Lullolaby L'Attrape-Coeur Prologue

Prologue

/!\ Scène contenant de la violence








12 octobre 1865



Allongée sur le sol boueux d'un chemin de terre à quelques kilomètres de Turin, une jeune femme supplie la personne qui est en train de lui ligoter les mains et les chevilles. Mais en vain. Elle finit par être bâillonné, ses larmes coulent le long de ses joues. Son agresseur se met au-dessus d'elle, lui caresse la joue puis d'un coup sec, il lui tranche la gorge à la limite de la décapitation.


Après cela, il glisse le couteau le long de son cou jusqu'à sa poitrine avant de le planter dans sa peau. L'arme s'abat plusieurs fois sur le corps de sa victime puis, il enfonce sa main dans une plaie et arrache son cœur. Une fois l'organe saisi, il le regarde avant qu'un sourire ne s'illumine sur son visage. Il se lève ensuite sans jeter un dernier coup d'oeil à sa proie et disparaît dans l'obscurité.





Le lendemain, un homme allant travailler dans son champ aperçoit une silhouette allongée sur le bord de la route. Étonné, il s'avance avec prudence puis une fois arrivé devant celle-ci, il manque de vomir. Il tourne aussitôt la tête en mettant sa main sur sa poitrine tout en essayant de se calmer. Il prend son courage à deux mains et se tourne face au corps.

Une femme gisant dans son sang, la poitrine ouverte, le visage marqué par la souffrance qu'elle a enduré. L'homme décide d'aller en informer la garde civique.


Une fois arrivée sur les lieux, les policiers ont un haut-le-coeur face à l'horreur qui se présente devant eux. L'un d'eux se penche au-dessus de la victime en se protégeant le nez et la bouche avec sa manche.

Il observe attentivement la victime, choqué par la violence du meurtre.


— Ce n'est pas un humain qui a fait ça, mais un monstre ! s'insurge le policier, nous devons identifier la victime le plus rapidement possible !


Dans l'heure qui suit, le corps est récupéré, couvert d'un drap et emmené à l'hospice. A peine entré dans les bureaux, le chef est interpellé par l'un de ses paires, il l'informe qu'un homme souhaite s'entretenir avec lui concernant une disparition.


— C'est le duc Marielli, chuchote t-il.

— Merci, je m'en occupe.


Le chef s'approche d'un homme à l'allure sophistiqué, quand celui-ci se tourne vers le policier, il enlève son haut de forme et l'amène à sa poitrine en le saluant.


— Que puis-je pour vous Monsieur Marielli ? demande le chef

— Ma femme a disparu, j'aimerai donc émettre un avis de recherche, répond le duc inquiet.


Il l'invite à entrer dans son bureau afin de prendre des informations concernant le disparue.


— Comment est-elle ?

— Une femme de taille moyenne, le corps fin, le visage rond avec des yeux bleus et des cheveux bouclés bruns. Elle portait une robe de couleur pourpre.

— Depuis quand a t-elle disparue ?

— Après le déjeuner hier, elle devait rentrer pour le dîner, mais ce n'était pas le cas.


Voyant la description que l'homme lui donnait, il tilt sur le corps découvert plus tôt. Même couleur de cheveux, même robe. Le chef pose son style pour croise les doigts en réfléchissant à comment s'y prendre, ce n'est pas n'importe qui qu'il a en face de lui, mais un homme de haut rang.


— Monsieur Marielli, je ne sais comment vous le dire...

— Lui est-il arrivé quelque chose ? s'inquiète le mari.

— Avec votre description, cela correspond avec...


Il n'ose continuer, mais c'est de son devoir de le dire. Il prend une grande inspiration puis le fixe droit dans les yeux.


— Une femme a été retrouvé ce matin, et les informations que vous m'avez donné correspondent avec la victime.


L'homme tombe des nus, des larmes coulent le long de ses joues, il n'en croit pas un mot, il ne veut pas le croire, c'est impossible, pas sa femme !


— Accepteriez vous de nous confirmer son identité ? demande le chef de police


L'idée d'être face à un cadavre rebute le duc mais c'est son seul moyen de confirmer ou non, que cette victime soit sa femme. Il lève les yeux vers le policier en hésitant quelques instants, il prend une grande inspiration puis dit :


— Montrez-la moi ! Je veux m'en assurer !


Le chef l'invite à se lever, ils quittent la brigade et montent dans une diligence qui les conduisent à l'hospice.

Durant le trajet, l'homme ne peut cacher son stress, des gouttes de sueur perlent le long de son front. Il souhaite que ce ne soit pas elle, il prie le Seigneur pour que tout ça ne soit qu'un cauchemar.


— Le corps, commence t-il hésitant, est-il en mauvais état ?

— Je vais être honnête monsieur le Duc, répond le chef embêté, il l'est.

— Mon dieu...


Le duc commence à regretter son choix mais il se doit de savoir où est sa femme et si par malheur il s'avère qu'elle soit la victime, il fera en sorte que son meurtrier soit vite arrêté et mis à mort.


Une fois arrivés à l'hospice, le chef l'invite à descendre puis ils entrent dans l'établissement. Les infirmières présentent ne cessent de courir d'un patient à l'autre, ils passent par la porte à droite qui mène au sous-sol puis une fois devant une grande porte double en bois, le chef s'arrête et regarde le duc.


