Fyctia
Chapitre 17.1
Sur la route, novembre 2024, présent
Les températures étaient fraiches, le soleil côtoyait les nuages dessinant des dégradées de rose et de bleu dans le ciel. Elena Benson et Lévi Parkes marchaient vers une moto bleu métallique sur le parking d’un petit restaurant de campagne. Lévi enfourcha l’engin alors qu'Elena soupira et mit son casque. Les heures qu’ils avaient déjà parcourues lui avait donné mal aux cuisses, la pause qu’ils avaient faite pour se reposer et manger n’y avait rien changé. Elle monta à son tour sur la moto, et passa immédiatement ses bras autour de Lévi. Au début, elle avait bien essayé de se tenir aux poignées au niveau de la selle, mais cette position l’avait rapidement fatiguée et elle se sentait plus en sécurité en passant ses mains autour de son pilote. Elle serrait également au maximum ses jambes contre la moto, créant involontairement une plus grande proximité avec Lévi. D’ailleurs, celui-ci posa une de ses mains sur celles de la jeune femme, l’obligeant à resserrer encore plus son étreinte.
— N'hésite pas à te tenir fortement à moi, dit-il en revêtant lui-même son casque.
Elena s’en voulut de sentir son visage se réchauffer malgré le froid. Elle plaqua son torse contre le dos de Lévi. C’était tout de même rassurant de le sentir proche d’elle.
Les deux dernières heures de route se passèrent sans encombre, la jeune magicienne observait le paysage qui se dessinait sous ses yeux, se disant que l’Angleterre était belle. Ils empruntèrent des sentiers pittoresques entourés d’anciens arbres, dont les branches s’étiraient au-dessus de la route, érigeant un dôme naturel. Ces arbres dévoilaient par moments les rayons du soleil, créant des jeux d’ombre et de lumière qui dansaient sur la surface de la route. Le parfum frais de la forêt les enveloppait, ce qui eu pour effet d’apaiser Elena.
Il était presque 13h quand ils arrivèrent au cottage loué par Lévi, sur une petite route dans le village de St Neot, au cœur des Cornouailles. Ils furent très vite accueillis par une dame souriante d’un certain âge. Elena laissa le jeune homme s’entretenir avec elle pendant qu’elle prenait leurs deux sacs.
— Notre logement est par ici, dit Lévi en invitant Elena à le suivre.
Elle le suivit en silence, elle ne pensait qu’à se coucher dans sa chambre et pour n’en ressortir qu’après un sommeil long et réparateur. La nuit de la veille avait été courte. Bien qu’ils s'étaient couchés tôt en vue du voyage, Elena avait très mal dormi, se réveillant régulièrement.
Un joli cottage s’offrît à leurs yeux, niché au milieu d’une végétation automnale fournie. Lévi mît la clé dans la serrure, et le duo entra tandis qu’une odeur de bois brûlé infiltra leurs narines. Une douce chaleur envahit Elena et elle sourit en découvrant la cheminée allumée. Leur hôte était bien serviable et leur avait même laissé un panier gourmand avec des spécialités du coin : du fromage, du cidre, des saffrons buns et des cornish pasties. Le jeune homme s’empara d’une brioche au safran et la mit dans sa bouche, alors qu’Elena visita la petite maisonnette. Des poutres en bois traversaient le plafond bas, créant une atmosphère chaleureuse et rustique. Les murs en pierre abritaient la cheminée, entourée de fauteuils moelleux, tandis que des étagères exposaient une collection de vieux livres. La cuisine était vintage, avec des carreaux à motifs et une table en bois robuste. Dans cette pièce de vie, sur le mur du fond, il y avait une unique porte qu’Elena ouvrit pour découvrir une chambre où il y avait deux lits simples, et une alcôve qui laissait entrevoir une salle de bain. Lévi arriva près d’elle et celle-ci lui lança un regard interrogateur.
— Tu ne m’avais pas dit qu’il y avait deux chambres ?
— J’avais vu qu’il y avait deux lits, je pensais que…
Ils se toisèrent un moment, et la jeune femme ne put s’empêcher de pouffer de rire.
— Je peux dormir sur le canapé, balbutia Lévi gêné.
— Tu as vu ce canapé ? Une vraie antiquité ! Tu ne vas pas dormir là-dessus. On peut partager la chambre, après tout, il y a deux lits.
Elena entendit à peine le jeune homme confirmer, elle était tellement fatiguée qu’elle se moquait bien de partager la chambre avec lui. Même si elle ne pouvait nier que leur rapprochement récent lui faisait se poser des questions. Elle était consciente de ressentir quelque chose pour lui, ses sentiments la remplissaient de doutes.
Chassant ses idées tourmentées de son esprit, elle annonça à Lévi qu’elle allait prendre une douche. Et ce sont les cheveux humides et les joues rouges qu’elle sortit de la chambre quelques minutes plus tard après s’être relaxée sous une eau brûlante.
Lévi avait laissé sa veste de moto sur le dossier d’une chaise, et avait fait chauffer de l’eau, préparant deux tasses de thé. C’était l’un des moments préférés d’Elena, quand ils buvaient tous les deux, comme une sorte d’habitude entre eux, un rituel qui s’était répété ces derniers jours. Elena avait appris à les apprécier même si l’instant consistait à boire leur infusion en silence.
— J’ai regardé où se trouve le premier endroit de la Carte des lignées, dit Lévi en s’installant à la table rustique de bois près d’Elena. Ça s’appelle le Puits des Ames et c’est à Port Isaac, à environ 30 km d’ici.
— Génial, encore de la moto, soupira la jeune femme.
Lévi sourit, et Elena remarqua une fossette sur sa joue droite.
— Personnellement, j’ai trouvé le trajet agréable.
Il continua de sourire, et pour Elena, faire tourner sa cuillère dans la tasse devint soudainement une activité passionnante. Le silence retomba un moment, avant qu’elle ne demande :
— Quand irons-nous ?
— Demain matin. Je crois qu’une vraie nuit de sommeil nous ferait du bien.
Elle opina, et c’est au son des bûches qui crépitaient dans la cheminée qu’ils burent leur thé.
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Kat_emerald
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Il y a un an
Siha
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Il y a un an
PICOT
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Il y a un an
Siha
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Il y a un an