Fyctia
Chapitre 5
Mesdrak le regarde avec des yeux ronds, hésitant entre la panique et l’incompréhension. Il préférait opter pour la seconde émotion, la première ne présageant rien de bon quant à cette famille.
- Hyko, je te fais confiance pour l’aider, mais n’en fait pas trop, il doit également pouvoir se débrouiller seul, dit Mick alors que les deux hommes l’accompagnent jusqu’à la porte.
- Ne t’en fais pas, aies un peu confiance en moi, rit son fils en embrassant ses filles sur le front. Vous deux vous êtes sages hein, n’embêtez pas trop papi.
- Promis ! s’exclament les sœurs avant de sortir en trottinant de l’appartement, suivies par Freki et Geri.
Avant de les imiter, Mick lance un dernier regard à son fils. Dans celui-ci, Mesdrak est certain d’y lire un avertissement, presque une supplique silencieuse à laquelle Hyko répond par son éternel sourire.
À l’instant même où la porte d’entrée se ferme, tout sourire disparaît de son visage. L’homme se dirige, non pas vers le salon, mais vers l’une des pièces qui sont liées à ce dernier par un petit couloir.
Mesdrak se doute qu’il doit y avoir la cuisine et les chambres car le salon est la première pièce dans laquelle on atterrit en entrant dans l’appartement. Il n’y a également qu’un couloir qui quitte le salon, ne laissant ainsi pas énormément de choix quant à ce qu’il y a au bout.
Hyko revient quelques minutes plus tard avec une petite pile de vêtements.
- Change-toi. Personne ne se promène vêtu de cette manière, dit-il avant de disparaître à nouveau, le laissant seul dans le salon.
Avec une moue perplexe, Mesdrak observe ses vêtements, ne voyant pas ce qui ne va pas avec eux. Il obéit tout de même et enlève le plastron de métal fin, ses gants de cuir épais et ses bottes faites de la même matière, embarquant au passage des chaussettes de laine. Il quitte ensuite sa tunique brune et son pantalon de toile noir afin d’enfiler le jean sombre et le teeshirt blanc que Hyko lui prête.. Il prend ses affaires et se tourne vers celui qui l’aide.
- Dites, je fais qu…?
- Tutoie moi s’il-te-plaît, j’ai à peine trente-cinq ans, soupire-t-il en réapparaissant dans le cadre de la porte.
- Oh… D’accord… je fais quoi de mes habits ?
- On va devoir s’en débarrasser, dit-il en le rejoignant.
Les yeux du Dieu s’écarquillent et ses bras se resserrent sur le tas de vêtements. Ces bouts de tissus sont les seules choses dont il est certain de la véracité. Il a passé des années entières sur le champ de bataille et est mort dans ces derniers. Rien ni personne ne pourra les lui prendre, et encore moins s’en débarrasser !
- Pourquoi ?! s’exclame-t-il en lui lançant un regard noir.
- Trop de personnes peuvent les reconnaître, explique calmement Hyko.
- Mais qui ?! Je ne connais personne ici !
- C’est ce que tu crois, mais les Dieux sont partout, ils voient et entendent tout. Ils savent sûrement que tu es là d’ailleurs.
Le tas tombe par terre alors qu’un sabre se matérialise dans la main gauche de Mesdrak. L’attaque frappe le vide et ses yeux brillants de rage et d’inquiétude se posent sur Hyko. Il n’a aucune idée de qui est cet homme, mais il en sait trop, beaucoup trop.
- Qui es-tu !
- Hyko. Mon père te l’a déjà dit.
- Comment en sais-tu autant sur les Dieux !
- Tu as toujours été très naïf. Même après la guerre. Même après les horreurs du monde. Ça peut être agréable, mais c’est souvent agaçant.
- Pardon ? dit Mesdrak, alors qu’à son grand désespoir, la panique commence à l’envahir complètement, effaçant l’incompréhension.
- Et à cause des mortels et de ces soi-disants « bons et généreux Dieux », tu m’as oublié, lâche-t-il avec colère.
Le sabre part en fumée alors que son propriétaire recule, ne sachant quoi faire ou dire face à ce que lui raconte Hyko. Dit-il au moins la vérité ? Si oui, pourquoi ne pas le lui avoir dit dès le début ? Et quel est le lien entre les Dieux et ses souvenirs ?
Dans sa colère, l’homme oublié ne se rend pas compte de la détresse dans laquelle il a plongé Mesdrak. Car si il y a bien une chose qui peut lui faire perdre son sang froid, c’est quand toute logique, toute réalité part en poussière, ne lui laissant rien entre les mains…
7 commentaires
Yukiotokyo
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Il y a 5 ans
Alowin
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Il y a 5 ans
Nascana
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Alowin
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Il y a 5 ans
quelquesmotsd'amour
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Caro Handon
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Alowin
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Il y a 5 ans