Fyctia
Chap 13 - Alma
23 septembre 300 post apocalypse - Pensées divan, enregistrées en robot-psy
Où vais-je te rencontrer toi l’inconnu aux 3 visages le premier qui apparaîtra à ma vue ? Lequel seras-tu ? Est-ce que je te reconnaîtrai immédiatement ? et toi me reconnaîtras-tu ?
Cela sera peut-être aux cours communs du prochain semestre. J’ai choisi l’option « café littéraire » peut-être apprécie-t-il les livres anciens, les romans et l’étude des civilisations passées tout comme moi ? Ce serait un bon départ, un point commun appréciable, une base solide sur laquelle construire une relation avec de grandes conversations et des moments de lectures dans le salon.
J’imagine mal le visage n°3 traîner de ce côté-là ! Pourquoi faut-il toujours qu'il s'immisce dans mes pensées?
Ou encore lors d’une sortie « travaux ». Corvée des jeunes de 18 à 20 ans, 2 fois par semaine, qui consiste à faire la cueillette des plantes médicinales et consommables dans une petite partie de forêt saine puis de les trier, cuire et conserver.
Ou peut-être au cours de sport ? Un des seuls cours en commun que nous ayons car cela favorise la collaboration. Évidemment, ce pourrait être émoustillant de l’observer en action. Je ne suis pas du tout sûre de l’effet inverse par contre ! Sans compter que le prochain cours sera dédié au basket-ball et je ne sais toujours pas dribbler ni viser le panier et encore moins recevoir ou lancer la balle. La mouvance de mon corps parait malhabile, en décalage avec ce que voudrait mon esprit…
Je pense à ce soir, à la soirée mensuelle. Je pense pas pouvoir y rencontrer un visage, la soirée est organisée entre les co-familles du quartier permettant aux uns et aux autres d’échanger, de se détendre et de favoriser les liens amicaux.
Ce type de soirée est jugé indispensable par les cadres. Notre survie dépend en effet de notre esprit de collaboration et de solidarité. Je n’ai jamais particulièrement apprécié ce type d’activité bien que j’en conçoive l’utilité.
Je m’y sens étrangère, un peu à côté de la plaque, les discussions ont du mal à me passionner, la météo, les actualités, la mode, les recettes, les corvées de chacun que les ancêtres nommaient travail. Tout cela constitue rapidement un brouhaha de fond et mon esprit part voguer seul de son côté. Le brusque rappel à la réalité vient souvent de mon nom, répété sur tous les tons, pour me demander mon avis sur un sujet dont j’ai depuis longtemps décroché et la question reste sans réponse, laissant mon interlocuteur mal à l’aise ou pire, moqueur.
Cependant, je pressens que si j’y croisais mon bel inconnu ma tête resterait accrochée à mon corps ou en tout cas que mon esprit ne divaguerait pas bien loin, vers quelqu’un de présent pour une fois !
Où que se passe LA rencontre, il faudrait que je m’y prépare, une sorte d’entraînement pour ne pas partir en courant mais affronter la réalité. Il faudrait y mettre du mien pour une fois, que je sélectionne avec soin ma tenue. Que je reste bien présente. Que je fournisse un effort suffisant de concentration.
Je me fais l’effet d’une midinette.
25 commentaires
koyasjl
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Il y a un an
camillep
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Marion_B
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Cécile Marsan
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Il y a un an