Lulukibook La mélodie de l'île perdue Chap. 2 : Rêve divin

Chap. 2 : Rêve divin

Je me réveillais alors que tout autour de moi était sombre. Au départ, cela ne m’a pas paru étrange, presque habituel. Cependant, il faisait beaucoup plus noir qu’à l’accoutumer. J’avais l’impression d’être entourée d’encres. J’étais seule et pas un seul bruit ne se faisait entendre. Je me sentais mal à l’aise, comme si je n’étais pas à ma place. J’angoissais, essayant de me souvenir des événements de plus tôt, sans y arriver. Je commençais à avoir du mal à respirer, lorsqu’un bruit, comme un battement se fit entendre. Semblable au cognement d’un cœur vibrant, cela m’apaisa quelque peu. Je ne bougeai pas malgré tout, me demandant toujours en quel lieu je pouvais bien être. Observant autour de moi, j’entendis soudainement mon nom qui, comme un écho, se répétait inlassablement. Je me mis alors à crier d’effrois « Qui est là ?!! Que me voulez-vous ?? Où suis-je ??!!! ». Mes yeux devenaient brillants et je me recroquevillais sur moi-même, terrifiée. Lorsque j’enfonçai ma tête entre mes bras, désirant couvrir mon regard, mon nom cessa d’être prononcé. À la place, la douce mélodie que j’entendais en temps normal se mit à résonner. Encore tremblante, je ne souhaitais quitter ma position, mais je le fis tandis que mon nom fut de nouveau dit d’une douce façon. Je relevai la tête, apercevant face à moi un triton aux aspects sage et jovial. Il tendait la main vers moi, un sourire sur le visage.



Il affichait un air compatissant et je ne pus me retenir de prendre la main qu’il me tendait, comme envoûter. Qui était cet homme ?, me questionnais-je. Je n’en savais rien et pourtant tout en lui m’inspirait confiance. Il se mit alors à me parler. Ne me demandez pas comment je l’ai su. Ses lèvres ne bougèrent pas et la voix que j’entendais, je fus la seule à l’entendre, mais toutefois, j’étais sûr qu’elle ne pouvait venir que de lui. Sa douce voix commença par prononcer mon nom. « Mélodie, »

« Je voulais depuis longtemps te parler. »

Ce fut la première phrase qui me fut parvenue.

« Qui êtes-vous ? »

« Cela n’a pas d’importance, j’ai à te parler et tu dois m’écouter. »

« Qui a-t-il ? »

« Tu dois protéger ta cité du danger. »

« Quel danger ? »

« Les dieux, qui jadis vous ont submergé, convoitent aujourd’hui d’en finir avec ton peuple. »

« Pourquoi ? Qu’avons-nous fait ? »

« Rien, mon enfant. L’avidité et la jalousie des dieux n’ont pas d’explication. »

« Qui êtes-vous ? »

« Mon enfant, je ne puis rester plus longtemps. Touche l’artefact et ainsi, tu me retrouveras. En guidant tes pas, je t’aiderais à sauver ta cité engloutie. »



Comme revenant à moi, la silhouette disparue et la lumière envahit l’espace sombre où je me trouvais. J’ouvris alors les yeux, retrouvant autour de moi le marché. Les gens s’inquiétaient, me demandant si tout allait bien. Je ne leur répondis que brièvement, distraite par le rêve que je venais de faire. Je ne voulais pas des mains ni du soutien qu’on me proposait. Je réclamais des réponses.

« Étais-ce vraiment un rêve ? » Tout m’avait semblé si réel. M’excusant et quelque peu sonné, je partis sans laisser le temps à la foule de m’arrêter.


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