Zoé Sonobe (zizogoto) Lauwarm : L'élue des flammes glaçantes Chapitre 2 (2)

Chapitre 2 (2)

Le lendemain matin, Herwin déboule telle une furie dans le chapiteau de son père. Celui-ci, surpris, relève la tête d'un ton interrogateur.


— Père ! Pourquoi ne me dites-vous jamais rien en ce qui concerne les maux de notre clan ? lâche-t-elle sans un salut.


— Automna à toi, ma fille.


— Automna à vous, Père. N'essayez donc pas d'éviter le sujet ! Je suis venue pour obtenir des réponses.


— Bien, soupire le chef des Blutrot.


— Bien ? Et ? Donc pourquoi ?


— Tu es bien impatiente. Toutefois, pour te répondre, j'estime que ces affaires ne te regardent pas. Tu seras au courant en même temps que les autres habitants du village et du clan.


— Je suis votre fille et accessoirement, la future cheffe de ce clan. Je pense que je devrais avoir la possibilité de tout savoir sur ce qui se passe. Il est d'ailleurs légitime que je demande des renseignements sur mon peuple. Vous ne pouvez pas me demander d'arrêter de me soucier du sort du clan.


Un moment de réflexion permet à son père de peser le pour et le contre. Il est toujours difficile de savoir comment se comporter avec ses enfants, surtout quand c'est Herwin en face. Elle a souvent le dernier mot ou du moins les bons arguments.


— Je sais bien. Tu as raison. Je vais être assez clair avec toi. Pour l'instant, je n'en sais que très peu. Cependant, je compte sur toi pour que cela ne s'ébruite pas trop dans les environs, bien que le village doit être au courant... Si tu es là, c'est que tu en as entendu parler, n'est-ce pas ?


— Pas vraiment Père. Vous savez, cela fait presque quatre ans que je suis en cachette les patrouilles royales. Celles de l'aube enquêtaient sur une mystérieuse maladie. Les soldats avaient l'air inquiets et vous l'êtes tout autant. Je suis même sûre que c'est la raison pour laquelle vous étiez aussi injuste avec moi hier. Cela vous préoccupe et je peux le comprendre, Père. Être le dragon de feu est une mission importante où il n'est pas permis de faillir. Laissez-moi donc vous épauler.


— Il est hors de question que je te laisse entreprendre quoi que ce soit de dangereux, affirme son père d'un ton sec.


— Je suis majeure et je ferai ce qui me chante. Sachez-le bien. Hier, j'ai sonné notre rupture. Vous n'avez plus que l'autorité en tant que chef de clan sur moi, plus en tant que père.


— Un père a le devoir de protéger son enfant coûte que coûte, même lorsque celui-ci est majeur, rétorque le grincheux.


— Je n'ai plus besoin de votre protection. Je sais me défendre moi-même. Je dois protéger mon peuple Père. Ne me mettez pas de côté.


Son père soupire, il ferme les yeux et les rouvre. Herwin attend. Il va donner son avis.


— Très bien, mais je te préviens, tu ne t'immisces pas trop dans cette affaire. Nous ne pouvons pas nous permettre que la princesse soit touchée par cette maladie qui pour l'instant est incurable.


— Je serai vigilante Père. Soyez-en certain. Que savez-vous pour l'instant sur cette affaire ? demande Herwin.


— Nous ignorons réellement depuis quand pour l'instant, mais depuis quelques jours pour sûr, une maladie atteint les personnes les plus âgées dans les villages de la côte Est et s'étend vers le Nord et désormais vers le Sud. L'état est critique, nous avons plusieurs décès et ce en seulement quelques jours. Aucun remède efficace n'est pour le moment trouvé. C'est tout ce que je sais pour l'instant.


— Je vois. Puis-je me retirer, Père ?


— Oui.


