Caro Handon L'ange qui me dérange 18. J.F Kékidit

18. J.F Kékidit

- DAZHELLE -


Trois


Deux


Un


Me voilà les quatre fers en l’air. Sous la pression de mes muscles, le tournevis que j’avais en main a cédé. Je me retrouve donc le cul par terre avec le manche de l’outil devenu complétement inutile à présent.


Je me relève car, je n’ai certainement pas dit mon dernier mot. Ce coup-ci, j’attrape carrément une perceuse. Avec la mèche adaptée, je vais faire un trou suffisamment grand pour me permettre de faire sauter la porte de l’intérieur.


J’empoigne mon attirail, et commence tout d’abord avec une légère pression sur le couvercle du tableau électrique. Une faible fumée s’échappe suite aux frictions entre le métal du foret et le plastique de l’armoire.


Je décide d’y mettre un peu plus de force car j’aimerais bien passer à autre chose. Non pas que je sois mécontent d’être ici, bien au contraire, mais je préfèrerais être dans la boutique aux côtés de Marie, plutôt que dans cet espèce de local technique.


Plus je force, et plus de la chaleur se dégage…


Je continue car, je le sens, ce n’est plus que l’histoire de quelques millimètres avant d’avoir enfin fait sauter cet obstacle.


Soudain, sans que je puisse comprendre ce qu’il s’est passé, je vois des flammes sortir du tableau électrique. Je cours dans tous les sens pris de panique et m’apprête à alerter ma protégée quand le bon sens m’en empêche. Je vais essayer par moi-même de minimiser la situation.

Je fini par apercevoir, coincé entre un frigo et un évier, cet objet flambant neuf, rouge, avec une lance noire. Seul bémol, je ne me suis jamais servi d’un extincteur. Après tout, il faut bien une première fois à tout et puis, je ne suis pas plus bête qu’un autre, n’est-ce pas ?


J’actionne l’outil de lutte contre les incendies et le feu est aspergé par une sorte de mousse. Heureusement pour moi, c’est très efficace, puisque déjà la source de chaleur semble s’être calmée. Je continue comme ça encore un peu afin, d’être sûr que la situation soit totalement maitrisée.


Et maintenant… Que vais-je faire ?


Il est clairement évident que son installation électrique est… Tout simplement morte ! Bon Daz, sort toi les doigts du… Des poches et trouve une solution. Je file rejoindre Marie qui s’occupe d’une petite dame, je dirais environ quatre-vingt-cinq ans, et qui sent un peu le lait caillé, mais qui a l’air extrêmement gentille.

Celle-ci est en train de dévaliser l’étalage de crevettes grises et j’ai l’impression qu’elle ne va jamais quitter la poissonnerie. Quand nous nous retrouvons enfin seuls, je prends mon courage à deux mains pour lui énoncer le problème :


— Ma chère Marie, J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Par laquelle veux-tu que je commence ?

— La mauvaise, comme ça je finirai sur une note positive avec la bonne.

— Bon, la lutte avec le coffret technique a été, comme qui dirait, impitoyable, et je dois t’avouer qu’un départ de feu s’est déclaré.

— Oh mon Dieu !!

— Mais, il est totalement maitrisé à l’heure qu’il est.

— Et… Quelle est la bonne nouvelle ?

— Justement, que l’incendie est sous contrôle.

— Ok…

— Je m’absente quelques instants pour essayer de remédier à tout ça. Surtout pas d’inquiétude à avoir, je gère.


Je me dirige vers mon vieux pickup. Première étape, je vais aller demander une audience au Maire de cette ville. Après tout, ma voisine est une citoyenne qui fait vivre ce patelin grâce à son commerce. L’autorité de cette bourgade peut bien faire un geste pour elle !


J’arrive devant deux grandes portes coulissantes et remarque immédiatement derrière celles-ci l’accueil, tenu par une jeune femme élégante.


— Bonjour madame, je souhaiterais avoir un rendez-vous avec le maire le plus rapidement possible. Pouvez-vous me dire quand est-il disponible s’il vous plait ?

