Fyctia

La tempête continue sa lancée, elle ne s'est toujours pas arrêtée alors que la nuit commence à tomber sur Todtal. Lance préfère alors de ne prendre aucun risque et dormir plutôt d'attendre qu'elle se calme. Il sert fort contre lui le bracelet d'Amélie pour essayer la sentir près de lui. Elle lui manque terriblement, il se demande ce qu'elle doit ressentir, seule. Ils n'ont jamais été séparé aussi longtemps tous les deux, c'est un véritable calvaire. Il tente de s'endormir alors que le vent siffle aussi fort qu'il le peut, jamais une tempête pareille s'était levée depuis qu'il a connu la lumière du jour. La nature est sûrement en colère. Après plusieurs minutes, allongé contre le sol de la mini grotte, ses paupières deviennent lourdes et ses cornées le brûlent. La fatigue gagne bientôt le jeune homme.

Le lendemain, au commissariat de Wiltzberg.

Alors que le chef des brigades se lamente de n'avoir aucun indice sur les deux disparitions, un lieutenant lui apporte une nouvelle information: une nouvelle jeune fille vient de disparaître à son tour. Le pauvre vieux commandant se prend les quelques cheveux gris qui lui restent sur le crâne pour tirer dessus. Mais que se passe-t-il donc dans ce village en cette saison hivernale?

— C'est la petite des Krafter, dix-sept ans, châtain clair et yeux marron. Ses parents l'ont vu pour la dernière fois hier soir avant d'aller se coucher. Elle portait une nuisette lilas et un collier avec un S comme breloque.

— C'est donc la petite Sofia... Nous n'avons plus le choix, nous allons installer un couvre-feu dans le village. Je ne veux plus personne en dehors de sa maison à partir de vingt heures. Emilio, je vous charge de faire l'annonce et qu'aucun citoyen passe outre de cet avis. Nous sommes rendus à trois disparitions de jeunes filles. L'heure est grave, nous avons à faire à un kidnappeur en série.

— Chef!

— Oui Sven?

— Nous avons un problème.

— Quoi? Encore? Qu'est-ce que c'est?

— Sofia n'est pas la seule victime cette nuit. Il y a aussi Martha Collins, même âge, longue crinière rousse, yeux bleus, 1m68 et 55 kilogrammes.

— Bon sang de bonsoir!

Le commandant se hâte vers l'open space et hurle pour que tout le monde entende.

— Je veux trois brigades qui surveillent sans cesse les allées venues dans le village. S'il y a besoin de tourner, aucun problème, mais débrouillez-vous pour qu'il y ait toujours trois brigades de cinq officiers à l'extérieur. Est-ce que c'est bien compris??!

— OUI! CHEF!! Disent-ils tous en chœur.

— Bien, reprenez votre travail.

Le capitaine retourne dans son bureau et commence à chercher dans les dossiers informatiques si des cas similaires ont eu lieu ces vingt dernières années ou aux alentours du village.

Les villageois n'arrivent plus à contenir leur peur pour leurs enfants, les parents ayant une jeune fille interdisent leur progéniture de sortir. Toutes les jeunes filles de la ville sont coincées à l'intérieur de leur maison ou de leur chalet pour éviter de se faire kidnapper à leur tour. Les hommes construisent des barrières autour de leur maison pour éviter une quelconque pénétration sur leur propriété. Le village entier est sous pression et lorsque l'annonce du capitaine se fait entendre, les habitants comprennent qu'il se passe quelque chose de très grave.

Pendant ce temps, le chef de police essaie de trouver le lien entre les victimes et tente de chercher une raison à ces kidnappings. L'hypothèse de la fugue n'est quasiment plus plausible. Quatre jeunes filles ne fugueraient pas quasiment au même moment, surtout qu'aucune d'elles sont amies d'après le jeune Sven. Alors que se passe-t-il donc à Wiltzberg?