Fyctia
Changement de look
Un peu plus d'un mois avant mon départ pour Paris, je décide de profiter des soldes pour refaire le plein de vêtements. Annecy grouille de jolies boutiques devant lesquelles je passe régulièrement sans m'arrêter, n'ayant ni les moyens de m'acheter des habits neufs à plein tarif, ni la coutume de refaire ma garde-robe tous les ans. Sauf qu'il y a quelques jours, lorsque j'ai mis mon nez dans mon armoire, je me suis aperçue que mes vêtements avaient tous au moins trois ans et malgré le fait qu'ils ne soient pas spécialement usés, je les ai trouvés tout de même peu adaptés pour un événement aussi important que le salon de la femme. En effet, mes tenues vestimentaires sont des plus sobres qui soient, reflet de ma personnalité.
Écoutant ma petite voix tantôt menaçante, tantôt suppliante me disant que j'ai été suffisamment raisonnable ces trois dernières années, je me rends dans différents magasins pour tenter de trouver de quoi m'habiller convenablement. Dans une des boutiques d'une rue commerçante affichant désormais des rabais allant jusqu'à moins soixante-dix pour cent dus à la dernière semaine de solde, je m'arrête net devant deux robes. L'une, d'un rouge éclatant au décolleté plongeant, coupée à la perfection, met en valeur les formes du mannequin sur laquelle elle est posée. Pour couronner le tout, le buste est paré d'un beau collier de perles noires habillant judicieusement la peau dénudée. L'autre robe est noire, s'arrête juste au-dessous des genoux avec une petite fente sur le côté qui laisse entrevoir un bout de cuisse, avec un décolleté bien moins plongeant mais tout de même présent au-dessus duquel un voile de la même couleur que la robe a été cousu, ne faisant que suggérer le corps du mannequin en dessous. Décidée à voir les robes de plus près, je rentre dans le magasin dont la porte d'entrée sonne en s'ouvrant. La vendeuse présente non loin de là me salue poliment. J'en fais de même et me dirige vers la vitrine pour observer les robes en poussant un soupir d'admiration. Elles sont magnifiques.
- Est-ce que je peux vous aider ?
Je me retourne pour me retrouver face à la vendeuse qui m'a saluée à mon arrivée. Désignant du doigt les deux robes exposées, je lui demande :
- Oui, est-ce que par hasard vous auriez ces deux belles robes en taille 40 ?
- Il doit nous en rester, effectivement. Suivez-moi.
Elle traverse la boutique et s'arrête devant un perchoir sur lequel sont accrochées les robes. D'un geste expert, elle me trouve en un instant les modèles aux tailles demandées et me les tend.
- Est-ce qu'il vous faut autre chose ? demande-t-elle avec douceur.
Je n'hésite qu'un court instant avant de lui répondre :
- Oui, s'il-vous-plaît. J'aurais besoin de vos conseils pour m'aider à trouver de quoi m'habiller correctement pour un salon. Comme vous pouvez le constater mes goûts en matière de vêtements sont... simples.
La vendeuse lève un sourcil interrogateur, me regarde de haut en bas sans laisser paraître aucun jugement, et me questionne sur l'événement en question. Son genre, les dates auxquelles il aura lieu, et ce que je vais y faire. Je réponds à ses questions et l'observe réfléchir un moment, le doigt battant un rythme connu d'elle seule sur son menton. Elle me demande à nouveau ma taille et m'invite à essayer les robes le temps qu'elle trouve mon bonheur.
Je me rends en cabine et décide de commencer par la robe rouge. A peine enfilée, un simple coup d’œil jeté au miroir me fait grimacer. Le décolleté est bien trop plongeant et la robe m'arrive bien plus au-dessus du genou que je ne le pensais en la voyant sur le mannequin, me donnant un air provocateur et aguicheur qui ne me correspond pas du tout. Je l'enlève rapidement et la remets sur son cintre. A cet instant, la vendeuse arrive avec quelques habits sur les bras. Lui ouvrant légèrement le rideau, je les récupère et lui tends la robe rouge qu'elle récupère en me remerciant.
- Avez-vous essayé la noire ?
- Pas encore, mais je ne suis pas sûre qu'elle me convienne.
La jeune femme garde un instant le silence et me demande avec une pointe d'étonnement dans la voix :
- En quoi ne vous conviendrait-elle pas ?
- J'ai peur qu'elle soit aussi provocante que la rouge.
- Oh ! Non, aucun risque là-dessus, répond-elle en riant gaiement. Essayez-la, vous m'en direz des nouvelles.
- D'accord, dis-je simplement avant de refermer le rideau.
Je m'empare de la robe en regardant furtivement les vêtements apportés par la vendeuse. Des chemisiers m'attendent sur le portique accompagnés de jupes et de pantalons tailleurs. J'enfile la robe en me demandant à quoi je vais bien pouvoir ressembler avec tout ces vêtements que je ne suis pas du tout du genre à porter, lorsque le reflet renvoyé la glace m'arrête net dans mes pensées. La robe s'arrête juste en dessous de mes genoux, la fente laisse à peine entrevoir un bout de cuisse sans que ce soit vulgaire. Le décolleté est savamment dissimulé et la coupe de la robe fait baisser le regard vers mes mollets et mes chevilles, me montrant au passage des hanches discrètement mises en valeur. Je reste médusée devant le résultat. J'écarte timidement le rideau pour me montrer à la vendeuse, occupée à remettre des vêtements sur leurs cintres. Lorsque je l'interpelle, le regard qu'elle pose sur moi est sans appel. En deux enjambées elle se retrouve face à moi et me dévisage de haut en bas.
- Vous êtes tout simplement magnifique ! me dit-elle avec un sourire franc. Tournez-vous que je puisse voir ce que ça donne de dos ?
Je fais un tour sur moi-même lentement et me mets à rougir lorsque j'entends la jeune femme émettre un sifflement admiratif.
- Vous êtes méconnaissable ! Vous passez d'une femme à l'allure discrète et renfermée à celle d'une femme sexy sans pour autant être provocante. Incroyable. Ajoutez à cette tenue des collants et une belle paire de chaussures et vous êtes la reine du salon.
- Ce n'est pas mon but, mais merci pour vos compliments et vos conseils, ils me font très plaisir.
La jeune femme me sourit et m'invite à essayer les vêtements qu'elle m'a apportés un instant plus tôt en me demandant de les lui montrer. Je m'exécute et reçois pour chacun d'eux une salve de compliments qui me fait rougir. Lorsque j'ai terminé, je lui demande un dernier conseil sur les collants qu'elle me verrait porter avec les jupes et la robe. Avec bienveillance et patience, elle me montre les couleurs de bas qui se marieraient bien avec mes nouveaux habits. N'en possédant aucun de la couleur recommandée, j'en prends deux paires et quitte la boutique quelques instants plus tard en me disant qu'avec ses conseils avisés et sa gentillesse sincère, cette jeune femme aurait bien mérité sa place au salon de la femme à Paris.
22 commentaires
AuroreChatras
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Il y a 4 ans
Laeloo
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Il y a 4 ans
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Il y a 4 ans
Rébecca Langer
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Aziliz Bargedenn (Melocoton)
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Aziliz Bargedenn (Melocoton)
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Il y a 4 ans