Zoé Sonobe (zizogoto) La confiance Rennes Chapitre 1-1

Chapitre 1-1

Point de vue de Leslie.

Mardi 4 avril 2023, à 6h12.

Je me lève difficilement du lit et tente désespéramment de marcher droit jusqu’à la cuisine aménagée. Je me dote d’un verre et le remplis à ras bord d’eau du robinet avant de le porter aux lèvres. Décidément, je n’arrive pas à dormir cette nuit. Les cauchemars continuent et mes yeux gonflent à vue d’œil. À peine eus-je le temps d’avaler une gorger que j’entends du bruit derrière moi et me retourne, toujours le verre à la bouche.


— Tu n’arrives pas à dormir ?


— Je crois que c’est ma punition pour squatter chez toi depuis un an.


— Ma chérie, sache que tu es la bienvenue et que je suis super heureux de t’accueillir chez moi. Je te l’ai déjà dit et je te le répéterai autant de fois qu’il le faudra pour que tu imprègnes l’idée.


— Je me sens juste comme une larve, voire une coquille vide et je me doute qu’à force, tu dois en être lassé. Je suis certaine que mes ondes négatives parviennent à t’atteindre.


— Oh non, crois-moi, tu es une bouffée d’air frais. Je ne m’ennuie jamais avec toi, surtout lorsque l’on joue à la console jusqu’à pas d’heure. Je ne pourrai jamais m’en lasser, ça c’est certain.


— Surtout si tu arrives à me battre… Sinon, tu préférerai que j’aille me coucher rapidement pour ne plus voir ma sale tête.


— Je suis mauvais joueur, que veux-tu ? Ça n’empêche pas que je t’adore ma chérie. Jamais de la vie, je ne te demanderai de partir d’ici. Même s’il faudra bien qu’un jour tu refasses ta vie loin de mon fabuleux appartement.


— Non seulement je t’embête au quotidien, mais en plus, je suis incapable de partir. Il y a vraiment des fois où je me sens comme une vraie merde qui s’accroche à la porcelaine malgré les chasses d’eau tirées.


— Je vois que tu es très inspirée dès le matin, en ce qui concerne les comparaisons…


— Laisse tomber, je suis claquée, je raconte n’importe quoi.


— Essaie de te recoucher, peut-être que tu y arriveras mieux après t’être désaltérée.


— Tu me rejoins ?


— Oh tu sais, là je pense que je vais aller courir une petite heure, puis je prendrai une douche rapidement avant de partir bosser, donc ne t’inquiète pas, tu peux prendre toute la place dans le lit.


— Tu ne me le diras pas deux fois.


— Oh ça je sais, tu es capable d’imiter le cachalot échoué sur une plage sans problème. Je crois bien qu’il s’agit de ton don le plus incroyable.


— Arrête de raconter des bêtises. Je suis élégante quand je dors.


— C’est toujours bien de rêver ! Bon allez, je vais te laisser te recoucher, je m’habille et je sors.


Je prends les clefs mais ne t’inquiète pas, je te les ramène quand je rentre.


— Bon footing et fais attention à toi sur la route.


— Ne te fais pas de soucis, je suis habitué. Allez, bonne nuit !


Je lui souris et pose le verre désormais vide au fond de l’évier. Je retourne dans la chambre et me réinstalle sur le ventre, contre mon oreiller moelleux. Je sais que ce n’est pas la position la plus conseillée pour la santé, mais au fond, j’en ai rien à carrer, je suis bien comme ça et en regardant mon quota d’heures où je suis endormie, autant utiliser tous les moyens pour l’augmenter et effacer ces énormes poches sous les yeux. Heureusement que le fond de teint et les anti-cernes existent car je crois que l’on me prendrait pour un zombie de la série de onze saisons sur Netfixe. Alors que j’entends la porte d’entrée se refermer à clef, je ferme mes paupières et essayent de penser à des choses qui me détendent comme le son des vagues de l’océan Atlantique. J’aimerai bien aller la plage, mais je ne sais pas si j’ai le courage à voir tous ces gens heureux jouer dans le sable et barboter dans l’eau salée où pissent les poissons. Je suis définitivement déprimante et je pense qu’il vaudrait mieux que je m’endorme rapidement.


