Fyctia
Chapitre 10 : La Mère Noël
Nicolas avait le cœur qui battait vite. Il avait trouvé Candice adorable dans son pyjama, les cheveux en bataille et il n’arrivait pas à croire qu’il allait dîner, avec elle, le soir même. C’était inespéré ! Il ne savait pas où tout cela allait le mener, mais il avait très envie d’y aller et il ne fallait pas qu’il y aille les mains vides. Il sortit précipitamment pour acheter une bouteille de vin, la supérette allait bientôt fermer, mais il parvint à temps au petit centre commercial. Quand il remonta chez lui, il ne lui restait guère à attendre aussi, à 19h tapantes, il sonna chez sa charmante voisine. Quand elle lui ouvrit, le jeune homme la trouva métamorphosée. Elle rayonnait, à moins que ce soit le trait d’eyeliner qui ourlait ses grands yeux qui lui donna particulièrement bonne mine. Lui n’était pas sur son 31. Nicolas était un homme simple. Il avait gardé son pull en laine et son jean sombre. Il lui tendit la bouteille.
— Assois-toi, lui proposa-t-elle gênée.
Il prit place sur son canapé et, tandis que la maîtresse de maison préparait un plateau avec des flûtes et quelques amuse-gueule, Nicolas remarqua son flocon sur le petit sapin ce qui l’attendrit immédiatement. Quand Candice vint s’asseoir à ses côtés, la discussion s’engagea sérieusement. Ils avaient beaucoup de temps à rattraper. Les deux jeunes gens parlèrent, tour à tour, de leur passé. Nicolas eut de la peine en entendant que Candice n’avait jamais eu de famille. De son côté, il ne savait pas trop ce qu’il pouvait dire sur son enfance, mais le vin et la cuisine de la jeune femme agirent sur lui de telle sorte qu’il se sentit en pleine confiance et il fit quelques confidences. Candice était vraiment belle avec ses pommettes prononcées et sa bouche rosée. Quant au repas, qu’elle servit rapidement, il était particulièrement bon, comme tout ce qu’elle avait pu lui préparer jusqu’à présent. Nicolas se sentait bien, enivré, ensorcelé, il tombait amoureux. Candice ressentait-elle ce même sentiment ? Cette attirance ? Elle le dévorait des yeux, pourtant la table était garnie, n’était-ce pas bon signe ? Nicolas n’avait pas envie de tout analyser. Il voulait profiter de ce moment, avant son départ, et, bien qu’il eut constamment la bouche pleine, il se trouva être particulièrement loquace. Le plat principal avalé, Candice s’excusa de ne pas avoir eu le temps de préparer de dessert. Les deux jeunes gens se rabattirent sur le paquet de papillotes, plus par gourmandise que par réelle faim, car le repas avait été copieux. Le moment se prolongea tard dans la nuit. Ils avaient tant à se dire, tant à découvrir, tout en ayant l’étrange sensation de s’être toujours connus. Leurs corps se rapprochèrent spontanément. Elle posa sa tête sur son épaule et, lui, enroula son bras autour de sa taille. Ils se sentaient juste bien et auraient voulu que le moment dure éternellement pourtant l’aiguille de l’horloge les piquait de faire vite. Nicolas posa son regard sur le dénommé Norbert et sur toutes les décorations qui habillaient la pièce. Candice avait compris l’esprit de Noël. Elle l’incarnait même complètement, par son envie de faire plaisir aux autres, de donner le meilleur, par sa gourmandise, sa générosité, son amour que le jeune homme avait perçu dans ses pâtisseries, et qu’il ressentait, maintenant, totalement en l’embrassant. Il caressa le rêve qu’ils pourraient avoir un avenir ensemble. Tout cela serait magique, mais la magie Nicolas y croyait. Alors, enivré par l’ambiance, l’amour, l’euphorie du moment, il se décida à tout lui dévoiler. Les yeux de Candice s’agrandirent quand il lui parla de ses projets d’avenir. Il lui annonça qu’il allait reprendre le travail de son père. Il lui parla des grands espaces, de la nature, du froid, de la neige, de tout ce qui l’attendait, là-bas, au Pôle Nord. La jeune femme s’imagina voyager avec lui et ses yeux s’illuminèrent quand elle comprit comment il allait rendre les autres heureux. Nicolas se racla la gorge, pour trouver du courage. Il n’avait pas peur de lui poser la question, mais peur de sa réponse.
— Candice, serais-tu prête à venir avec moi ? C’est soudain, je sais mais, je le regretterais, si je ne te le proposais pas.
La jeune femme sourit, elle n’était pas dans son état normal. L’ambiance, l’alcool, ce sentiment fort en elle. Elle se sentait, en cet instant, prête à tout. Alors elle répondit positivement. Les deux jeunes gens passèrent la nuit ensemble et, quand le soleil se leva le lendemain, le 24 décembre, Nicolas tenait Candice dans ses bras. Il ouvrit les yeux et vit son joli visage encore endormi contre lui. Il sourit instantanément, bêtement, comme quelqu’un d’amoureux. Il dégagea son bras et se leva. Le matin était déjà entamé et il avait quelques affaires à régler avant son départ alors il s’habilla pour sortir. Candice se réveilla et le trouva en caleçon dans son salon. À son air amusé, on pouvait en déduire qu’elle était heureuse de la soirée qu’ils avaient passée. Elle lui proposa de petit-déjeuner. Elle faisait de merveilleux pancakes et des gaufres aussi, mais Nicolas n’avait pas le temps. Il posa un baiser sur son front, tout en réitérant sa proposition :
— Si tu veux t’envoler avec moi, ce soir, sois sur mon palier à 17h.
Candice eut toute la journée pour se torturer l’esprit. Nicolas était beau, prévenant, doux, intrépide … magique. Il lui proposait un monde merveilleux, féérique auquel elle avait toujours cru sans forcément se l’avouer. En étoile, au milieu de son lit, elle refit la liste des points positifs et négatifs de la situation. Elle le connaissait à peine, il fallait quitter sa vie ici, son travail, Clara. Face à ça, il y avait ce frisson de l’aventure et puis, elle devait bien en convenir, son emploi ne l’épanouissait pas et puis, surtout, il y avait Nicolas.
17h, Nicolas tendit la clef de son appartement à l’agent immobilier et la porte se referma sur lui. Candice n’était pas là. Il attendit un petit peu, décrocha la plaque sur laquelle était gravé son nom « Santa » et la garda dans son poing fermé. Il regretta brutalement de lui avoir avoué son secret. Pourtant, pour que ça marche, il devait bien le lui dire… Le jeune homme posa une dernière fois son regard sur la porte voisine qui s’ouvrit soudainement. Candice apparut alors, avec une valise à la main, et saisit rapidement la sienne de l’autre. Elle était prête à le suivre, il avait trouvé sa Mère Noël ! Quelques heures plus tard, les clochettes tintèrent pour un vol rapide et plein de féérie puis, le 25 décembre, après une nuit magique, les deux jeunes gens se réveillèrent enroulés l’un contre l’autre dans un plaid, au Pôle Nord. Nicolas avait reçu le plus grand des présents : l’Amour et Candice vécut, enfin et éternellement, le Noël de ses rêves.
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iris monroe
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Il y a 2 ans
May Darmochod
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Il y a 2 ans
Lexa Reverse
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Il y a 2 ans
May Darmochod
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Il y a 2 ans
larchotte
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Il y a 2 ans