— Etes-vous prêt ? insiste t-il

— Ouvrez cette porte ! répond le duc impatient.


Le policier s'exécute, deux médecins s'affairent sur le corps de la victime, le chef fait un geste de la main afin qu'ils puissent laisser le duc s'approcher. Celui-ci s'avance doucement, craintif de ce qu'il va découvrir, il s'aperçoit déjà de la couleur du vêtement, le même que sa femme. Il ferme les yeux tout en s'avancant jusqu'au visage.


— Seigneur, ayez pitié de moi, faites que cela ne soit pas ma femme, chuchote t-il.


A ce moment, il ouvre les yeux, il se tourne tout de suite pour vomir. C'est elle. Après cela, il se tourne de nouveau vers le corps et se met à pleurer. Sa femme, sa douce et tendre se trouve sur cette table, la poitrine ouverte, la gorge tranchée. L'amour de sa vie gît devant lui, inerte, sa peau pâle, les lèvres bleues et ses yeux sont définitivement clos.


— Qui t'as fait cela mon amour ? Pourquoi ? s'insurge t-il entre deux sanglots.

— La brigade s'occupe de l'affaire, s'assure le chef.


Malgré la colère qui s'empare de lui, le duc ne rétorque pas. Pour le moment, il ne souhaite qu'une chose, donner à sa femme, un endroit où elle pourra reposer en paix. Il reprend son souffle tout en séchant ses larmes puis se poste devant le chef :


— Veuillez me prévenir quand je pourrai l'emmener dans sa dernière demeure et surtout, vos avancements dans cette enquête. Trouvez-le, condamnez-le.


Il remet son haut de forme sur la tête puis pose une main sur l'épaule du chef de brigade.


— Je compte sur vous.


Après cela, il quitte la salle. Le chef regarde les deux médecins et d'un signe de tête, ils se remettent au travail pendant que le brigadier rentre à sa caserne. Une fois devant son bureau, il pose ses coudes, entrecroisent ses doigts et les portent sur sa bouche en lâchant un profond soupire.


Cette affaire va lui donner du fil à retordre.


Message final de Lullolaby

L'attrape-coeur est disponible sur Inkitt : https://www.inkitt.com/lullolaby

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58

58 commentaires

LexKalibur

-

Il y a 2 ans

En voilà, une entrée en matière. Direct dans le thème 😁👍

Lullolaby

-

Il y a 2 ans

Direct. Là. Comme ça. Baaaaaaaam.

Warren J.

-

Il y a 2 ans

Prologue Allez hop, en route. J’intègre le résumé de l’histoire, très engageant à plusieurs niveaux : Turin, l’époque, l’enquête. La ville de Turin m’est inconnue. En faisant une rapide recherche, plusieurs lieux intrigants apparaissent, parmi lesquels : la Mole Antonelliana (dont la construction a débuté en 1863, donc au début du chantier, parfait pour faire disparaitre des gens dans les fondations ?), le palais royal de Turin (mais de quel roi, ça…), le musée d’Egyptologie de Turin (ouvert en 1824, l’un des plus grands du monde), la galerie Sabauda (ouverte en 1832). Pas mal de lieux à visiter donc. L’époque m’est aussi mal connue, mais pour agrémenter le récit, rien de tel que la page https://fr.wikipedia.org/wiki/1865_en_Italie , qui décrit les événements de l’année 1865 en Italie. Il peut y avoir de l’inspiration là-dedans. Enfin, l’enquête. Nous ne sommes pas là pour rigoler. Enfin, et je le rajoute en y pensant, le personnage de l’enquêteur : s’inspire-t-il d’un personnage historique ? Etant d’origine italienne, je regarde quelques trucs en particulier, la garde civile a été créé en 1844 (ça passe pour le récit), par contre, c’est un peu compliqué. L’Italie comme nous la connaissons aujourd’hui ne s’est formée que très tard, du coup, j’ai du mal à dire si Turin fait partie de l’Italie en 1865 (peut-être le royaume de Sardaigne ?). Bref ! On niveau du récit, on comprend que l’assassin a une force extraordinaire, entailler et ouvrir un corps au couteau, c’est très difficile. C’est qu’elle est solide la bête humaine !

Helena-Secret

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Il y a 2 ans

Tu nous plonges direct dans l'univers macabre, c'est une superbe entrée en matière !😉

Laurie Lecler

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Il y a 2 ans

J'adore quand c'est historique. T'as+1 rien que pour ça 😁 Sinon, il m'a manqué une petite touche d'émotion, mais c'est peut être voulu🤔 ou c'est juste moi ;)

Lullolaby

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Il y a 2 ans

Pas totalement historique, j'ai pris pas mal de liberté :')

Laurie Lecler

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Il y a 2 ans

Pas grave 😜

OréeSilencieuse

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Il y a 2 ans

J'adore ton chapitre! Je t'invite toujours a lire mon histoire!

RitaMartins

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Il y a 2 ans

J'aime bien ce concept d'enquête en Italie au 19ème siècle, j'ai hâte de voir où tu vas nous emmener avec cette histoire

Lullolaby

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Il y a 2 ans

J'y travaille, j'espère ne pas décevoir :)
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