Mardi 4 avril 2023, 15h17.

Des coups de marteau incessants résonnant dans le mur me sortent de mon sommeil profond. Pour une fois que j’arrivais à m’endormir, il fallait que le voisin du dessus décide de changer de place les cadres photos dans son salon. Je vais lui en déplacer des cadres, moi, il va voir. J’écarte les draps et enfile mes pantoufles. Je me pointe dans la cuisine et prépare une collation digne d’un régime végétarien : de la salade verte et une tomate. Depuis que Donovan a caché toutes les sucreries, c’est la diète. Je ne peux même plus me morfondre dans le canapé ou dans le lit avec un paquet de tablettes de chocolat ou de cookies. Je pourrai bien aller m’en procurer directement à l’extérieur, mais je n’oserai pas sortir, je le sais. Encore moins seule. J’ai toujours peur qu’il soit là, devant la porte, en face de l’immeuble, ou encore à m’attendre au supermarché du coin.


Je sais que Donovan fait tout pour que je me sente en sécurité chez lui et pour cela, il ne me dit pas tout. Il ne me ment pas car il sait que j’ai horreur des mensonges, mais il me cache tout simplement certaines choses pour me protéger. Pourtant, je n’ai pas besoin d’être protégée, j’ai plutôt besoin que l’on me mette face à la réalité, que l’on me montre que j’ai raison d’avoir peur, que j’ai raison de ne pas vouloir sortir. Il y a encore deux semaines, j’ai surpris mon meilleur ami se faire interpeller. Je regardais par la fenêtre et c’est là que je l’ai revu. Il était là et il prenait la tête à la personne la plus adorable de ce monde. Je ne savais pas ce qu’ils se disaient, mais une chose est sûre, c’est que la conversation était plus que houleuse. D’autant plus qu’en rentrant dans l’appartement, même si Dono faisait tout ce qu’il pouvait pour ne rien montrer, ça se voyait qu’il était sur les nerfs : ses bras tremblaient légèrement et ses sourcils étaient froncés. Lorsque je lui ai posé la question, il m’a simplement répondu qu’il n’y avait plus sa marque préférée de jus d’orange au supermarché.


Il est un peu comme un grand frère finalement, puisqu’il prend soin de moi comme si c’était un devoir évident. Il me surprotège et sait me remettre sur le droit chemin si je fais ou dis n’importe quoi, enfin selon lui. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si je ne l’avais pas connu il y a un an. Peut-être que je serai toujours aussi malheureuse, toujours aussi emprisonnée et je n’aurais probablement pas eu le courage de partir, de m’enfuir de cet enfer qui me faisait tant souffrir. Même si la reconstruction est lente et difficile, je suis certaine que ce sera possible si mon meilleur ami reste près de moi. C’est une forme d’égoïsme, j’en ai bien conscience, mais en même temps, je sais que j’ai besoin de lui et que je ne peux pas faire sans son aide. Il l’a sûrement compris et c’est pour ça qu’il essaye de me rassurer en m’expliquant qu’il n’a pas encore envie de se mettre en couple sérieusement pour le moment. Cependant, je suis presque sûre, qu’il attend que j’aille mieux pour développer sa vie amoureuse. Il a peut-être peur que je sois un poids dans sa future relation et que je prenne trop de place avec mes problèmes et au fond, il a bien raison.

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8 commentaires

Aurélie Benattar

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Il y a 2 ans

Coup de pouce 👍 Je t'invite à encourager aussi mon histoire "La fausse séductrice" 😊

elia

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Il y a 2 ans

🙂👏

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 2 ans

Merci ^^

Shaddie.M Lynss

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Il y a 2 ans

Coucou 😊 Je me suis permise de te faire quelques annotations 😊 Ce premier chapitre est super engageant. On entre dans l'histoire. C'est bien menée et on envie de réconforter Lesli. Donovan à l air d'être un homme très charmant.

Zoé Sonobe (zizogoto)

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Il y a 2 ans

Coucou ! Je te remercie et en effet... des fautes dans les mêmes phrases '^^ Merci beaucoup !
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