Fyctia
2. Héra
J’arrive en milieu d’après-midi, pour le briefing d’avant-poste. Ce soir, grande soirée de mécénat. Des gros sous vont être distribués pour diverses causes : recherches médicales, archéologie, robotique… bref… tout ce que le petit peuple n’a pas accès. Mais ce type de soirée me rapporte un bon complément, alors je ne le refuse pas. C’est grâce à ma seule connaissance, Mélanie que j’obtiens ce type de contrat.
Mélanie, aussi blonde que je suis brune, à la peau pâle au sourire enjôleur et à la communication si facile. Tout le monde l’aime. Tout le contraire de moi, en sorte. Mais, je ne sais pas pourquoi, elle s’intéresse à moi et cela, depuis le premier jour où j’ai mis les pieds au resto où j’avais obtenu un CDD. C’est aussi grâce à elle, que j’ai obtenu le poste et je suis devenue une des meilleures serveuses de ce restaurant gastro, tenu par un grand chef, tout de même.
Je la rejoins donc en début d’après-midi, où le majordome et le directeur de l’établissement de luxe nous accueillent. Je ne vous relaterais pas le discours de présentation, ce sont toujours les mêmes et c’est ennuyeux. J’en profite pour regarder autour de moi et un mot, un seul : LUXE. J’ai dû mal à concevoir tout cet étalement de richesse alors que beaucoup d’êtres humains vivent en dessous du seuil de pauvreté. Toutes ces choses me mettent en colère : l’injustice, le mal que nous pouvons engendrer et cet égoïsme… Non, je ne le supporte pas. C’est pour cela que je répète sans cesse que je ne suis pas à l’aise dans le monde dans lequel, j’évolue.
J’attrape un coup de coude. Je me retourne vers Mélanie qui me signale que le discours est terminé et que nous devons passer au vestiaire mettre notre habit protocolaire. J’aime utiliser ce terme. Il me fait rire et me correspond. Discussions, rires, tout cela me pèse et je me vêtis très vite pour rejoindre la salle de séminaire, où des tables ont été dressées. A nous d’installer le reste. Je suis en charge des nappes avec Mélanie et ensemble, nous les dressons : pas de plis, repassage obligatoire sur chaque table et nous vérifions s’il n’y a aucune tâche. Nous y passons environ deux bonnes heures.
Dix-huit heures, encore deux heures à attendre. Nous faisons une pause et c’est le moment de nous restaurer. Des sandwichs nous ont été préparés. Rien de plus luxueux, mais ils ne sont pas mauvais. Je profite de ma solitude pour aller prendre l’air et m’en griller une petite. Je me faufile dans un coin où personne ne pourra me voir. Je m’assois sur des cagettes qui traînaient là, j’allume ma cigarette et me laisse aller. La première bouffée, toujours jouissive. Je ferme les yeux, je m’évade dans mon monde, celui qui me fait respirer et vivre…
« Connais-tu nos tristes pouvoirs ? Ceux qui maintenaient l’équilibre… Connais tu les vérités de la règle et des commandants. Depuis des millénaires, nous sommes dans l’isfet*. Nous ne voyons plus la lumière… nous sommes dans l’obscurité. Souviens-toi de ton bonheur passé. Tu étais belle, Hetpet, femme d’Ouserkaf. Tu étais libre de toute contrainte… Tu vivais sans te soucier des autres. Tu n’avais pas la carapace…. Trouve le et rejoins-nous… Fais renaître la maison d’occident. »
—Héra, tu as fini de rêver. Le boss nous demande…
Je reviens sur Terre, un peu chamboulée par cette rencontre. Elle était si belle et cette lumière qui l’entourait. J’avais cette sensation d’être revenue chez moi. J’étais bien, légère, libérée des chaînes qui m’entourent.
—Héra ! Tu es malade ?
Je me redresse et réponds à mon amie :
—Tout va bien, allons-y !
Un sourire sur ma face, je remets mes cheveux en place et allons faire semblant d’être bien comme tous…
*Isfet : pour les anciens égyptiens, l'Isfet représente le désordre, le mal, le dévoiement, le chaos et l'injustice. C'est l'antithèse de Maât.
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Alec Krynn
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Nûravoron
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Sissy Batzy
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Luna Joice
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Little-Lilah
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Nûravoron
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