GEORGIA MEHIEL L'intrigant voyage d’Éléonore LOBS Pauvre Jeanne

Pauvre Jeanne

Jeanne est employée de l’hôtel depuis maintenant dix années. Elle connait les moindres recoins et interstices de celui-ci. Elle a l’habitude des clients. Jeanne s’amuse à leur donner des surnoms. Elle dit toujours que tout le monde peut être classé facilement…


Il y a ceux qui rangent entièrement la chambre avant de partir, les « rangeurs », puis ceux qui jouent aux faux semblants, remettant le drap au-dessus de l’ensemble pour cacher le désordre, les tricheurs. Ces deux catégories représentaient la plus grande partie des personnes qui occupent les lieux. Mais il reste une sorte très particulière de clients que Jeanne appelle les « crasseux ». Non seulement cette classe de population ne faisait pas le moindre effort pour vous faciliter l’existence, mais elle dégradait volontairement la situation. Contrairement, à ce que l’on pourrait penser, ce n’était pas les personnes qui occupaient les chambres standard à qui l’on pouvait associer à cette image. Non, c’était les riches, ceux qui se foutaient de tout et qui pensaient que l’argent pouvait tout acheter. L’hôtel, renommé pour ses suites luxueuses du sixième étage en voyait défiler quelques-uns. Certains se surpassaient plus que d’autres dans ce domaine.


Pour cette raison, après toutes ces années, Jeanne trouvait qu’entretenir le sixième étage était plutôt une punition comparativement aux étages inférieurs. Néanmoins, la veille, Jeanne avait appris par Tommy son collègue de la réception, que les Scott occupaient une des suites du sixième. Elle espérait secrètement croiser David Scott. Elle avait vu tous ses films et elle était l'une de ses plus grandes fans.


Ce matin-là, elle avait volontairement glissé dans la poche de sa tenue de travail, une carte postale à effigie de l’acteur qu’elle rêvait de faire dédicacer. C’est avec cette intention particulière que Jeanne se rendit sur le sixième niveau convoité. Comme à chaque début de service d’étage, Jeanne se rendait à la buanderie, une petite pièce où elle trouvait son nécessaire pour parfaire les chambres. Elle chercha sur son trousseau la clé de celle du sixième. Une fois trouvée, elle glissa la clef à l’intérieur de la serrure mais la porte s’entrouvrit seule, sans qu’elle ait besoin de faire le moindre tour de serrure.


Ah ! Cela devait être encore Célia qui n’avait pas refermé le local la veille ! Combien de fois, lui avait-elle dit qu’il était important de bien fermer la porte des buanderies car certains clients se servaient directement dans le local, et d’autres mêmes volaient les serviettes…


D’un geste énervé, Jeanne poussa la porte avec son coude. En entrant, elle fût tout de suite saisie d’effroi par l’odeur inqualifiable qui régnait dans le local. Bon sang ! Mais qu’est-ce que c’était que ce truc ?


Prudente, elle s’avança doucement en observant consciencieusement autour d'elle. Elle se dirigea vers l’étagère à serviettes en se bouchant les narines. Et, c’est là que Jeanne découvrit l’impensable. Un corps ligoté baignait dans une mare de sang. Jeanne recula d’un bond. Elle cria de toute son âme et se cogna violemment contre l’étagère. Choquée, elle sortit en pleurant et en courant de la buanderie devenue une pièce d’horreur…


Jeanne venait de découvrir le corps sans vie de David Scott…

Tu as aimé ce chapitre ?

4 commentaires

GEORGIA MEHIEL

-

Il y a 6 ans

Suspens... Merci beaucoup Jocelyne...

Jocelyne Simonet

-

Il y a 6 ans

ho maintenant c'est passionnant

GEORGIA MEHIEL

-

Il y a 6 ans

Rhô... Désolée Bérengère... Merci de ton soutien sans faille...

Berengere Hennebelle Ledon

-

Il y a 6 ans

Oh non ....
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.