Landry La Princesse Corrompue La robe blanche

La robe blanche

La porte d’entrée s’ouvre soudainement. Un nouvel elfe entre dans l’habitat. Il n’est ni petit, ni très grand. Il a les cheveux gris, les yeux bleu-violet, la peau pâle, le visage plutôt féminin. Il porte un très bel habit blanc et gris qui lui va à ravir. Sur sa tête, un petit chapeau gris avec des feuilles rouges en guise de petite décoration.

- Eäril ! Se réjouit Amyrta, la princesse est là, entre, entre !

- La princesse ?! Sursaute-t-il.

Il se rue vers le salon et se dresse en face de moi. Il pose ses deux mains sur sa bouche, crispe ses yeux dans une joie adorable et sautille.

- Elle est magnifique, elle est magnifique, elle est magnifiiiiiiique ! Jubile-t-il.

- Merci, rougis-je.

- Ô princesse, quel honneur vous nous faites d’être présente parmi nous ! Puis-je embrasser votre main ?

- Bien sûr, souris-je.

Il s’agenouille noblement et prend délicatement ma petite main pâle. Il l’avance vers sa bouche et m’honore d’un tendre baiser avant de reposer ma patte. Il se relève en suivant puis s’installe aux côtés de Keïwenn.

- Depuis combien de temps êtes-vous arrivée ici ? M’interroge-t-il, le sourire toujours ancré sur ses lèvres.

- Elle est là depuis quelques minutes, répond Amyrta.

- Il faudra lui trouver une robe ! Exige Eäril, celle qu’elle porte est affreusement… Légère et sale !

Oh, oui, je suis encore habillée de mon dessous de robe… J’ai honte. J’espère qu’ils n’ont pas la notion du sous-vêtement dans ce monde…

- J’en ai une qui lui ira à ravir, sourit Amyrta.

- Laquelle ? Demande Eäril.

- Une blanche avec des roses violettes.

- Oh, oui, oui ! Celle-là ! Sublime ! Qu’elle la mette, tout de suite ! S’ébaudi-t-il.

Keïwenn, sûrement amusé par le comportement presque enfantin d’Eäril, ricane. Amyrta, le sourire aux lèvres, se lève de son fauteuil et s’avance vers une porte. Elle entre dans la pièce. Durant ce temps, Eäril me regarde d’un air ébahi, les mains toujours sur sa bouche.

Amyrta ressort deux minutes plus tard avec une grande et majestueuse robe blanche, dotée de magnifiques dentelles et de roses sublimes. Elle me tend l’habit.

- Allez-vous habiller dans ma chambre, me sourit-elle.

Je me saisis du vêtement, me lève et me dirige vers la salle dite. Je contemple durant quelques instants la robe avant de la mettre : elle n’a pas vraiment le même style que les habits que je mettais, mais elle me plait tout de même. Ce qui me dérange, néanmoins, c’est qu’elle ressemble à une robe de mariée… Bref, peu importe, c’est déjà fort gentil de la part d’Amyrta de me prêter une de ses belles robes.

Je l’enfile. J’aimerais voir ce que cela donne sur moi… Mais il n’y a pas de miroir. Tant pis : mes nouveaux amis me diront sûrement leurs avis.

Je sors de la chambre. Le regard de tous les elfes se posent sur ma personne.

- Encore plus magnifiiiiique ! Se réjouit Eäril tout en sautillant.

Amaris et Amyrta me regardent d’un air ébahi. Quant à Keïwenn, son regard reste étrangement figé sur moi. J’ai l’impression qu’il me contemple… Sa bouche est entre-ouverte. Il esquisse un air perdu, hypnotisé. Cela me gêne un peu : j’en rougis…

Eäril passe une main devant le regard de Keïwenn, le réveillant ainsi de son admiration.

- Très belle, sourit Keïwenn.

Amaris ricane. Il a sûrement remarqué le blocage que son camarade a fait sur ma personne.

- Bon, bon ! Souffle Amyrta, ce n’est pas tout, mais il vous faut un logement, princesse ! Venez avec moi !

