Fyctia

Les pensées de Lévi se confirmèrent, il devenait de plus en plus difficile pour lui de se sentir à l’aise dans sa propre maison. Ainsi, il restait le plus clair de son temps dans sa chambre, évitant soigneusement de croiser les Ombres et surtout Leif Brack.

Malheureusement, un soir, en sortant de la salle de bain immense du premier étage, Lévi croisa le mage noir au détour d’un corridor, les cheveux humides, un bas de pyjama léger et un t-shirt pour habits.

— Tiens tiens, dit Brack de sa voix grave. L’ours est sorti de sa tanière.

Sans donner réponse, le jeune blond tenta de le contourner pour rejoindre sa chambre, mais l’homme l’en empêcha en tendant sa main devant lui, posant ses doigts sur son torse. Lévi se recula instantanément pour rompre le contact entre eux.

— Que me voulez-vous ? s’exclama-t-il, prit au dépourvu.

Leif Brack sourit, de ce sourire qu’il réservait à Lévi dès qu’il le rencontrait. Un sourire qu’il détestait.

— T’intéresses-tu à la magie que je pratique ? Je pourrais te faire découvrir des choses que tu n’as jamais explorées.

— Plutôt crever, répliqua-t-il immédiatement.

L’homme ricana, il n’était pas impressionné par ce piètre rebelle, il en avait convaincu des plus ardus que lui.

— Tu sais que la réputation de ta famille est entre mes mains. Je pourrais même décider de tuer tout le monde ici, si je le désirais.

La bile monta dans la gorge de Lévi, fixant le sol avec insistance, incapable de soutenir le regard de Brack. Ce dernier s’avança, sa proximité était étouffante, son parfum envahissait ses narines provoquant une nausée persistante. Une goutte de sueur glissa le long de sa nuque, déclenchant un frisson désagréable.

— Je n’en ai pas fini avec toi, Lévi Parkes, murmura le mage noir.

Leif Brack posa sa main sur la joue du garçon, un éclair parut traverser la peau de son visage, il recula d’un pas, horrifié. Quelque chose s’insufflait en lui, comme un parasite semblant couler dans ses veines. Une haine noire embrasa sa tête pendant une seconde, puis il ressentit de nouveau une peur viscérale.

Brack consentit enfin à offrir un peu d’espace au jeune homme, qui s’élança en courant jusqu’à sa chambre. Comme à son habitude, il verrouilla la porte. Lévi se recroquevilla au sol, dos contre celle-ci, comme pour protéger son intimité d’une éventuelle intrusion. Il ne put retenir un sanglot, mais qu’avait-il fait pour mériter ça ?

Il resta là toute la nuit, n’arrivant pas à trouver le sommeil, son esprit était empli de pensées torturées, une colère démesurée grandissait en lui sans qu’il ne sache pourquoi. Ce mage noir lui avait fait quelque chose, il ressentait un pouvoir galvaniser l’extrémité de ses doigts, une haine qui ne réclamait qu’à exploser.

(à suivre...)