EmmaFsauger L’odeur de la lune Chapitre 2

Chapitre 2

Notre navette se pose sur un sol dur , le tintement des pieds sur lui résonne en son creux , métallique. À travers l'ouverture devant, j'essaye de percevoir le dehors. Tout est sombre. L'ouverture qui s'était ouverte pour nous laisser passer c'est refermée avant d'être complètement à l'arrêt. L'homme appuie sur le bouton orangé se trouvant à sa droite. Des centaines de petites lumières se mirent à scintiller devant nos yeux .

- excusez moi mais comment vous appelez vous ?

- Kurtyx – répondit-il avec un petit sourire malicieux- et vous ? Vous souvenez vous de votre prénom ?

- Bien sûr ! Artémis !



Je ne me souviens peut-être pas de son prénom mais le mien , quand même ! Il sourit et me montra de ses longs doigts un casque similaire au sien. Je pris ma tignasse dans la main droite et la maintenais à l'arrière de ma tête pour les faire tenir à l'intérieur du casque qu'est en train de mettre Kurtyx.

Nous sortons de la navette , la marche est haute et la nuit noire dehors n'arrangent en rien la descente . Inexplicablement je ressens des présences tout autour de nous.Je peux presque sentir leurs souffles froids sur ma nuque , des frisons me parcourent la colonne vertébrale. Kurtyx me prend par la main et me guide. Le sol est mou, je me concentre et serre fort sa main pour éviter de tomber. J'entends des pas se dégager de notre chemin au fur et à mesure de notre avancée. Nous montons une petite colline et, arrivés à son sommet, Kurtyx me lâche la main gantée et s'éloigne en silence. Mon pire cauchemar est en train de se réaliser. L'angoisse monte en moi comme dans une attraction de parc. Je sens ma salive s'agglutiner dans ma bouche, ma gorge sèche se resserre. Le silence pesant , rend mes nerfs en pâtes chinoises. Silencieuse , prise par la peur , je n'entends que le tambourinement de mon cœur voulant sortir lui aussi de cette situation. J'hurle à pleins poumons Personne ne me répond. Je n'ose bouger. La peur me retient prisonnière au creux de ses bras.Un bruit sourd retentit , un flash m'aveugle. Mes oreilles se mirent à bourdonner , une lumière aveuglante dans l'œil. La bile remonte dans mon œsophage , l'envie de vomir monte aux narines. Ma tête tourne de plus en plus. Mon corps tremble avant de s'arrêter net. Une montée d'adrénaline me fait ouvrir les yeux dans un souffle de suffocation. L'ouïe n'est pas revenue , quant à la vue elle reste très flou. Je peux apercevoir des silhouettes sans les définir clairement. Je perds l'équilibre et me retrouve sur les fesses , mains posées au sol.Tout est flou autour de moi. Je ferme les yeux en les fronçant de toutes mes forces. Quand je les ouvre , une centaine de paires d'yeux me regardent. Je vois leurs lèvres bouger. Je distingue à peine ce qu'ils peuvent dire. Kurtyx se tient au milieu de ces gens. Je ne le vois que de dos. Il se retourne et me regarde. Au moment où nos yeux se croisent , et que la peur traverse les miens, il lève les bras au ciel. Les bouches arrêtent de mimer. Tous le regardent. Aucun son n'arrive jusqu'à moi. Je vois les regards furtifs se diriger de temps en temps sur moi. De cette foule immense , une jeune fille arrive discrètement vers moi et me tend sa main , je la lui attrape et me relève. Je peine à lire sur ses lèvres , mais je crois comprendre que je dois la suivre. Totalement pétrifiée par la peur, je me laisse guider dans cet immense endroit. Nous passons par la foule qui se met à me faire une révérence en baissant la tête sur mon passage. Ou peut-être le sien ? Une autre question pour cette journée de l'incompréhension. Qui est cette jeune femme qui mène la danse ?

Elle ouvre l'immense porte métallique qui se referme derrière nous. La porte lourde émet des vibrations sous nos pieds. Le couloir est fait de métal couleur gris clair. Il n'y a aucune fenêtre. Juste des portes à quelques mètres l'une de l'autre . Je prête attention à ma sauteuse. Elle porte une longue robe noire fluide avec des broderies argentées sur son bustier , en bas la robe des petits pieds nus dépassent légèrement. Le sol ne me paraît pas assez chaud pour y être sans chaussure . Pour ma part , ma combinaison me tient beaucoup trop chaud. Des perles de sueurs coulent le long de mon visage. Elle m'indique d'enlever mon casque. Un vent frais vient éponger la chaleur dégagée. Je continue mon observation de la pièce lorsqu'elle vient se planter devant moi , me ramenant de mes pensées.Son regard rempli de joie me surprend. Juste ses yeux traduisent la joie , le reste de son visage est figé sans aucune expression. Je n'avais alors pas remarqué ses yeux couleurs violets soulignés par un crayon noir qui les intensifie. Des mèches de ses longs cheveux noirs lui barrent le visage d'une blancheur à en faire rougir un fantôme. Elle reprit mes mains sans un mot et se dirigea vers une porte violette claire. Elle toqua à la porte , et celle-ci s'ouvrit. Elle me reprit la main pour me faire avancer avec elle dans la pièce. Une immense pièce dans les tons rosés . Des volants violets transparents tombent du plafond. Le sol est mou , mes pieds s'enfoncent dedans comme dans du sable. Sur le côté droit un immense trompe-l'œil représentant une fenêtre vue sur une forêt dense. Des petits animaux se dissimulent dans toute l'œuvre. La fille me tient toujours la main. Le temps semble s'être arrêté, aucun maître du temps n'est présent. Pas de vraies fenêtres, pas d'horloge. Au milieu des draps violets, une autre jeune fille est assise. Elle a de longs cheveux blonds attachés par deux couettes. Lorsqu'elle se retourne, ses cheveux volent autour d'elle. Son visage s'illumine. Elle se lève d'un bon et rebondit sur ses pieds. Elle aussi porte une longue robe mais blanche avec des manches transparentes. Elle accourt vers nous. Ses cheveux volent derrière elle. La jeune fille qui me tient la main me lâche et s'écarte légèrement de moi. L'autre jeune fille se dirige vers moi et m'enlace. L'accolade dure quelques minutes avant qu'elle ne se détache de moi les yeux remplis de larmes.

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1 commentaire

Lexa Reverse

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Il y a 2 ans

petit coup de pouce
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