Herwin quitte le tipi politique et monte sur Dunkel pour repartir d'où elle vient. Elle doit retrouver la patrouille royale. Maintenant qu'elle a l'autorisation d'enquêter, elle ne va pas rester les bras croisés. En rejoignant la troupe, elle rattrape le colonel et lui demande de lui faire un rapport. Celui-ci ne put se résoudre à lui refuser après la série d'arguments qu'elle lui a transmise.


— Mademoiselle, les nouvelles sont plutôt mauvaises, les cas s'empirent et surtout leur nombre s'agrandit. Je ne sais pas comment nous allons pouvoir arrêter cette fichue maladie qui emporte nos sages. Nous devons faire en sorte que les villages ne paniquent pas, pourtant, comment faire ? Les rassurer ne sert à rien, ils sont pour la plupart, au courant que des cas sont répertoriés dans les villages voisins. Par ailleurs, deux groupes sont partis il y a environ une demi-heure pour ratisser les bois de l'Est. Nous aurons sûrement des nouvelles d'ici ce soir ou demain. Du moins, nous espérons.


— Très bien, je vous remercie.


Pendant ce temps, dans le village principal, le dragon de feu se trouve dans une situation bien compliquée. Les villageois rétorquent son autorité. Les habitants, pour une raison qu'il ignore encore, ont appris la nouvelle sur la mystérieuse apparition d'une maladie. Alors qu'il essayait de calmer la foule, celle-ci l'injuriait et ne lui obéissait pas. Voilà que les conséquences de la veille commencent. D'un geste de la tête entendu, il fait savoir aux gardes royaux d'aborder la foule. En l'espace de quelques dizaines de minutes, celle-ci se calme et se tient prête à écouter le roi.


— Je sais que la panique vous gagne et c'est légitime. Elle me gagne également. Je vois mon peuple souffrir et je ne peux rien faire pour lui. Cette impuissance me désole, mais elle ne restera pas longtemps, je vous le garantis. Nous trouverons un remède bientôt. N'ayez pas peur de cette maladie, puisque nous la vaincrons tous ensemble. Restons unis, ne nous dispersons pas et réconfortons-nous. Nous serons plus forts que cette mauvaise période. Si vous avez des questions, j'y répondrai avec transparence. La seule chose que je vous demande, c'est de me faire confiance, mais aussi de faire confiance en nos troupes.


La foule toujours inquiète, semble comprendre. Que va devenir le peuple Blutrot si celui-ci tombe malade peu à peu ? Le roi reste encore quelques minutes pour répondre aux questions. Il semble que quelques personnes doutent de lui, mais tout se passe bien. Dans un coin de sa tête, il ne peut s'empêcher de penser à sa fille. Il espère qu'elle va bien. Au fond de lui, il espère même qu'elle arrive à trouver de nouveaux éléments avec les meilleures troupes.


À la fin de la journée, les troupes reviennent au village principal. Herwin et le chef des troupes sont alors conviés au tipi politique du dragon de feu. Ils entrent et font une révérence.


— Avez-vous fait bon voyage ? demande le père de Herwin.


— Oui mon roi, répond le militaire.


— Père, nous avons de grandes nouvelles en ce qui concerne cette mystérieuse maladie, intervient la fille du chef.


— Je t'écoute.


— Une partie de la patrouille royale s'est dirigée vers l'Est. Elle y a découvert par des témoins, une femme et son fils, que la maladie proviendrait des Eisblau.


— QUOI ?! Comment ça ? En sont-ils réellement sûrs ? Ce sont des accusations très graves. Cela risque de déclencher une guerre...


— C'est une famille pauvre, elle n'a plus rien. En cueillant des baies, elle a vu des épéistes sur nos terres.


— Nous allons entrer en guerre. Préparez-vous.

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4 commentaires

Rébecca Langer

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Il y a 3 ans

Bon ça s'annonce mal

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 3 ans

Un peu oui !

Christopher Llord

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Il y a 3 ans

Il part à la guerre bien rapidement je trouve, ne prenant même pas la peine de vérifier les informations qu'on lui apporte.

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 3 ans

C'est une simple "préparation" qu'il se fait, il ne va pas leur déclarer la guerre. ^^
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