Fyctia
nos mouvements 1.1
Assis en face de moi, le guérisseur et mon sauveur, m'observaient comme s'ils venaient de trouver un caillou bizarre sur la plage. Pendant qu'ils me dévisageaient, je fis de même en prenant conscience, que j'avais affaire à des géants. L'homme qui devait me "guérir", faisait facilement dans les trois mètres de hauteur. Sa peau, comme celle de ses semblables, ressemblait à un ruisseau bleu, où des traînées rouges apparaissaient par endroits. Elles étaient marquées par des runes, gravées en relief, qui semblaient vouloir sortir d'en dessous leur épiderme. Leurs yeux possédaient un anneau d'une couleur claire, s'imposant dans l'iris déjà coloré !
Finalement, l'homme quitta son siège, prit mon visage, l'observant sous toutes ses coutures. Il n'avait besoin que d'une seule main, puisque celle-ci englobait facilement le tour de ma tête ! Il s'attarda derrière mes oreilles, puis fini par prendre délicatement mes mains, comme s'il manipulait de la porcelaine, en concluant le tout avec un "hum". Il retourna s'asseoir, se caressa le menton et regarda gravement son ami.
- Que se passe-t-il ? Le sauveur, accroché à ses lèvres, attendait le verdict.
- Elle est différente. Elle n'est pas comme nous.
- Je le vois. Elle est petite et fragile.
- Bah hey... Ils me regardèrent tous les deux, presque choqués que je sache parler.
- Peut-être que c'est un nouveau sort. La possibilité de nous rendre à cet état, petit et faible. Un avantage pour eux, de gagner la guerre.
- Mais elle ne nous connaît pas. Elle ne sait même pas qui sont nos ennemis. Est-ce que ce nouveau sort, serait-il capable d'effacer la mémoire de l'hôte ?
- Possible... Le guérisseur, compatissant à ma "maladie", fini par me sourire chaleureusement. Mais rien n'est grave, tant que Rostanne n'a pas donné ses paroles ! Il se leva, faisant face à son ami. Emmène-la aux terres vertes, à la cité gardienne et agit selon ce que te dira Rostanne. Si tu as besoin de mes conseils, tu me trouveras au champ de bataille, mon frère.
- Prends soin de toi, Garlick.
- Et toi d'elle et de toi... Soldat !
Lorsque Garlick partit, nous laissant seuls dans la tente, je sentais le soldat nerveux. Quelque chose le tracassait à l'idée d'aller voir ce Rost... truc. C'est en plongeant ses yeux dans les miens, qu'il fut envahi d'un nouveau courage, où il m'annonça qu'on partirait demain matin à l'aube.
- Pardon, mais euh... Je ne suis pas malade. Un petit rire m'échappa, me faisant instantanément rougir. Je suis juste différente. Je ne suis pas comme vous, c'est tout. Il me regardait... Je ne saurais dire comment. Ses yeux étaient comme tristes, où j'y ressentais une pointe de pitié et en même temps, il m'observait comme si ce fameux caillou commençait à devenir une vieille éponge toute ramollie. Est-ce que j'étais en train de le dégoûter ?
- Viens. On va aller se reposer. Il lança ces mots comme si j'en avais le plus besoin que lui ! Donnant un coup dans mon ego, je me levai agacée, me prenant le pied dans les oreillers ! Je trébuchai sur lui, me rattrapant au mieux à ses bras. L'un contre l'autre, nous restâmes quelques secondes, immobiles, comme frappés par une certaine évidence...
- Dépêchons-nous. Sans aucune empathie, il me lâcha, où je finis par tomber au sol, comme un pauvre caillou.
Je me relevai en vitesse, le poursuivant à travers le camp. J'avais beau lui hurler que je n'étais pas malade, il ne voulait pas me croire. En réalité, il ne m'écoutait même pas !
- Je ne connais pas ton monde ! Je hurlais cette phrase au côté d'un feu de camp, où trois immenses guerriers mangeaient. Le soldat se retourna, venant en trombe me chercher. Il prit ma main, me collant contre lui, en essayant de me rendre invisible.
- Si. Tu es malade. Tu ne t'en rappelles plus, voilà tout. Les TIPOLLE sont capables de choses horribles. Ils puisent leur pouvoir dans le puits des Perdus ! Jusqu'à maintenant, on arrive à leur face, uniquement grâce à Rostanne. Ce que tu es devenue est une preuve qu'ils ont augmenté leurs puissances. On fait peut-être face à une nouvelle catastrophe, mais en attendant que Rostanne ne t'ait examinée, fais- toi discrète. Personne ne doit le savoir.
- Je comprends, mais... Soudain, on s'arrêta auprès d'un chariot, où il plongea ses mains dans les miennes. Comprenait qu'aucun garçon ne m'avait touché, c'est pourquoi, je rougis immédiatement, ne trouvant plus la force de parler. Il fixait les mouvements de nos mains, sans vraiment les regarder.
- Avant toi, nous étions touchés par un sort similaire. Il transformait la victime... Expirant comme s'il endurait une dure épreuve, il continua difficilement. La victime subissait une perte de mémoire instantanée, qui la poussait à se tuer. Comme possédée par un fil, elle prenait n'importe quoi autour d'elle et... Laisse-nous t'aider, même si à tes yeux ça te paraît insensé, d'accord ? Ses grands yeux posés dans les miens et ses mains tenant les miennes, il m'était impossible de lui dire non. Il était traumatisé et blessé après ces événements et si je pouvais l'aider en l'écoutant, pourquoi pas. Je discuterai avec ce Rostanne, qui “semblait” tout savoir sur tout.
Je me laissais guider, sans broncher ou même crier que le monde était fou. Le soldat me tenait toujours la main, sans doute parce qu'il avait peur que je prenne la fuite... L'idée m'avait traversé l'esprit, mais le champ de bataille n'était pas loin et surtout, je ne connaissais rien du monde dans lequel j'étais tombée ! Il fallait que je détermine comment j'étais arrivée, avant de trouver, comment en repartir.
1 commentaire
François Lamour
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Il y a un an