaient tous les trois.
J’espère que nous pourrons rester ainsi encore longtemps. Songea-t-elle en regardant son frère et sa sœur qui commençaient à s’endormir.
Mizmi sauta du lit et gratta la porte pour sortir. La jeune fille soupira puis se leva pour lui ouvrir. Elle regarda le chat sortir sur le palier et entendit les voix de ses parents qui discutaient dans leur chambre à côté de la leurs. Ils semblaient se disputer. Elle vérifia que Brion et Mery dormaient toujours et se faufila silencieusement vers la chambre fermée.
_ …Chercheraient des femmes pour les ramener chez eux, disait son père à voix basse. Je ne veux pas qu’ils voient Eylen on ne sait…
La jeune fille s’approcha encore pour mieux entendre
_ Ils viendraient jusqu’à Frozir pour ça ? S’inquiéta sa mère. Nous sommes pourtant loin de la frontière… Comment ont-ils traversé ?
_ Ca, je ne sais pas. Mais ils ne viennent pas que pour ça, ils viennent aussi pour troquer avant l’hiver il parait. C’est pour cela que j’y vais maintenant, nous pourrions gagner beaucoup si Juden arrive à leur vendre nos fromages et trouver des choses intéressantes. Peut-être auront-ils encore du sel…
Ils parlent des chasseurs de monstre ? Pensa Eylen. Ils n’y avaient qu’eux qui s’approchaient suffisamment de la frontière et qui faisaient du troc avec le peuple du désert pour ramener du sel. Mais pourquoi nous achèteraient-ils du fromage avant l’hiver ?
_ Tu vas faire affaire avec eux ?
_ Non pas directement, je ne parle pas leur langage tu sais bien.
La jeune fille fronça les sourcils. Quel langage ? Les chasseurs parlent notre langue.
_ Alors il n’y a pas de raison que vous les croisiez demain, dit-elle doucement.
_ Normalement… grommela son père.
_ Je dirais à Eylen de mettre un châle sur ses cheveux. Au cas où…
_ Oui on ne sait jamais… Et maintenant viens me réchauffer femme, grogna-t-il.
Eylen entendit sa mère rire et recula rapidement en rougissant puis retourna discrètement dans sa chambre.
_ Et ben on espionne les parents ? Lui chuchota Brion en ricanant.
Elle sursauta et lui fit signe de parler moins fort, les joues toujours en feu.
_ Moins fort idiot !
Elle hésita puis se tourna finalement vers son lit. Cela ne servirait à rien d’inquiéter son frère pour rien.
_ Dors, on a une longue journée demain. Elle se recoucha sous sa couverture. Tu as intérêt à m’aider en revenant de la ville. Tu as perdu à la course.
_ Oui, oui, grommela le garçon en se retournant.
7 commentaires
Marion_B
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Il y a un an
A l'Encre de mon Sang
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Il y a un an
Toyjeci
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Il y a un an