Ecriresansreflechir Lake. 6. Premier faux pas.

6. Premier faux pas.

Comme s’il avait attendu une occasion particulière, un moment intime.

- Non, dis-je.

Ma voix n’est pas très sûre. Bien sûr que j’ai peur. Il m’inspire des choses nouvelles, il me fait perdre pied.

- On a l’impression pourtant, tu recules.

Le mur froid du ciment, me glace le dos. Il a raison, j’ai peur de ce qui va arriver. Ses yeux ont l’air si triste, une bouffée de culpabilité monte en moi. Je prends une profonde inspiration et avance de deux pas. Nos corps sont très proches.

- C’est mieux.

Il m’a chuchoté ces mots, comme s’il ne voulait pas éclater cette délicate bulle d’intimité que nous venions de créer.

Une partie de moi me hurle de partir en courant. Cette partie n’est pas majoritaire.

Il est plus grand que moi, je ne l’avais jamais remarqué. Je n’ai plus mes chaussures à talons aiguilles, il est aussi pieds nus. Nos pieds se touchent, le contact de sa peau m’électrise.

Mes muscles se contractent.

Je vois ses fossettes bouger, il sourit.

Au ralenti, son menton se baisse. Sa bouche frémit. Il cherche la mienne. Je la lui donne. Nos lèvres se touchent, se confondent. La passion explose à l’intérieur de moi. Notre échange a duré peut-être quelques secondes ou bien plus.

Lorsqu’il s’écarte de mes lèvres pour me chuchoter qu’il doit aller chercher ses affaires avant de ne plus en avoir le courage, je réalise ce que je viens de faire. Il m’embrasse une nouvelle fois. Il est moins timide, il me montre qu’il en avait envie, que ce n’était pas une erreur. Mes lèvres lui renvoient son baiser.

Il s’écarte doucement et sort de la pièce, me laissant seule.

Plusieurs solutions s’offrent à moi.

Une seule me semble durable, la fuite. En quelques secondes, je me retrouve dans le salon à rechercher un papier et un crayon.

Lorsque j’entends la porte de l’entrée se refermer, je suis dans mon lit.

Il a dû voir mon petit bout de papier où sont inscrites pitoyablement trois phrases en guise d’excuses.

« Je vais me coucher, la chambre à droite du salon est ouverte pour toi. Désolée, j’ai été un peu perturbée ce soir, cela n’arrivera plus. Je comprends si tu ne m’attends pas demain matin, je prendrai un taxi. »

Aucun bruit ne semble provenir du salon.

Je tente de m’endormir directement pour calmer les palpitations de mon cœur. Rien ne semble pouvoir les arrêter.

Je ne trouverai le sommeil que plusieurs heures après.

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