Fyctia

𝐋𝐢𝐯𝐢𝐚

Il quitte la chambre pour se mettre aux fourneaux et va préparé le petit-déjeuner comme promis. Je profite de ce moment de quiétude pour me plonger dans un délicieux bain chaud. Je m'enferme dans la salle de bain, puis je place le bouchon à chaînette dans le trou de la baignoire, faisant jaillir l'eau du robinet, veillant à ce qu'elle atteigne la température idéale.

Du coin de l'œil, je jette un coup d'œil furtif à cette immense salle de bain digne d'un prestigieux hôtel cinq étoiles. Mais rapidement, je détourne mon regard, me déshabillant en attendant que la baignoire se remplisse.

Dès que l'eau atteint son apogée dans la baignoire, je dépose délicatement quelques gouttes d'huile essentielle dans mon bain. Puis, telle une nymphe, je m'immerge dans ce liquide bienfaisant, offrant mon corps nu à cette expérience sensorielle.

Aussitôt, mes muscles fatigués se dénouent, la chaleur de l'eau m'enveloppe, et un soupir de béatitude s'échappe de mes lèvres.

Je demeure immobile dans cette posture pendant une éternité avant de quitter le bain. Je m'assure de tirer fermement sur le bouchon à chaînette pour évacuer l'eau usée.

Enveloppé d'une serviette autour de mon corps et d'une autre dans mes cheveux, je sors discrètement de la salle de bain. De retour dans la chambre, je me dirige vers le dressing de mon employeur pour subtiliser l'une de ses chemises.

En scrutant son gigantesque dressing, je m'aperçois qu'il renferme des habits féminins. Intriguée, je remarque que les tenues sont encore étiquetées et immaculées.

Profitant de cette opportunité, je m'empare d'un soutien-gorge écarlate en dentelle, accompagné de son tanga, d'une robe noire en satin et d'une paire de talons aiguilles assortis. Je me vêtis avec une rapidité déconcertante, puis je sèche ma longue chevelure ondulé avant de les rassembler en une queue de cheval haute.

Je me prépare rapidement, me parant de mes plus beaux atouts, avant de vaporiser un délicieux parfum dans le creux de mon cou et sur mes poignets. Puis, je me dirige vers le salon où Juan m'attend, revêtu d'une chemise immaculée qui souligne à la perfection son torse puissant, accompagnée d'un pantalon noir élégant et de chaussures intemporelles.

Il se trouve là, décontracté sur son fauteuil, plongé dans la lecture d'un journal dont la une clame en gros caractères "Le milliardaire Juan Alvarez a une compagne". Un soupir exaspéré s'échappe de ses lèvres tandis qu'il referme la revue avant de remarquer ma présence. D'une voix enjôleuse, il me lance :

- Eh bien Livia, tu as mis du temps à te parer de tes plus beaux atouts, serait-ce pour me charmer ?

- Je ne saurais même pas comment séduire un homme aussi exceptionnel que toi ! J'ai osé explorer ton dressing et j'y ai découvert des vêtements féminins-

- Quelle joie de constater que mes présents te plaisent, j'ai demandé à ma fidèle servante de passer commande auprès d'une boutique prestigieuse afin que tu sois parée des vêtements les plus somptueux. Rien n'a été laissé au hasard, tous ces tenues t'appartiennent et la seule femme dans ma vie, c'est toi Livia, donc inutile de t'en faire.

- Heureusement, je suis tellement soulagée de l'apprendre car je déteste partager.

- Je ne savais pas que tu étais aussi espiègle, ma chère fiancée. Allez, ne reste pas là à ne rien faire, viens prendre ton petit-déjeuner, c'est gratuit, dit-il en soufflant avec ironie.

Précipitamment, je m'assois à côté de lui et me sers de tous les délicieux mets disposés sur cette immense table. Je tourne mon visage vers le sien en lui affirmant d'une voix joyeuse :

- Tu as raison, la nourriture est sacrée, pas besoin de faire des manières. Alors, bonne dégustation !

- Je ne souhaite pas te bousculer ma douce, mais une rencontre de la plus haute importance m'attend à dix heures et demie. Puisque tu es ma précieuse assistante, il est de ton devoir de m'escorter.

- En effet, tu as raison, accorde-moi quinze minutes, cela sera amplement suffisant pour achever mon délicieux petit-déjeuner.

Sans même espérer une réaction de sa part, je dévore mon assiette à une vitesse fulgurante, laissant mon patron bouche bée devant ce spectacle.

Il émet un son rauque pour réprimer un éclat de rire face à mon impolitesse. Puis, d'une voix taquine, il me lance :

- Jamais de ma vie je n'ai vu une femme se régaler autant sans se soucier du regard des autres. D'habitude, les femmes que je côtoie sont constamment obsédées par leur silhouette. Être mince était pour elles un but à atteindre parmi tant d'autres.

- Tu sais quoi, je suis unique en mon genre. J'aime mes courbes et je ne renoncerai jamais à me nourrir pour me conformer aux normes de beauté. Si cela te dérange d'être avec moi...

- Non, au contraire, c'est toi que je désire ! Je suis simplement ravi d'avoir devant moi une femme qui ne se préoccupe pas de son poids en grignotant une petite salade avec un grand verre d'eau.

- Eh bien, je t'en conjure, cesse de te moquer de mes manières à table, sinon je te donnerai une petite tape derrière la tête !

- Ah, tu penses me frapper avec ta force de poule, laisse-moi rire !

- Tu veux voir ce dont je suis capable !

- Non merci, allez hop, récupère ton sac sur ta chaise et partons !

- Tu évites le combat !

- Non, je le relègue à une date ultérieure. De plus, nous avons un rendez-vous crucial aujourd'hui.

- Tu ne perds rien pour attendre !

- Quand tu veux mon amour !

C'est avec une certaine résignation que je quitte sa somptueuse demeure en sa compagnie, tandis que son chauffeur Mathias nous attend à bord d'une Mercedes-Maybach Ultimate Luxury, la même que celle que mon fiancé et patron possède à Madrid. Est-ce un hasard ? Je ne penses pas.

Sans attendre qu'il fasse preuve de galanterie, j'ouvre la portière avec empressement et me glisse à l'intérieur, il en fait de même. À peine a-t-il fini de donner des directives à son chauffeur que la voiture démarre aussitôt vers une destination qui m'est inconnue.