Fyctia
Chapitre 13
Hyko s’est reprit de justesse. Puis il s’est enfuit.
Les Dieux ont pu alors respirer à nouveau et se relever malgré leurs jambes tremblantes.
Mesdrak, complètement perdu, s’est rassit, fixant l’herbe sans parvenir à comprendre la réaction de Hyko, ni cette impression plus que persistante de déjà-vu ancrée en lui.
Toutes ces histoires remontent à un lointain passé, une période dont certains souhaitent se rappeler, alors que d’autres préfèrent l’effacer à jamais de leur mémoire.
- Ne lui en veux pas… il a forcément ses raisons, lui demande Étaïla avec un faible sourire.
Mesdrak ne répond pas. Il veut bien se convaincre de ça, mais au fond de lui, la colère le ronge. Et derrière cette dernière, tapie dans l’ombre, il y a une peur glacée. Face à ce regard renvoyant l’image d’une âme déchirée.
- Est-ce que… il y a des livres vieux de plus de mille ans ? Sur les Ékaylons ? la questionne-t-il en lâchant enfin l’herbe du regard.
- Aussi vieux ? Ça m’étonnerait, mais on doit avoir des livres d’histoires relatant ce qui s’est déroulé à votre époque, confirme-t-elle. Viens, je vais t’aider à les trouver.
Mesdrak se lève à contrecœur, ne voulant pas quitter le calme du jardin, et la suit sans faire de remarque par rapport au « aussi vieux ». Après tout, lui aussi il a plus de mille ans !
Avec les cinq bibliothèques que possède le Manoir, le nombre de livres s’y trouvant est obligatoirement phénoménal. Étaïla se dirige instantanément vers l’étage supérieur, gravissant rapidement les escaliers avant de tourner à droite. Là, d’autres marches mènent à un autre étage, mais la Déesse ne les emprunte pas. Elle continue tout droit dans le couloir parsemé de portes.
Au bout du corridor, qui tourne ensuite à gauche, se trouvent deux portes de bois clair possédant chacune une vitre permettant de voir les étagères recouvertes de livres.
- Ne fais pas de bruit une fois à l’intérieur, le prévient Étaïla avant d’ouvrir l’une des portes.
Mesdrak hausse les épaules, il n’en avait pas l’intention, il sait comment fonctionne une bibliothèque. À droite, le bureau de la bibliothécaire est placé face aux allées.
Étaïla se dirige rapidement vers ces dernières, ne regardant pas la vieille femme, occupée à lire un livre. Mesdrak la suit, les sourcils froncés. Pourquoi ne lui a-t-elle pas dit bonjour ?
La Déesse lui fait signe de se taire et trottine au fond d’une des allées. Ce n’est qu’après s’être assurée que la femme ne peut pas les entendre.
- Elle est légèrement paranoïaque, à chaque fois qu’un nouveau Dieu arrive, elle devient inspecteure et lui fait un interrogatoire approfondit sur sa vie privée et professionnelle. Donc je suis sympa en t’évitant ça, explique-t-elle en gloussant silencieusement.
- C’est apprécié, dit Mesdrak en se voyant mal répondre aux questions de la vieille femme sur une vie dont il n’a aucun indice.
Étaïla le mène alors à travers les étagères, avant de s’arrêter devant une grande allée.
- Les plus vieux commencent ici, au fond ce sont les derniers écrits. Amuse-toi bien, si tu me cherches je suis à côté, dit-elle avant de s’éclipser sans lui laisser le temps de la remercier.
Sous ses doigts, les titres défilent. De la Géographie à la culture, en passant par des traditions vues et revues.
Ce n’est qu’après une vingtaine de minutes de recherche que Mesdrak trouve enfin un livre d’Histoire. Ce dernier est très fin, il ne doit contenir qu’une dizaine de pages, mais ça ne l’empêche pas de s’en emparer rapidement et d’aller s’installer sur l’un des nombreux fauteuils meublant l’allée.
La couverture est vieillie par les années passées, mais les couleurs chaudes y sont toujours visibles. Ce sont les teintes qui représentent le mieux les Ékaylons, aussi bien à cause de l’éternelle chaleur de leur pays que de la guerre sans merci qu’ils livrent aux Impériaux.
Les pages sont légèrement jaunies mais sinon, le livre est en parfait état.
Certains faits ne seront contés car je ne suis que peu certaine de la fiabilité de leurs sources.
Cette simple phrase marque le début du livre.
Nous nous sommes toujours battus contre nos voisins territoriaux, les Impériaux. Ces derniers souhaitant s’approprier nos ressources, nous nous défendons.
Des milliers d’hommes et de femmes sont morts sous leurs lames sur le champ de bataille. Dès notre plus tendre enfance, nous apprenons l’art du combat sur le bout de nos petits doigts alors que nous sommes à peine capable d’aligner deux mots.
Mais je vais vous raconter LEUR Histoire. Car c’est sûrement pour ça que vous avez ouvert un livre tel que le mien.
L’Histoire de deux frères de cœur, très différents, qui, bien qu’ils aient été élevés comme nous, sont parvenus à se démarquer des autres…
7 commentaires
Nascana
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Il y a 5 ans
quelquesmotsd'amour
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Il y a 5 ans
Alowin
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Il y a 5 ans
Yukiotokyo
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Alowin
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Yukiotokyo
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Alowin
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Il y a 5 ans