Fyctia
Chapitre 2.3
Il m'analyse pendant un petit laps de temps, toujours accroupi au même endroit puis s’avance dans la même posture, effaçant ces petits centimètres que j’avais mis entre nous. Tout doucement, il lève sa main tout en me regardant dans les yeux, et prend une de mes mèches de cheveux noirs entre ses doigts, la rapprochant de son visage, puis jusqu'à son nez avant de les sentir profondément. Il les relâchant et se relève pour mieux m’observer, me regardant de haut en bas toujours avec ce sourire narcissique qu'il n'a pas lâché depuis qu'il m'a aperçu.
- Où est ma famille...c’est toi qui as fait...tout ça ?, bégayé-je, dérouter par ce qu’il vient de faire.
- Non, relève toi et suis-moi, dit-il d’un ton sec en se retournant, commençant sa route sans attendre, s’attendant à que je lui obéisse instantanément.
- Pourquoi je devrais t'écouter, et surtout pourquoi je suivrai un inconnu ?
Il s'arrête, tournant seulement sa tête d'un quart de tour et me répond d’un ton strict en ayant perdu sur ces lèvres son émotion, enfin, si on peut dire.
On dirait qu’il ne s'attendait pas à que je lui réponde.
- Si tu veux survivre, tu n'as pas le choix que de me suivre.
Si ce n’est pas lui, c’est qui qui à saccager ma maison. Et où sont mes frères et ma mère ?
- Comment je peux être sûr que ce n’est pas toi le responsable de tout ça ?, l’interrogé-je.
Il se retourne et me regarde droit dans les yeux comme pour appuyer que ce qu’il va déclarer à la suite sera la vérité.
- Elle te va à ravir.
S'il s’attend à un merci, faudra qu’il me menace d’une arme.
Il fouille dans une de ces poches de son pantalon noir. Lorsqu'il retire sa main, un objet reflète la lumière de l’ampoule au-dessus de nous. Un couteau. Plus précisément une sorte de dague, sa est lame tranchante et sa manche est ornée d’un serpent noir au yeux d’or.
Encore une fois j’ai pensé trop vite. Je ne peux qu'imaginer alors qu'il va l'utiliser sur moi, ce qui m'a fait prendre un inspiration, la retenant par peur sans m'en rendre compte.
- Respire, je ne vais pas te tuer, lance-t-il en souriant. Enfin, pas de suite en tout cas.
- Quoi ?
Je recule d’un pas.
- Je plaisante, détends toi, continue-t-il de sourire en parlant.
Après ces mots, c'est qu'à ce moment ou je remarque que je suis en manque d’air, et reprend donc mon souffle normalement. Etrangement, l’entendre sourire m’a un peu rassuré.
Ces émotions changent trop rapidement, il faut que je fasse attention à ce que je dis sinon je risque d’y passer.
Je ne le lâche pas des yeux, l’observant faire de la place autour de nous, toujours avec la dague en main. Après avoir éloigné de nous toute mes affaires, il se met face à moi.
- Tu es prête ?
- Prête pour…
Sans me laisser terminer ma phrase, il écrase la lame dans sa main, puis la retire d’un coup sec faisant couler son sang sur le sol. Sur mon visage se colle une expression à la fois troubler et apeurer.
Je mets une main sur la bouche pour ne pas faire sortir le moindre bruit, le regardant s'accroupir, utilisant les gouttes de sang tombées au sol pour y dessiner le chiffre huit en grand à nos pieds.
En se redressant, il m'agrippe soudainement le bras me ramenant à lui violemment, puis me serre dans ces bras.
- Lâche moi, tu fais quoi ?, crié-je.
Je me dandine de toutes mes forces, espérant de me sortir de son étreinte, mais sans succès. Je reste immobile, épuisé par ces mouvements et garde les bras le long du corps et coller à lui malgré moi, attendant de voir ce qu’il fera par la suite, lorsqu'un chuchotement arrive à mon oreille :
- Reste calme, je vais seulement… te faire beaucoup souffrir.
Mes yeux s'agrandissent et une montée d'adrénaline monte en flèche, me permettant de le pousser d'une grande force, me dégageant enfin de son étreinte. Au moment de m'enfuir, je me retiens de le faire, le regardant sans voix.
- Que...tu..., bégayais-je, perdant tous mes mots.
Mes yeux sont toujours grand ouverts mais cette fois non pour ce qu’il a dit juste avant mais plutôt parce que je vois, déconcerté au point de ne plus arriver à m'exprimer correctement.
À ce moment précis, je ressens des picotements qui me rappellent une sensation déjà connue. De seconde en seconde, ces mêmes picotements se changent très vite en une douleur gigantesque.
- Mon ... AHHH, criais-je, plié en deux, serrant très fortement mes paupières et mes dents.
Ma peau, mes muscles, mes veines ainsi que mes os, décident alors de prendre la parole. Leurs discussions désordonnées résonnent à la suite comme un écho dans ma tête, tandis que ma bouche reste muette, entendant seulement mes pensées. Mon dos me fait affreusement souffrir, que m'a- t-il fait ?
- C'est exceptionnel, ça va passer vite, ne t'en fais pas, dit-il pour me faire passer la pilule plus facilement.
- Je... pourquoi je…
2 commentaires