L’elfe se dirige vers la porte d’entrée. Je la suis. Néanmoins, je sens un regard se figer encore sur moi. Je retourne vivement ma tête : Keïwenn me regarde encore. Intimidée, je lui dessine un petit sourire crispé. Il tourne sa tête et rougit.

Je sors de l’habitat de la chef. Je marche à ses côtés, silencieuse. Je repense à tout ce qu’ils m’ont racontée : mon amour pour Musidor, mon mariage forcé… Et puis, je pense aussi à ce regard étrange que Keïwenn a posé sur moi : j’en avais le cœur emballé.

- Ne faites pas attention à Keïwenn, me dit Amyrta, brisant ainsi le silence.

- Pour… Pourquoi ?

- Il a toujours été fou amoureux de vous.

- … C’est-à-dire ?

- Il sait qu’il n’a aucune chance avec vous. D’un côté, parce que vous êtes obligée de vous marier avec l’ange Meramel, un Être à la beauté incomparable, mais aussi parce qu’il sait que vous portez encore un certain amour envers Musidor, du moins, vous allez à nouveau l’aimer.

Il m’aime donc… Je trouve cela mignon. Mais je suis encore plus perdue, du coup… Il est vrai que je pense encore à Musidor… Par ailleurs, qu’ont-ils fait de lui ?

- Et… Il est où Musidor ?

- Enfermé dans un donjon dans les montagnes. Cela va faire la vingtième fois que l’on arrive à le prendre en otage, mais il arrive tout le temps à s’échapper ce coquin. Cependant, ne rêvez pas : nous ferons tout pour que vous ne le voyiez pas. Vous êtes promise à Meramel.

Dans un donjon, dans les montagnes… De toute façon, où pourrai-je trouver cette prison ? Même si j’ai une étrange envie de revoir ce sorcier maudit… Un instinct dangereux me dit de chercher ce donjon : ma raison me dit que cela est beaucoup trop risqué. Mais ce désir est si grand que je pourrais ignorer ma raison…

Nous arrivons auprès d’une petite maison, toujours en bois. Nous y entrons. L’intérieur est aussi chaleureux que celui de l’habitat d’Amyrta.

- Bien, je vais vous laisser seule afin que vous puissiez vous retrouver un peu. Je viendrai vous chercher pour le repas. A ce soir, princesse !

Elle ferme vivement la porte derrière elle. Je m’assoie sur un des fauteuils.

Musidor…

Musidor, ce cher Musidor…

Ce regard qui m’avait l’air terrifiant la première fois… Un regard qui est devenu, ensuite, fort charmant…

Ces frissons que j’ai ressentis lorsqu’il a glissé sa main vers le bas de mon dos…

Cette fougue étrange que j’avais envers lui…

Et pourquoi pensé-je encore et toujours à lui ?

Il hante mon esprit… Comme si j’étais amoureuse de lui…

J’irai à la recherche de ce donjon. Je demanderai à Keïwenn de m’accompagner pour nous promener. Non, non, pas Keïwenn, apparemment il est amoureux de moi : sa compagnie serait fort gênante… Amaris, alors ! Mais il a l’air beaucoup moins niais que son camarade et pourrait me démasquer beaucoup trop vite… Eäril ? Malgré son image puérile, il a l’air très ancré dans les règles de son Royaume. Bon, il ne me reste que Keïwenn, alors…

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4 commentaires

Rouquine13

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Il y a 9 ans

Rien que le titre de ton chapitre me donnait l'eau à la bouche ! ;-) Franchement, j'adore ta plume.

Miskail

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Il y a 9 ans

Il manque plus qu'une personne pour la suite, allez venez liker !! :)

camrynmesserschmidt

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Il y a 9 ans

Tu viens chez moi, normal que je vienne chez toi! J'aime ♥ promis niveau originalité je compte m'améliorer niveau commentaire! :o

Nais blh

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Il y a 9 ans

j'ai adoré te lire, j'aime beaucoup ta plume :) si tu as envie, j'écris moi meme un récit et j'aimerais beaucoup avoir tes avis, tes conseils, c'est toujours un plaisir de vous lire, pour pouvoir avancer :)
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