Fyctia
Chapitre 9-3
— Alors, on se tourne plutôt vers les jeux ? J’en ai plusieurs, mais si tu veux, je te laisse choisir tranquillement.
Après deux heures intensives de combat un contre un sur Call of Muty, mon hôte me propose d’aller manger. Je regarde l’heure qui avance et en effet, c’est dans les heures que je dîne généralement. J’acquiesce et lui demande s’il a besoin d’aide.
— Oh pas de soucis. J’espère que ça ne te dérange pas, mais j’ai cuisiné ça hier soir. C’est toujours meilleur le lendemain. Reste assis, je vais aller mettre à réchauffer et je ramène de quoi mettre la table.
Il se lève du canapé et se rend dans la pièce d’à côté. J’entends un bip s’allumer, un frigo s’ouvrir et se refermer et des placards se faire maltraiter au fur et à mesure qu’il bouge dans sa cuisine. Je n’avais jamais pris autant de plaisir à jouer à un jeu vidéo. L’atmosphère s’est très vite détendue après quelques kills et quelques parties. Nous avons même commencé à nous chamailler sous l’applaudissement de mon cœur dans sa cage thoracique.
Oliver revient avec deux assiettes, deux lots de couverts et deux verres à vin dans les mains. Il pose tout sur la petite table de salon et arrange de sorte à ce que la table soit bien mise. Il s’approche de la commode qui se trouve en-dessous sa télé et sort de l’un des tiroirs, deux bougies qu’il allume avec un briquet qu’il a récupéré sans sa poche de pantalon. Il décore la table avec les bougies et me sourit exactement de la même manière que lorsqu’il est venu me chercher.
— Tu n’as aucune allergie spécifique ?
Je ris, amusé. C’est assez rare que cette question sorte lors du premier date.
— Non, c’est bon, aucun soucis de ce côté.
— Le plat est au four, j’ai fait des lasagnes, j’espère que tu aimes ça. Je ne savais pas trop quoi faire puisque je ne connaissais pas tes goûts, mais je me suis dit que c’était une valeur sûre.
— C’est parfait, vraiment, j’adore ça !
Vendredi 14 avril 2023, 21h30, chez Oliver.
La tension est très rapidement montée au cours du repas. Je suis bloqué entre l’assise et l’accoudoir du canapé et le torse nu d’Oliver. Les choses sont arrivées si vites. Il est beau, sexy, attirant, intelligent et son air taquin me fait craquer comme je n’avais encore jamais craqué. Mes phéromones se mélangent aux siennes et son bassin encore équipé de son pantalon et de sa ceinture vient rencontrer le mien tous les trois secondes par de légers à-coups. Je peux inhaler toutes les merveilles de son parfum qui enivre mes pensées depuis qu’il se trouve assis à côté de moi. Ses lèvres s’approchent doucement des miennes. Ne pouvant plus attendre, je dépose un vigoureux baiser sur sa bouche pulpeuse. Ses lèvres sont à croquer, elles sont dessinées pour être regardées, admirées et caressées. La chaleur grimpe tout autour de nos corps emmêlés.
Nous nous embrassons sans pouvoir se lâcher, comme si nous avions peur que ce moment ne prenne fin. Je me délecte de chaque douceur reçue. Je pose mes mains sur son torse brûlant, mais si bien musclé et caresse lentement chaque recoin qu’il m’est possible d’accéder dans la position dans laquelle je suis. Il passe sa main gauche dans mes cheveux et me tire la tête en arrière pour venir lécher mon cou jusqu’au col de mon haut. Il se relève, m’admire dans tous mes états et me fait signe de me relever pour enlever mes vêtements. Il prend son temps et savoure chacune de mes émotions qui sillonnent mon visage pendant qu’il me dévêtit. Une fois nu, il fait glisser son pantalon et son boxer à ses pieds et m’entraîne, en m’embrassant, jusque dans une autre pièce. Il caresse mon dos nu, passe ses mains partout sur mon corps. J’en fais autant sans perdre une seule fois ses lèvres des miennes. Arrivés dans sa chambre, il me pousse sur le lit et vient couvrir mon corps du sien. Je n’ai jamais ressenti une telle tension sexuelle avec un autre partenaire. Je n’avais encore jamais découvert ce feu ardent qui me dévore les entrailles et le cœur à chaque baiser échanger, à chaque moment où ses mains frôlent mes côtes. Je me perds dans l’instant, dans le moment présent et me donne entier à mon hôte au beau milieu de ses draps bleus et de son regard brun perçant.
Lundi 17 avril 2023, 17h05, à la pharmacie.
Ai-je été efficace aujourd’hui ? Non. M’étais-ce déjà arrivé ? Non. Raison ? Avoir passé un week-end entier entre les murs de l’appartement d’Oliver et faire l’amour plus d’une dizaine de fois. M’étais-ce déjà arrivé ? Non. Y pensé-je toute la journée ? Oui. Veux-je le revoir ? Évidemment ! Je ne sais pas quel type de sortilèges il m’a lancé mais je suis accro à son corps. Comment peut-on être un aussi bel Apollon, être gay ET être célibataire ? Franchement, c’est censé être impossible. Et s’il était déjà marié ? Que c’était juste pour essayer ? Non… Il avait l’air de s’y connaître… Alors où est le problème ? Il doit y en avoir un. Peut-être qu’il est au chômage ? Au vu de son appartement, j’en doute. Dans ce cas, il ronfle et je ne m’en suis pas rendu compte durant le week-end… Peu probable… Arghhh ! Ce n’est pas normal qu’il obsède autant mes pensées. Comment ça se passe d’habitude ? Je suis content, j’ai passé une bonne soirée, au mieux on se revoit une semaine plus tard, au pire, c’était un super one shot. À quel moment un premier date se prolonge un week-end entier et le mec m’amène même le lundi matin à mon lieu de travail ?!
Bien entendu, comme j’aurai pu m’en douter, quitter le travail et revenir avec le même mec, à bord de son gros bolide noir, ça crée des commérages au sein de l’équipe collégiales. L’équipe étant constituée uniquement de meufs, sauf moi, forcément que j’allais avoir le droit à une multitude de questions sur le week-end que j’ai passé avec le charmant « beau motard qui s’accoste sur le trottoir DE la pharmacie », comme elles aiment si bien l’appeler. Ce qui évidemment, ne m’aide pas à oublier les sacrés moments que j’ai pu passer.
— Alors ? Est-ce qu’il y aura une prochaine fois ? me demande Huguette, toujours pas en retraite.
— Je n’en sais rien, mais une chose est sûre, c’est que j’aimerai bien garder ça pour moi, pour le moment, Huguette.
— Oh ! Ne sois pas aussi réservé ! Tu peux tout nous partager, ici !
Ah oui, ah ça, c’est certain. Par contre, ça a un prix ! Tout Rennes risque d’être au courant de chacune de mes relations. Huguette, si tu savais à quel point tu es bavarde et que ton groupe de rami l’est tout autant que toi !
— Je vais bientôt y aller, Huguette. Je m’occupe du prochain client qui entre, et je rends ma veste.
— Pas de soucis, chéri !
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