Aby Mery Laisser les carapaces aux tortues Mais où est mon escale ?

Mais où est mon escale ?

Je me retourne et tombe sur les yeux bleus d’Édouard.

— Ah salut ! Non, tu n’as pas loupé d’épisode. J’avais juste besoin de revenir un peu ici et comme ça Jen galérera moins quand elle reprendra.

— C’est tout à ton honneur, mais est ce que je peux connaitre la nature de ce qui te tracasse, tu as l’air soucieuse ?

Je ne sais absolument pas pourquoi, mais un flot de paroles s’échappent à présent de ma bouche, sans que j’arrive à en contrôler le débit. J’ai de toute évidence la nécessité de vider mon sac et je profite de la présence du fleuriste pour le faire.

Je découvre en lui une oreille attentive et j’avoue que cela me procure le plus grand bien !

Nous demeurons ainsi pendant de longues minutes avant que je ne mentionne le fait que je dois aller chercher mon passeport en mairie.

Fidèle à son habitude, celui-ci me propose de m’y conduire, mettant en évidence que je perdrai beaucoup moins de temps !


***


Le reste de la journée et celle du lendemain se déroulent sans plus d’encombres. Je me plonge à fond dans les derniers détails avant mon départ. J’ai demandé à Marie-Christine l’autorisation de ne pas venir au bureau vendredi, mon vol étant en fin d’après-midi, ça serait trop la course. Surtout si on considère que j’ai complètement abandonné l’établissement de ma valise !

C’est donc ainsi que je me retrouve en ce vendredi matin en mode excitée comme une puce, mais une adolescente bien sûr ! Celles qui sont ingérables ! Rien n’est prêt, Claire n’a pas pu se libérer pour m’aider et quant à moi je m’éparpille dans tous les sens !

Vers onze heures, je décide de faire un break, car je suis à deux doigts de tout envoyer valser par la fenêtre. Je commence à zapper les programmes en cours sur ma télé quand je suis surprise par le carillon de ma porte d’entrée.

Je me dirige à la vitesse d’une vieille tortue pour aller ouvrir. Ce n’est pas possible, qu’est-ce qu’il fout ici celui-là !

— C’est une blague ? Qu’est-ce que tu viens faire chez moi ?

— Heureux de te voir aussi ! J'ai fais un crochet par ta boite pour te dire au revoir avant ton grand saut, mais on m’a informé que tu ne serais pas présente aujourd’hui.

— Ce n’était pas la peine ! Que je sache, nous ne sommes plus intimes !

— J’ai mal agi quand nous étions ensemble et je souhaiterais pouvoir réengager le dialogue avec toi. À l’époque, tel un lâche, je t’ai tout collé sur le dos et surtout sur celui de ton caractère de cochon, mais j’avais certainement ma part de responsabilité.

— Ah ! Car tu n’en es pas tout à fait sûr ?

— Non, enfin je veux dire si ! Tu as tellement de prestance que je suis désarçonné face à toi.

— Bon, ce n’est pas le tout, mais ta complainte de biquet tu peux te la garder ! J’ai des affaires à finir de préparer.

— OK je te laisse, mais quand tu reviendras j’aimerais partager du temps avec toi. Ainsi, tu te rendras compte par toi-même que j’ai changé. Et puis, je pense que nous sommes beaucoup plus proches que tu l’imagines ! Au fait, tu as apprécié mon cadeau ?

Je reste sans voix, incapable d’émettre le moindre son. Ce n’est pas possible ? Ça ne peut pas être lui, ça ne doit pas être lui !

— Tu fais une tête bizarre, tu vas bien ? Les tickets pour le match de handball ne t’ont pas plu ?

— Quelles places ?

— J’ai remis à Marie-Christine une enveloppe pour toi, elle ne t’a rien laissé ?

— Elle a certainement oublié ! Maintenant il faudrait que tu me laisses, je dois avancer dans mes préparatifs.

Je suis limite obligée de le pousser dehors tellement il est ancré au sol ! Je décide d’envoyer un message à ma patronne pour l’informer que je suis au courant pour les billets que Xavier lui a confié. Au bout d’à peine une minute, celle-ci me répond, sans gêne apparente :

  • L’événement a lieu ce soir, de toute façon tu ne pouvais pas t’y rendre, alors je les ai gardés

Ça me gonfle qu’on choisisse à ma place. Certes, je ne suis pas disponible, mais j’aurais pu faire une heureuse en les donnant à Claire !

Plus les heures défilent, plus je suis morte de trouille. La grande aventure commence maintenant pour moi. Il faut à présent que j’affronte la jungle de l’aéroport. Je vais battre mon record des premières fois en tout genre : prendre l’avion, ne pas se perdre pendant les escales, découvrir un pays autre que le mien, me retrouver seule sans repères…

Pour passer le temps avant l’embarquement, je m’occupe à toutes sortes de jeux sur mon téléphone pro. C’est ainsi que lorsque la notification d’un nouveau mail s’affiche en haut de mon écran, j’arrête tout pour le consulter.

À : Adèle – Tout pour vous

De : anniversaire-surprise


Juste un petit mot pour vous souhaiter un excellent voyage. Je me doute qu’à l’heure qu’il est vous n’êtes pas spécialement rassurée à l’idée de prendre ce vol, d’autant plus que pour une première, vous aurez pas mal de changements. Mais ne vous inquiétez pas, tout se passera à merveille.

J’apprécierais tout de même que vous m’envoyiez une confirmation quand vous serez bien arrivée sur place, soit normalement, dans deux jours.

Si l’envie de discuter entre deux trajets se faisait ressentir, sachez que j’ai accès à mes mails vingt-quatre heures sur vingt-quatre !

Maintenant, je vous laisse vous envoyer en l’air !


Link

Je ne sais pas quoi en penser. À l’issue de son mail, je suis persuadée qu’il a épluché le détail du vol que j’ai réservé. Mais comment peut-il connaitre celui que j’ai choisi, alors que plusieurs décollent dans les mêmes créneaux et finissent par atteindre les Maldives ? Cette réflexion avec moi-même prend fin quand je vois la masse de gens se diriger vers la porte d’accès à l’avion.

Je décrète, tel un mouton, qu’il faut que je suive le mouvement, sans chercher à comprendre. Par contre, je garde dans un coin de ma tête une idée à essayer à la première escale afin de tester un peu « Monsieur X. ».

Mes coéquipiers de siège sont gentils, mais légèrement envahissants. Je préfère donc visser mon casque sur les oreilles afin de me mettre dans ma bulle, prier pour que tout se passe bien et surtout espérer que ma batterie dure très longtemps !


Il est dix-neuf heures quand j’aperçois les lumières de la piste d’atterrissage. Je l’ai fait ! Je suis hors de France et en un seul morceau ! J’ai juste la mâchoire douloureuse à force d’avoir trop serré les dents !

Alors, à présent à nous deux, mystérieux client.

À : anniversaire-surprise

De : Adèle – Tout pour vous


Bonsoir,


Vous qui semblez si malin et connaître tout sur tout, saurez-vous me dire à quel endroit je me trouve à présent ?

Si vous répondez juste peut-être que je vous tiendrais informée de l’évolution de mon voyage !


Adèle.

On va voir maintenant, s’il continue à faire le fanfaron « Link » !

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3 commentaires

Rose Lb

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Il y a 5 ans

c'est pas bête comme colle! Mais Link a réponse à tout suis sûre...
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