— Bonjour monsieur. On dirait que vous êtes un petit chanceux ! Il se trouve justement qu’il a eu un désistement. Si cela vous intéresse, il peut vous recevoir immédiatement.

— Vous m’en voyez ravi !

— Alors je vous fais patienter cinq minutes, le temps de le prévenir.


Elle s’éloigne en longeant un couloir parsemé de portes diverses et variées que ce soit à sa droite comme à sa gauche. Au bout de quelques mètres parcourus de sa part, elle sort totalement de mon champ de vision.


Pour patienter, j’attrape un magazine qui est posé sur une petite table base devant moi. Celui-ci parle de l’actualité de notre commune et de ses festivités à venir. Mon regard est attiré par un article signé Anne Jacasse, dans lequel elle annonce une grande fête populaire à venir. C’est la fête de la sardine. Cela me fera une belle occasion pour pouvoir inviter Marie à sortir avec moi.


Je retrouve mes esprits quand je vois s’avancer vers moi un grand homme, vêtu d’un costume très chic, les cheveux impeccablement plaqués en arrière. S’il s’agit bien de la personne à qui je pense, je m’imaginais avoir affaire à quelqu’un de beaucoup plus vieux que ça, car celui-ci ressemble plus à un stagiaire qu’à un meneur d’hommes.


Il s’arrête devant moi et me temps sa main droite en signe de salutation.

— Vous vouliez me voir parait-il. Je me présente, je suis monsieur J.F Kéquidit, maire de cette ville. Il ne me semble pas que nous ayons déjà été présentés l’un à l’autre ?

— Bonjour monsieur Kéquidit. En effet, j’ai emménagé récemment ici et c’est bien la première fois que nous nous voyons.

— Si vous voulez bien me suivre, nous serons plus à l’aise pour parler dans mon bureau.


Je ne laisse même pas la place d’une semelle entre nous de peur de me perdre dans ce véritable labyrinthe. Il finit par me faire entrer dans une très vaste pièce. Tous les meubles sont en bois rouge, ce qui rend cet endroit assez exceptionnel. Je n’ose à peine poser mes fesses sur le fauteuil qu’en celui-ci m’invite à le faire.


— Je vous écoute monsieur… Euh, je m’aperçois que je ne vous ai même pas demandé comment vous vous nommez ?

— Appelez-moi tout simplement Dazhelle.

— Bien Dazhelle, pouvez-vous me dire à présent ce qui vous amène aujourd’hui dans nos locaux ?

— Je viens au sujet de ma voisine, Marie Tinache.

— Il s’agit de la poissonnière, c’est bien ça ?

— Tout à fait.

— Avez-vous des problèmes avec elle ?

— Non, loin de là ! Si je suis ici, c’est pour lui venir en aide. Et j’aimerais un coup de main de votre part.

— Mais que puis-je faire pour elle ?

— Elle rencontre quelques difficultés avec son commerce. Il faudrait qu’elle puisse faire d’importants travaux afin de moderniser son local.

— Et ?

— Elle a déjà obtenu un accord de principe de sa banque pour avoir des fonds mais, je me demandais si par le biais de la mairie il n’existerait pas des subventions ?

— Votre demande est assez délicate…

— Je sais, mais elle fait tellement pour tout le monde. Son commerce est un lieu de rencontre pour vos administrés. C’est de notre devoir à tous de lui venir en aide.

— Bon, je ne vous promets rien, mais je vais faire mon possible et trouver un moyen de la sortir de cette mauvaise passe.


Quand je sors enfin de l’établissement, je suis plus confiant que jamais.

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6 commentaires

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 7 ans

Comment il a l’art d’annoncer les choses !!!

Aure Waroux Gayard

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Il y a 7 ans

Monsieur Kekidit! J’adore❣️❣️❣️ pauvre Daz heureusement qu’il relativise.

paul geister

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Il y a 7 ans

kekidi lol

Caro Handon

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Il y a 7 ans

C'est une bonne question ça... On se concertera là dessus avec Aby ;)

paul geister

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Il y a 7 ans

c est vraiment un boulet. il ne pourrai pas réussir un truc de temps en temps...
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