Fyctia
Chapitre 14
L'avocat de Lance arrive un peu plus tard dans la journée, après que la famille ait eu vent de la petite incarcération de leur fils, ils ont engagé leur avocat pour tenter de le sortir de là. Maître Rützel ne se fait pas prier, il fait tout dans l'art, il domine les gens qu'ils croisent de par sa présence mais aussi de par son éloquence. Il n'est pas n'importe quel avocat, il est l'avocat le plus connu de l'Ouest de l'Allemagne. Personne n'est réellement capable de lire dans ses yeux ce qu'il compte faire, il a toujours un atout, un pas d'avance. Il a été élu le meilleur avocat des plaidoiries. Rien ne passe à côté de son œil expert. Lorsqu'il arrive dans les locaux de la police, tous les petits gringalets se réfugient sous leur bureau ou dans leur dossier sans oser lever un seul regard sur lui. Seul le commissaire semble vouloir s'attirer des foudres.
— Bien le bonjour Monsieur Rützel.
— Vous devriez savoir avec le temps que c'est Maître Rützel, Commandant Bernard.
— Ne batifolions pas avec de telles absurdités de présentation. Nous nous connaissons plutôt bien désormais.
Le chef de police le regarde en souriant de façon bien trop exagérée avant de lui tendre une belle boîte en bois entrouverte.
— Un cigare peut-être?
— Non merci, je ne suis pas ici pour tergiverser, j'ai d'autres commandant à fouetter.
C'est désormais l'avocat qui se met à sourire espièglement. Le commissaire comprend alors très bien le sous-entendu et baisse les yeux avant de quitter son bureau et de guider le nouveau venu vers les cellules de garde.
Maître Rützel a tout simplement fait allusion à une soirée arrosée après un procès plutôt compliqué. Le commandant s'était pris une mine et il était incapable de rentrer chez lui. L'avocat l'avait alors hébergé mais cela ne l'a pas dérangé de draguer son hôte même si c'était sous l'influence de l'alcool. Maître Rützel n'était pas totalement éméché, mais il n'a pas pu refuser cette demande aussi sensuelle. Ils ont alors passé une nuit torride tous les deux où l'avocat a pu mettre quelques fessées à ce commissaire qui en redemandait en l'appelant par son prénom. Si le chef de police n'aime pas trop qu'il lui rappelle cette soirée époustouflante qui n'était qu'une erreur, le serviteur du Droit n'est pas du même avis.
— Bonjour Monsieur Wasser. Salue l'avocat.
— Lance, s'il vous plaît. Monsieur Wasser, c'est mon père. Je vous remercie d'être venu aussi vite. J'aimerai que vous réussissiez à me faire sortir d'ici, j'ai beau tenter de faire comprendre au commissaire que je n'y suis pour rien, il refuse de me relâcher.
— Je vais voir ce que je peux faire, mais je pense que vous allez devoir dormir ici.
Le lendemain, vers 9h00.
Le commissaire vient ouvrir la cellule de Lance, ce dernier sort, content de pouvoir enfin dormir dans un véritable lit.
— J'ai pu vous faire sortir parce qu'ils n'avaient aucune preuve.
— C'est bien ce qui me semblait, je vous remercie d'avoir fait tout ce chemin juste pour ça.
— Quelque chose me dit que je vais devoir rester ici, vous n'êtes pas vraiment le meilleur ami du commandant et je crois bien qu'il ne vous lâchera pas.
— Génial. Répond Lance ironiquement.
Ils sortent tous les deux du commissariat. L'avocat lui explique qu'il n'y a pas eu de nouvelles victimes cette nuit et que cela pourrait être une bonne nouvelle. Il rentre chez ses parents, soulagé de ne plus être derrière les barreaux. Vivement que tout ça soit terminé! Le serviteur du Droit des Wasser décide de rester, quant à lui, dans les parages.
3 commentaires
Jeanne d'Art
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Il y a 4 ans
RIPOST
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Il y a 4 ans
Zoé Sonobe (zizogoto)
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Il y a 4 ans