Chewie L'Enfant-Monde L'origine de la Douleur

L'origine de la Douleur

Walter s’avança et me prit par le bras. « Ça va aller, on va marcher jusqu’à la voiture, doucement, et quand on sera arrivé tu… » Je ne l’entendais plus parler. J’avais trop peur. Je sentais le regard des autres sur ma nuque. Ils ne devaient pas comprendre les pauvres. Je me retournais vers eux, pour leur expliquer, leur dire au revoir, mais les sons restèrent bloqués en travers de ma gorge.

Ça commence.

Je me tenais la gorge comme si cela allait aider l’air à passer. Je suffoquais. J’étouffais. Et ce n’était que la première étape, celle qui était commune à toutes les crises, et la moins douloureuse.

Walter et Toby me soutenaient chacun par un bras, et m’entrainèrent vers la voiture qui était garée devant la petite maison. Je pouvais entendre mon nom qui résonnait derrière moi, les pleurs de Paige et de ma mère. Les cris de rage et d’impuissance de mon frère et de mon père, durement retenus par le garde du corps qui accompagnait Walter. Ils voulaient savoir ce qui m’arrivait, ce qu’ils allaient me faire. Mais personne n’allait leur donner de réponse. Je le savais. Et ils devaient le savoir aussi.

La douleur se faisait plus forte, plus présente. Et mon visage se mit à me brûler. Je plaquais mes mains contre la cicatrice qui barrait ma joue en poussant un hurlement de douleur. Mes porteurs ne purent me soutenir, et je m’écrasais sur le sol dans un sursaut. Je me tordais de douleurs, là sur le sol, m’agrippant le visage de mes mains. Mais mon visage ne serait bientôt plus ma priorité. La deuxième étape se terminait. La troisième allait commencer.

Je sentais que l’on me portait dans la voiture, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. Aux bruits apaisant de la nature, succédait le silence pesant et calfeutrés de la voiture. J’étais allongé sur la banquette arrière, luttant dans l’habitacle luxueux de la voiture, contre la douleur creuse qui s’immisçait entre mes cotes.

Une ligne de feu semblait creuser un sillon sur mon ventre trempé de sueurs. Je ne pouvais retenir mes hurlement de douleurs, et de terreurs, tandis que je sentais ma peau se déchirer lentement sous mes doigts, comme la faille de je ne savais quel continent, qui, grâce à moi, ne fera aucune victime.

Cette balafre rouge qui serait bientôt une cicatrice de plus à ma collection d’horreur, semblait crée un fossé entre le monde et moi, séparé par une vague informe de douleur infernal.

Je sentais ma gorge s’abîmer tandis que je hurlais pour que la douleur s’arrête. Mon corps se cabrait et se pliait sous les assauts de la douleur. Je frappais de mes poings autour de moi. Mes pieds martelaient la vitre.

Une telle douleur en aurait tué plus d’un, mais je ne pouvais pas mourir. Pas maintenant. Je ne pouvais pas m’évanouir, et les sédatifs n’avaient aucun effet sur moi dans ces moment-là.

J’étais seule. Je ne pouvais rien faire si ce n’est me noyer dans mes larmes et dans la profondeur de mon mal. Tandis que ma peau se rompait, et tachait les précieux sièges de cuir, je me mourrais. A petit feu, sans pour autant mourir. Une agonie sans limite temporel.

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3 commentaires

Aletell

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Il y a 9 ans

C'est très inspirant de te lire pour la description des ressentis !

Chewie

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Il y a 9 ans

Merci beaucoup Ça fait super plaisir ^^ la suite est presque disponible ^^

fishypi

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Il y a 9 ans

J'adore! C'est vraiment génial la façon dont tu décrit les sentiments d'edren ! J'ai hâte de lire la suite !!!
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