Fyctia
Virage de vie.
De nouveau dans les caves, il trouva les trois hommes.
Le premier lui expliqua que la femme était une vraie mante religieuse et qu’elle avait occis plusieurs de ses amants. Comme elle avait été leur meilleure travailleuse pendant des années, ils l’avaient protégée mais maintenant, elle avait perdu de son prestige et elle avait pris bien trop d’assurance. Ils voulaient s’en défaire, surtout qu'elle allait finir par attirer la curiosité des condés. Ils devaient la jouer finement avec ces derniers: les avoir dans la poche leur simplifiait la vie, les avoir sur le dos serait pour eux un vrai fardeau.
Ils lui confièrent le fameux portable et lui proposèrent un marché :
- « Tu nous débarrasses de Simone, et le portable est pour toi...alors tu seras sous notre protection.
- Entendu, même si je n’ai besoin de la protection de personne, je vous ferai honneur .
Il prit le téléphone et remonta à la surface où Simone l’attendait.
- « Donne moi le portable.
- Mais pourquoi y tenez-vous tant ?
- Tu es bien curieux, jeune homme. Donne, dit-elle sur un ton très autoritaire. »
Il l’attira à lui, l’embrassa à pleine bouche et la mena sous le porche.
- « Jeune fou, je savais que tu avais faim, dit-elle en reprenant son souffle. »
Le portail se fermait sur eux, alors elle le fixa droit dans les yeux, elle venait de comprendre sa destinée. Son regard ne trahissait aucune peur, elle affronterait sa fin comme elle l’avait toujours fait avec la vie, avec fierté.
Les mains du légionnaire furent rapide, elle expira. Son corps s’affala mollement dans un coin derrière le porche.
Le légionnaire mit le portable dans sa poche, balança son sac sur son épaule et sortit. Honneur et fidélité, il avait tenu parole.
Il alla embrasser sa mère qui, comme à chaque fois, le prit pour un galant. Il aurait aimé abréger ses souffrances, mais c’était sa mère et son seul point faible. Il mit les fleurs dans un vase, que les aides soignantes laissaient toujours sur la commode. Il ouvrit la boîte de macarons qu’il posa sur les genoux de son aïeul, lui embrassa le front et repartit, son sac sur l’épaule.
2 commentaires
Alec Krynn
-
Il y a 5 ans
CathyV
-
Il y a 5 ans